C’était l’un des films les plus attendus de l’année 2021, objet de fantasmes et d’espoirs pour tous les fans du MCU. Spider-Man : No Way Home est-il a la hauteur ?
Prenant la suite d’un Spider-Man : New Generation applaudi pour sa liberté formelle et narrative, Marvel et Jon Watts ont décidé propulser le Tisseur (incarné par Tom Holland) dans un Multivers à son tour. On sait depuis de longs mois que Peter Parker, suite aux évènements de Spider-Man : Far from Home, tente dans ce nouveau chapitre de protéger ses proches avec l’intervention de Doctor Strange. Une aide mystique perturbée par le jeune héros, provoquant le débarquement dans sa dimension d’antagonistes venus de part et d’autre du Multivers.
D’où l’irruption, dévoilée dès les bandes-annonces, de méchants tels Electro de The Amazing Spider-Man : Le Destin d’un héros, Dr. Octopus de Spider-Man 2 ou encore l’effroyable Bouffon Vert. Réunion fantasmatique qui n’est pas sans engendrer bien d’autres questionnements depuis de longs mois. Maintenant que le film est sorti, l’heure est venue de le décortiquer, et d’évaluer s’il est à la hauteur des attentes placées en lui.
ATTENTION, CE QUI SUIT CONTIENT DES QUANTITÉS INDUSTRIELLES DE SPOILERS
No poster home
SOUS UNE BONNE TOILE
La montée en émotion finale
C’est évidemment la partie la plus réussie du long-métrage parce que c’est la seule qui s’intéresse réellement aux enjeux émotionnels des personnages et notamment de Spider-Man. Après bien 2h de blagues vaseuses, de sorts ratés, de rencontres avec des méchants et des doubles d’autres univers et de scènes d’action sans grandes idées… Spider-Man : No Way Home décide de revenir à l’essentiel : son trio d’adolescents.
Ainsi, après avoir battu et sauvé les méchants des autres univers, Doctor Strange voit le Multivers se rouvrir une nouvelle fois, son sort raté ayant été réactivé à cause du Bouffon Vert. Voyant qu’il n’y a aucune autre solution pour éviter la destruction du monde, Peter Parker demande au Sorcier d’effacer la mémoire du monde entier, afin que plus personne ne sache qui il est, pas même MJ, Ned ou même Doctor Strange.
Le coeur battant de la trilogie
De quoi laisser la place à des adieux émouvants avec les autres Spider-Man (oui, ils sont là, on en parle plus bas), son ami Ned donc et surtout son premier amour : MJ. Tom Holland est d’ailleurs plus que convaincant lorsqu’il abandonne la rage qui l’animait quelques minutes plus tôt pour accepter la solitude qui l’attend au bout du chemin.
En résulte une belle conclusion émouvante et intime. D’autant plus quand, dans un ultime élan, Peter semble renoncer à tout expliquer à la MJ sans souvenirs, probablement par crainte de la blesser à nouveau à l’avenir (son front étant toujours marqué des stigmates de la bataille finale effacée de sa mémoire). Reste alors l’émotion simple, celle nostalgique de Peter Parker, et celle prometteuse d’un avenir nouveau pour le personnage et pour les spectateurs.
ZENDAYA HOME
Le choix de Zendaya pour interpréter un écho revisité de Mary-Jane, une MJ différente, s’avère une nouvelle fois payant. Une réussite à mettre intégralement au crédit de la comédienne. En effet, l’artiste est desservie par une écriture d’une banalité confondante, qui laisse terriblement peu d’espace à son personnage, lequel est cantonné aux dialogues d’autres protagonistes l’évoquant, dans les vannes qui lui sont attribuées et dans un final théoriquement intéressant, mais tragiquement expédié.
Et pourtant, le charisme et l’expérience de Zendaya lui permettent d’insuffler les rares moments d’humanité de l’ensemble. L’expérience acquise sur la plébiscitée Euphoria n’y est sans doute pas étrangère, tant elle parvient, ici et là, à greffer d’authentiques atomes de sensibilité à son personnage. Qu’elle recadre un Strange bougon, laisse comprendre à Peter qu’elle attend bien peu de l’avenir, ou tente de rassurer l’être qu’elle aime, balayé par le deuil, la comédienne est toujours d’une justesse impeccable.
Et la caméra ne s’y trompe pas. Quand Peter doit lui faire de déchirants adieux, ce n’est pas le visage constipé de Tom Holland sur lequel elle s’attarde, mais bien le déchirement contenu de Zendaya, ce mélange enfin atteint de gravité et d’élan. Une alchimie essentielle, à la fois salutaire, secondaire sur le papier, et pourtant indispensable à la réussite de l’entreprise. Les rares scènes à trouver cet équilibre entre électricité légèreté et humanité écorchée lui doivent toutes énormément.
Andrew Garfield
Spider-Man : No Way Home a donc rappelé Andrew Garfield pour qu’il renfile son costume de The Amazing Spider-Man aux côtés des deux autres Peter Parker, confirmant ainsi les rumeurs et les fuites qui pullulaient depuis plusieurs mois.
Et dès qu’il apparaît face à Ned et MJ, sa passion enfantine pour Spider-Man se transmet immédiatement et l’acteur montre qu’il a conservé toute l’énergie et la fougue de son personnage, qui est un meilleur Spider-Man en 30 minutes de temps d’écran que dans les deux films réalisés par Marc Webb. Comme le Peter Parker de Tobey Maguire, le héros n’a malheureusement pas d’autre utilité que de susciter l’excitation des fans et faire référence aux films dans lesquels il est apparu, notamment à la mort de Gwen Stacy, dont il ne s’est toujours pas remis.
Et pourtant, malgré la pauvreté de son personnage, Andrew Garfield parvient quand même à apporter de l’émotion à son Peter Parker et transmettre son chagrin quand il évoque son amour perdu et sa culpabilité les larmes aux yeux en essayant de réconforter le Peter Parker de Tom Holland. À peine quelques mois après le génial Tick, Tick… Boom!, dans lequel il est aussi étincelant que bouleversant, l’acteur se montre tout aussi impliqué et touchant.
Andrew Garfield dans The Amazing Spider-Man (parce qu’il n’y a pas de photo de lui dans le film)
Comme l’avait déjà montré la bande-annonce, le film rejoue la scène de la mort de Gwen Stacy quand MJ tombe de l’échafaudage et qu’elle entame une chute similaire à celle du personnage incarné par Emma Stone. Comme dans The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros, le Peter Parker d’Andrew Garfield se jette pour la rattraper (après que celui de Tom Holland ait été stoppé par le Bouffon Vert), mais cette fois, il l’attrape dans ses bras et lance sa toile pour atterrir en douceur, sans la blesser. Une occasion pour Peter de se pardonner, mais aussi pour Andrew Garfield de tourner la page.
L’acteur n’a jamais gâché sa déception quand il a pris conscience de l’entreprise mercantile de Sony autour des deux films réalisés par Marc Webb et qu’il a été obligé d’abandonner le personnage après l’abandon de la franchise par le studio. Spider-Man : No Way Home lui permet de faire correctement ses adieux aux fans et à Spider-Man, auquel il est attaché depuis sa plus tendre enfance.
Passer à autre chose, mais sans oublier
SPIDER-MAN 2.0 ?
À la fin du film, une fois que chacun a repris sa place dans son univers et que tout le monde a oublié qu’il est Spider-Man, Peter Parker se retrouve seul. Il abandonne son costume et le loft luxueux d’Happy pour s’installer dans son fameux petit studio miteux, puis se confectionne une nouvelle tenue rouge et bleue, plus simple, plus éclatante, et part voltiger dans les rues de New York sous la neige.
Entre la mort de Tony Stark, celle de tante May et le fait que MJ, Ned et Happy aient oublié qui il est, le héros a tout perdu et n’a plus aucun repère. Peter Parker va donc devoir se reconstruire et Spider-Man : No Way Home marque la fin d’une trilogie, mais peut-être le début d’une nouvelle ère pour Spider-Man.
Nouveau look pour une nouvelle vie
Comme Tom Holland, le Peter Parker du MCU n’est plus un gentil adolescent qui découvre ses pouvoirs et s’extasie en voyant Captain America et les autres Avengers. Avec les évènements d’Avengers : Endgame, Spider-Man : Far From Home et Spider-Man : No Way Home, le héros a grandi, mûri, il est devenu un jeune homme, qui va entrer à l’université et déterminer son avenir. Le fait qu’il s’écarte de Tony Stark et qu’il prenne un nouveau costume symbolise peut-être une renaissance pour Spider-Man et une transition en attendant la suite.
Amy Pascal, productrice de Sony en charge des films Spider-Man, a annoncé juste avant la sortie du film que le Peter Parker de Tom Holland resterait dans le MCU et qu’une nouvelle trilogie serait d’ores et déjà en préparation. Le quatrième volet des aventures de Spider-Man dans l’univers de Marvel serait déjà en développement d’après certaines rumeurs et la première scène-post générique dévoilant un morceau de Venom restant dans l’univers du MCU suggère même que Spider-Man pourrait affronter son éternel rival dans le prochain film.
LA TOILE MOYENNE
La promesse d’un Doctor Strange déchaîné
Comme l’avait déjà révélé la bande-annonce, après que le monde a découvert qu’il est Spider-Man, Peter Parker va demander de l’aide au Dr Strange. Il lui demande de jeter un sort afin que la situation redevienne comme avant, sauf que les choses dégénèrent assez rapidement.
Quand les super-vilains des autres réalités arrivent dans l’univers du MCU, le Dr Strange demande à Peter de les capturer et les renvoyer d’où ils viennent, mais le jeune héros se rebelle parce qu’il veut les sauver. S’engage alors un combat entre le sorcier et le Tisseur pour l’objet permettant de ramener les méchants chez eux.
« Peter, tu la boucles ou je t’envoie avec Dormammu »
Les images de l’affrontement dans la dimension miroir, similaires aux effets kaléidoscopiques de Doctor Strange, sont toujours aussi impressionnantes et délivrent sans doute une des meilleures scènes d’action du film. La confrontation entre Dr Strange et Spider-Man n’a cependant que peu d’impact puisque le sorcier disparaît du récit et ne revient que lors de la bataille finale simplement pour relancer un sort et refermer les portes du Multivers. En revanche, la deuxième scène post-générique (de la version cinéma), qui était en fait la première bande-annonce de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, était bien plus excitante.
Entre le retour de Wanda Maximoff en Sorcière Rouge en suggérant qu’elle serait l’ennemie, l’apparition d’une créature tentaculaire du Multivers qui attaque le sorcier et America Chavez en pleine rue, le combat annoncé entre Dr Strange et son double maléfique et la réalisation visiblement plus soignée que d’habitude (ou au moins au niveau de la photographie), ces premières images promettaient encore plein de bonnes choses pour le film réalisé par Sam Raimi et la prochaine étape de la Phase 4 du MCU.
NO VANNES HOME
L’humour tel que déployé par le MCU a toujours été source de débats. Parfois utilisé à son meilleur, quand des auteurs tels que Whedon ou Waititi en usent pour dynamiser la narration et creuser la caractérisation des personnages, souvent brandi comme un moyen d’impliquer un public peu regardant, ou à la manière d’un paravent autorisant un récit à ne jamais investir en profondeur son sujet, voire pour esquiver la portée dramatique de ses rebondissements.
Le reboot de Spider-Man avait su inclure ses blagounettes dans un registre cohérent, celui du teen-movie. Multipliant les clins d’oeil au cinéma de John Hughes, les deux précédents volets étaient parvenus à faire de l’humour un ressort d’humanité et d’identification. Mais ici, en dépit de saillies parfois bien placées, d’une paire de répliques correctement senties, on sent ici et là de gros soucis de cohérence, ou tout simplement, des régimes d’humour qui cohabitent parfois très mal.
Difficile de se satisfaire de ces vannes qui s’essuient dans les rideaux des précédents films, comme si chaque hommage, chaque clin d’oeil, devait s’assortir d’un ricanement. Sacraliser la pop-culture est une démarche fréquemment mortifère, mais ridiculiser le souvenir d’un Octopus, ou le parcours des précédents Spidey pour la grâce d’une vanne contrevient fréquemment à l’investissement du spectateur.
Electro constitue à ce titre un exemple parfait. Jamie Foxx a tout le charisme et le bagout nécessaire au mitraillage de vannes que lui dicte le scénario. Mais comment s’intéresser ou redouter un adversaire à ce point éloigné de son ADN, qui semble n’exister que pour débiter des punchlines périssables, sans conséquence ou influence véritables sur le déroulé de l’histoire ?
l’action et jon watts
C’est probablement le plus gros progrès par rapport aux précédents opus de l’homme-araignée version MCU. Exception faite d’une séquence d’illusion franchement réussie dans Spider-Man : Far From Home, la mise en scène de Jon Watts avait toujours été sacrément pauvre. Il faut dire aussi que le monsieur n’était pas aidé par le cahier des charges de Marvel, avec ses montages surdécoupés et ses choix artistiques complètement douteux (combat dans un bac à sable dans Homecoming, roue de fête foraine dans Far From Home…).
Alors soyons clair, l’action de No Way Home n’a rien de spécialement novatrice. Globalement, elle tombe encore dans les travers des productions Marvel puisque les trois grosses scènes d’action entre Spider-Man et les méchants se déroulent… dans le noir. Autant dire que ce n’est pas bien plus lisible ou emballant qu’à l’accoutumée même si le découpage est moins haché.
La scène où le Bouffon Vert tue tante May dans un hall d’immeuble insipide, la baston dans les bois entre Spidey et Electro ressemble à n’importe quelle baston d’un blockbuster quelconque et le climax a beau être animé de la présence des autres Spider-Man, il se déroule sur des échafaudages loin de la population, et donc sans enjeux humains réels (à part MJ et Ned, par un tour de passe-passe).
Non seulement on ne voit rien, mais en plus c’est moche
Toutefois, il faut tout de même souligner une amélioration de la mise en scène… à la lumière du jour. Comme quoi, quand on sort des nuits mal éclairées, on peut réussir de belles choses. C’est notamment le cas en quasi-ouverture du métrage, lorsque Spider-Man rentre avec MJ chez Tante May et que la caméra suit successivement les personnages pour comprendre ce qu’il se passe. Dans un plan-séquence harmonieux, a priori sans raccords numériques, le spectateur s’immisce dans le chaos de Peter Parker, découvrant les réactions de ses proches, là où le monde entier ayant appris son identité ne peut se faufiler.
Puis mieux encore, il y a évidemment et surtout le duel avec Doctor Strange dans la Dimension Miroir. Certes, cela rappelle les scènes d’action du film Doctor Strange en lui-même, mais la séquence est plutôt rafraichissante au milieu des décors gris et sombres de No Way Home jusqu’ici. En jouant avec les reflets, les perspectives et les profondeurs de champ, Jon Watts s’amuse à perdre le spectateur dans un délire visuel stimulant. Bref, il y a du mieux… même si on évitera de parler de la scène d’autoroute, plus fade tu meurs.
LE PIRE DE LA TISSE
Les méchants bordéliques
Le Bouffon Vert de Willem Dafoe, le Docteur Octopus d’Alfred Molina, l’Homme-Sable de Thomas Haden Church, le Lézard de Rhys Ifans et l’Électro de Jamie Foxx. Tous font leur retour dans Spider-Man : No Way Home après que Peter ait perturbé le Dr Strange pendant qu’il lançait son sort, comme l’a montré la bande-annonce, et aucun d’entre eux ne réussit à exister autrement que par la nostalgie qu’il génère (et encore).
Leur personnalité, leur rôle et leurs motivations ne sont jamais clairement définis et certains passent carrément du méchant bêta au criminel assoiffé de sang en seulement quelques scènes. Seul le Bouffon Vert se distingue de la médiocrité générale, le scénario exploitant au minimum le caractère schizophrénique du personnage et sa rivalité ancestrale avec Peter Parker depuis le premier film réalisé par Sam Raimi.
Ha Ha Ha (à lire avec un accent diabolique)
D’autant que, hormis Electro, qui a laissé son bleu turquoise pour un look bien plus agréable à l’oeil (et plus fidèle au design classique des comics), leur nouvelle apparence est pire que celle qu’ils avaient dans les films où sont apparus pour la première fois.
L’Homme-Sable est une croûte séchée qui se délite pour se changer en tornade quand il doit faire quelque chose ; le Bouffon Vert reprend les couleurs originales du personnage, mais perd toute son aura ; le Docteur Octopus est tourné en ridicule avec ses jolis tentacules ; Electro joue le mec cool et instable et le Lézard n’est plus qu’une forme verte cachée dans l’ombre, parfaitement inutile jusqu’au bout.
Je ne cherche pas Peter Parker, je cherche mon âme
Et le pire, c’est que la plupart des acteurs sont éteints ou se contentent de débiter leurs répliques à peu près dans les temps et comme il faut. Hormis Willem Dafoe, qui évite le ridicule grâce à son incroyable talent et son expressivité toujours aussi remarquable, Alfred Molina et Jamie Foxx ne sont jamais investis et Thomas Haden Church et Rhys Ifans n’ont même pas été sur le plateau de tournage puisque leurs apparitions sont issues des précédents films Spider-Man dans lesquels ils étaient.
LE SCÉNARIEN
Le MCU a rarement brillé par ses qualités d’écriture, la construction dramatique ou l’architecture émotionnelle, étant souvent inféodé à la logique feuilletonnante de l’ensemble ou à des items commerciaux déconnectés de toute dimension artistique. Dans No Way Home, le problème est triple : le film doit égrainer une invraisemblable liste de courses (caméos, retour de personnages, fan service, hommages, etc.), feindre de les assembler de manière cohérente et les saupoudrer enfin d’une ganache émotionnelle pour prétendre adapter correctement un héros aux antipodes de sa caractérisation ou de ses motivations originelles.
Le résultat est une mélasse scénaristique qui n’a souvent absolument aucun sens. L’intrigue déroule pendant de longues minutes un semblant d’investigation menaçant Peter et ses proches… dans le seul but de permettre une apparition de Matt Murdoch (Charlie Cox), qui jettera cette sous-intrigue aux toilettes. Et il en ira ainsi de presque chaque arc narratif. Chaque mouvement narratif est l’occasion d’une diversion réglée sans accro, et systématiquement, sans jamais que le long-métrage ne s’inquiète de poser des enjeux.
Un costume noir qui ne sert à rien
Passons sur l’inanité hygiéniste de cet univers où l’enjeu majeur de nos héros demeure de « soigner » les méchants et de s’assurer une place de choix dans un établissement scolaire de luxe, pour se désoler de la pauvreté des enjeux déployés devant nous. En témoigne cette phase de pure déroute narrative où une problématique velue comme il faut – comment vaincre sans les tuer une brochette de super-vilains surpuissants – est réglée le temps d’une séquence indigne d’Hélène et les Garçons où tous nos héros font des vannes en papouillant des éprouvettes, face à une caméra aussi fixe et morne que les dialogues qu’ils débitent.
L’unique enjeu humain et émotionnel de l’intrigue, pourtant majeur pour Peter, est celui qui le condamne à abandonner tous ceux qu’il aime et tout ce qu’il aura vécu. Tristement, elle nous est posé à quelques minutes de la conclusion, tel un os à ronger, abandonné à un cabot crasseux. Incompétence scénaristique ou mépris du public, à chacun de choisir son interprétation quant à cette défaite mythologique.
Et d’ailleurs, soyons sérieux une minute, Doctor Strange est clair : tous les gens qui connaissent l’identité de Peter Parker dans les autres univers ont été attirés par son sort raté. Mais alors quid de Gwen Stacy version The Amazing Spider-Man, de Mary Jane, d’Harry Osborn et autres Eddie Brock ? Heureusement que ce sont les méchants intéressants et les deux Spider-Man qui se sont engouffré dans la faille, sinon, on se serait encore plus emmerdés… quoi que.
Un film prisonnier de son cahier des charges ?
Ça dure 7 ans
Décidément, avec près d’un an cumulé de pause à cause de la pandémie, Hollywood semblait avoir décidé de rattraper le temps perdu avec des films aux longueurs démesurées. Ainsi, à la fin d’année 2021, les spectateurs ont pu se jeter sur Shang-Chi et ses 2h12 (en vrai, ça va), Dune (2h36), Mourir peut attendre (2h43), Le Dernier Duel (2h33), Les Eternels (2h37), House of Gucci (2h37), West Side Story (2h37 aussi, tout le monde s’est donné le mot) et donc Spider-Man : No Way Home (2h28).
Parmi les gros blockbusters de ce quatrième trimestre, seul Venom : Let There Be Carnage nous avait gratifiés d’un petit 1h38 (et en même temps heureusement vu le bousin) ou même S.O.S. Fantômes : l’Héritage avec ses 2h04. La comparaison entre ce dernier et No Way Home est d’ailleurs presque bienvenue tant les deux longs-métrages jouent sur la corde nostalgique de leur franchise respective. Et si, à la surprise générale, le retour des Ghosbusters a plutôt convaincu, c’est peut-être aussi grâce à cette durée plus sage.
Cette DocCav finalement complètement accessoire
En un peu plus de 2h (générique compris), le film de Jason Reitman parvenait alors à mieux faire des souvenirs d’antan, un enjeu émotionnel grâce à un récit plus resserré (et moins ambitieux aussi, certes). Au contraire, Spider-Man : No Way Home ne parvient jamais réellement à allier tous les éléments qu’il mêle.
Ainsi, l’ampleur du Multivers n’est jamais étudiée, le ressort nostalgique des anciennes figures ne dépasse jamais le stade du fan-service et le fil émotionnel derrière le Peter Parker de Tom Holland se fait écraser par le poids du cahier des charges. Alors quand ça dure en plus 2h28, on a la sensation de voir plusieurs films en un, où rien n’est suffisamment développé pour vraiment atteindre son but. Un gros gâchis là où une oeuvre plus restreinte et avec moins d’éléments aurait pu offrir l’un des grands moments de l’histoire de l’homme-araignée.
« Ah bordel, mais c’est un papier d’EL, ils n’aiment jamais rien c’est bien connu »
TEUBÉ MAGUIRE
Il était l’objet de tous les rêves, de toutes les attentes : le premier Spider-Man à avoir entoilé le box-office, le Peter de Tobey Maguire, serait-il présent, ainsi que le laissaient entrevoir fuites et rumeurs ? La réponse est oui. Mais quelle cruelle déception ! Le personnage en lui-même, tout d’abord, manque cruellement de chair, ne bénéficie d’aucun arc narratif précis, n’a pas d’existence concrète à revendiquer au sein de la narration. Il n’existe que pour cocher une case de fan service, laissant à l’interprétation de l’acteur l’entière responsabilité de nous convaincre.
La carrière de Maguire était jusqu’à récemment quasiment à l’arrêt, et pour cause, c’est un spectre qui s’invite dans le blockbuster. Absent à lui-même, inexpressif au possible, donnant le sentiment d’avoir été filmé à l’écart du reste du casting sur un fond vert, le malheureux est bien incapable de transmettre la moindre émotion. Les dialogues iront jusqu’à assumer cette désolante nullité en l’assommant de vannes, un de ces avatars riant grassement de sa dégaine d’aumônier de lycée.
Les plus nostalgiques pourront se satisfaire de le voir renfiler son vieux costume, à la faveur d’un climax numérique pauvret en plans iconiques ou collectifs, mais le constat est amer. Ce Spidey n’a rien à dire, à faire, ou à vivre, et n’existe que pour exciter les réseaux sociaux. Pire, il n’a droit d’apparaître pleinement à l’écran que le temps de deux dialogues mécaniques, exclusivement pensés autour du fan service, l’un soulignant la dimension organique de ses lance-toiles, le second réhabilitant un Amazing confrère. Ou comment le blockbuster le plus attendu de l’année affiche 20 ans de retard sur son public.
« Bonjour,c’est la subtilité »
la mort de tante may
Sur papier comme à l’écran, la vie de Peter Parker a toujours été marquée par la tragédie. De la mort de ses parents en passant par celle de l’oncle Ben, de Mary-Jane ou de ses multiples crises existentielles, ses aventures super-héroïques ont toujours été profondément liées à autant de tragédies intimes. Ces dernières auront été remarquablement absentes des deux précédents longs-métrages du reboot Disney-Sony, où notre héros pouvait régler l’essentiel de ses conflits à coups de textos et de blagounettes.
On se réjouissait donc de voir enfin Peter se frotter à des évènements terribles, susceptibles de le mettre à l’épreuve, de l’éprouver, au sens le plus littéral du terme. Et avec la mort de tante May surgissant en moitié de film, disons qu’il y avait matière à confronter le personnage tant à ses démons qu’aux dangers qu’il fait encourir à ses proches. Malheureusement, cet évènement est traité de bien piteuse manière. Tout d’abord parce que Jon Watts n’a jamais traité May autrement que comme un running gag libidineux.
Échapper au MCU, une allégorie
Après avoir passé cette trilogie à dévier les afflux sanguins de Tony Stark ou Happy, la figure maternelle incarnée par Marisa Tomei n’a pas ici assez de temps de présence pour faire office de relais émotionnel, à fortiori quand elle disparaît à l’issue d’une confrontation avec le Bouffon Vert terriblement téléphonée. S’en suit une scène « mortelle », tristement lymphatique, où tout ce petit monde pleurniche en plan fixe, comme pour rattraper le temps émotionnellement perdu.
Le résultat est inexistant, et ce ne sont pas le visage contrit de Parker, la balle reçue dans son épaule ou aucun autre effet de manche qui permettront de conférer par magie à May une importance symbolique au sein de ce récit.
Les caméos
Bon on va faire très vite dans cette ultime partie parce que c’est probablement le clou du spectacle de Marvel, prouvant à quel point le géant d’Hollywood a décidé de dévorer la concurrence, a préparé son avenir sur des dizaines d’années et que les super-héros de la saga ne sont pas près de quitter les écrans (quel qu’en soit la taille).
Évidemment, il y a quelque chose d’amusant à retrouver les anciens méchants des anciennes versions notamment le Bouffon Vert de Willem Dafoe. Évidemment, il y a quelque chose d’excitant à découvrir les versions Spider-Man de Tobey Maguire, Andrew Garfield et Tom Holland faire équipe pour affronter leurs ennemis (ou leur rendre leur liberté). Mais à côté de ça, Spider-Man : No Way Home ressemble surtout à un immense jeu où Marvel place ses pions pour le futur plus que pour la cohérence du présent.
Ainsi, le retour très prometteur de J.K. Simmons dans la peau de J. Jonah Jameson était alléchant vu le cynisme et bagout du journaliste dans la trilogie de Sam Raimi. Finalement, sa présence est plus que futile et relève uniquement du clin d’oeil tant il ne retrouve pas son caractère tranché et ne serait-ce qu’une réplique cinglante.
J. Jonah Jameson sans rien du vrai J. Jonah Jameson (à part la tronche)
Mais le pire se cache surtout dans la présence de Daredevil, aka Matt Murdock, incarné par Charlie Cox (soit la version des séries Netflix). Son rôle est insignifiant, repartant aussi vite qu’il est arrivé et balayant d’un revers de main le procès de Peter Parker (qui disparaît de l’intrigue d’un claquement de doigts). Incontestablement, en montrant Daredevil dans No Way Home, Marvel place juste un pion supplémentaire pour son vaste plan intergalactique de domination de l’univers, voire du Multivers.
C’est d’autant plus évident qu’au même moment, dans le cinquième épisode de Hawkeye diffusée au moment de la sortie du film, un certain Wilson Fisk était introduit. Autant dire que Marvel semble persuadé qu’organiser son futur est plus important que livrer des films cohérents et singuliers. Même chose d’ailleurs pour l’arrivée de Venom dans la première scène post-générique, où Tom Hardy se surpasse dans le non-jeu sur moins de deux minutes, pour probablement ne jamais revenir en personne. Bref, des immenses retours pour un intérêt minuscule. Quelle désillusion.
Je viens de voir ce film, et je confirme que c’est médiocre, je n’ai pas du tout aimé, tout est mélangé c’est horrible, les gosses font de la magie comme ils vont pisser, c’est très incohérent, je pense que c’est un du mcu que je déteste le plus, navrant !
Grosse daube sans nom. Et arrêter de nous en parler on en peut plus.
Quelques observations plus réfléchies :
– On est cette fois entièrement à New York, et les scènes de voltige sont donc bien plus traitées. Ce qui devenait une rareté avant, car ils testaient d’autres idées.
Ici aussi, avec quelques unes de ses voltiges qui collent aux acteurs, mais jamais de stylisation, quasiment pas de ralentis (il n’y en a que très très peu dans le MCU, ça évite un effet « cinématiques de jeux vidéos »).
Le plan-séquence dans l’appartement, rare composition chorégraphiée, qui a une utilité tragi-comique, est symptomatique du fait qu’ils ont super peur de la Frime chez Marvel Studios. Ça y est souvent, mais c’est très parcimonieux (combien de secondes durait la scène de Rogers seul face à l’armée de Thanos dans « Endgame » ? Trop peu).
– Les tentacules sur l’affiche… On a la confirmation exacte que c’était un « mensonge esthétique », puisque les tentacules inférieures de Otto ont toujours une forme de « pied » dans le film. Pas comme dans le comic donc.
– Il y a un Au Delà dans ce Multivers, qu’il conviendra d’explorer à un moment donné. Puisque le Sort extrait des gens à la fois de leur vie Et de leur mort.
Quoique pour Osborn, celui-ci apparaissait dans le miroir à Harry jadis. La confirmation de sa mort définitive restait en suspens pour certaines personnes.
– Ces vilains se connaissaient tous, ou presque. C’était pas mal de montrer enfin qu’il y avait un lien entre collègues plus ou moins proches.
– Alors la mort de May fait très « Oncle Ben », certes.
Comme cette agression a lieu des mains du Bouffon, elle fait aussi un peu « Raimi » (mais chez lui, ça ne va pas bien loin, May se porte vite comme un charme).
Elle sonne surtout comme avec Gwen, d’autant que le cheminement d’Osborn se rapproche de celui des comics – il laisse faire sa personnalité fragile, Peter en est ému, puis l’ordure se réveille et le frappe salement.
Il y a aussi un peu de « Infinity War » et « Endgame » là dedans, cette mort n’étant pas immédiate, May a le temps d’être encore debout avant de mourir, comme Peter et Tony, les yeux ouverts (glaçant).
– Une autre incohérence à signaler : Maguire précise qu’il ne s’est jamais battu en équipe.
Pourtant dans le troisième, Peter a brièvement fait équipe avec Harry contre à la fois Marko et Brock.
Et puis évidemment, pour ceux qui trouveraient qu’il y a quelque chose qui sonne bizarre avec le jeu de Maguire, c’est parce-qu’il n’a jamais eu l’occasion de lancer plein de punchlines dans les autres films.
Soit parce-qu’il n’est pas très bon dans cet exercice, soit parce-que ce sont les scénaristes qui ne l’étaient pas (sauf avec Jameson, quoique toujours caricatural) ?
– Un final sur la Statue de la Liberté ? Si ce n’est pas un hommage indirect au premier « X-Men », en plus de celui dans le générique de fin à Avi Arad (Producteur exécutif également du premier « X-Men »).
Et puis, Spider-Man était déjà dans les coulisses de ce film, à l’époque (voir un bonus caché sur le DVD du film X-Men).
– Pour le Spider-Man noir, sûrement que Max Dillon s’est fait des idées en se projetant sur le personnage, surtout quand celui-ci lui témoigna de l’empathie…
Il n’avait pas tout à fait tort car tous les deux étaient assez seuls et rejettés avant leur « accident animalier » (Dillon était juste bien plus ringard physiquement). Mais même en agissant beaucoup dans le Queens, ça n’était pas spécifique à leur couleur de peau.
Et ça permet ainsi de glisser un clin d’œil à Miles Morales – dont l’oncle est déjà introduit dans le MCU, ne l’oublions pas.
– Ce serait un peu un cliché à base de misérabilisme de penser que cette fin est si qualitative parce-que le personnage est dépouillé de tous ses privilèges. Comme du Charles Dickens à l’envers.
Or il y a toujours eu des moments pas sympas dans les précédents Holland, où il s’en prend plein la figure (le Ferry, les gravats, un train, les humiliations en pagaille, etc).
Sony a surtout laissé de côté pendant un certain temps cette petite touche d’amertume dans les scènes finales, qui était ressentie dans tous les films par Peter et/ou MJ, que ce soit avec Maguire ou Garfield.
Au profit de moments plus ironiques chez Holland – et dans « Spider-Verse », c’était plutôt calme et joyeux à la fin.
Mais il s’agissait ici de films qui se suivent de très près, avec peu de gros iatus, plus que pour les deux autres sagas.
Là, cette amertume revient alors que du temps va être laissé au héros pour panser ses blessures, et se réinventer.
– Ce costume final, au bleu très brillant (et vu au milieu de la neige, ce qu’on n’avait encore jamais vu dans tous les films live), est bien plus proche de celui de Maguire que de celui des comics – pas d’araignée dorsale ronde il semblerait. Même les lance-toiles sont peu visibles.
Si on regarde bien, ces films avec Holland n’ont fait que respecter l’idée originale des comics, à savoir que Peter est mordu par l’araignée aux alentours de ses 15 ans, l’âge moyen des lecteurs de l’époque – contre 17 ans dans les films précédents.
Ce qui l’oblige à devenir un homme un peu plus tôt, avant sa majorité… Mais tout en restant un ado insouciant censé avoir encore un peu de temps devant lui.
Or s’il ne peut plus être un employé photographe du Daily Bugle car il est encore mineur, il était trop exposé en tant que super-héros assez fort (proportionnellement à une araignée) pour ne pas être parrainé par des adultes.
En somme oui, c’est comme si ces films étaient une version étirée et ultra augmentée de la première moitié du film de 2002 (ou de l’ensemble du film de 2012), avant le passage à la vie active et hors du lycée.
Mais ce n’était pas non plus vain, tout ça parce qu’il ne s’agissait pas encore d’un adulte majeur… mais un Spider-Man fait pour durer au delà de 3 films.
Et l’année 2021 de Marvel Studios d’ajouter son ultime réflexion sur le Deuil.
… ce genre de film. On se retrouve donc avec un filler/méga-bande-annonce après Mystério et avant Doc strange la deuxième. Quelque part entre loin de chez soi (le film au cinéma en ce moment) et le point de non-retour, les titres des derniers films instillaient la tendance cinématographique des films. Sur la pente descendante, donc. Les illuminatis sortent de l’ombre…
J’essaye d’arrêter le MCU depuis Endgame qui était déjà poussif, mais je pensais que le fan-service du dernier spidey ferait au moins l’affaire. En vrai c’est pas trop mal, j’suis content du petit shot de nostalgie, même si je m’étais fait spoiler par ce foutu algo youtube qui, sans aucun rapport avec ce que je regarde d’habitude, m’a placardé en recommandé une miniature de vidéo titré « ty ty ty o*g so happy u guys are the best *tearface* » avec les trois spidey dedans. La haine. Va te faire f fichu algo youtube.
Bref j’ai encore préféré me faire surprendre par la vue de ce bon vieux Matt Murdock qui m’a fait bien plus sourire que tous les grasses saillies inter-toiles genre « tu es AMAZING *wink wink* » ou bien « tu peux tirer ta toile avec autre chose que tes poignets ? ». A c’te point-ci je me suis presque pris à espérer le spidey anatomiquement correct de Corridor. Ou bien encore le p***s Parker R-Rated de Corridor toujours, qui est enfin délivré du carcan PG13 et ferait assurément redécoller la carrière de ce bon vieux Maguire. On peut peut-être espérer un pot-pourri (terme technique de crossover r-rated) avec p***s, Venom, et Deadpool ?
Pour le reste, entre l' »humour » qui a encore plus perdu que le spectacle, et le pitch de départ qui est définitivement éclaté à travers 36 épaisseurs de plancher comme l’avait pressenti je sais plus qui chez écran large rien qu’en voyant la bande-annonce, on ressort de no way home avec une vague impression de soft-reboot du reboot du reboot du sidey de Sam Raimi,… qui réalise d’ailleurs la suite logique de ce joyeux bazar, à savoir docteur strange la deuxième… Un vague sentiment de révélation ?!… Je crois saisir les tenants et les abouts tissant… Eurêka !!
Les illuminatis ont du souci à se faire, le MCU à la sauce multivers transcende les réalités ! On a aujourd’hui la preuve que Marvel, depuis 20 ans de complots dans l’ombre, de scénaristes travaillant à la mine alors que le canari est déjà mort, rappelle et s’approprie le spidey organique et matriciel, l’autre qui était déjà un fan avec des yeux dollars, les réunit avec un troisième spidey qui avait littéralement 6 ans lorsque la première pierre du multivers a été posée, et se fait le fer de lance de la libéralité macroniste pile poil avant les élections françaises !!! Le piège s’est refermé, et nous, aveuglés que nous sommes, sommes scotchés bouche bée tels l’homme parfait de Da Vinci sur la toile disney ! J’adore.
En mettant à part mes élucubrations, lors du fameux moment « ça va soigner, ça va soigner grave ! » (en français dans la VF), j’ai cru voir au travers de caractères verts tombant des nues, des ongles bariolés transpercer l’écran, le voile de la matrice se déchirer et reconnaître ce cher M. Riaux ricaner avec la voix du bouffon vert : « ne vous l’avais-je pas dit ! » avant de se draper dignement dans sa mauvaise foi et disparaître avec un dernier regard narquois.
Je vais donc de ce pas contacter le ministère de la santé, et leur faire savoir que la psychiatrie ne doit plus être prise à la légère en France, et qu’il ne suffit, ne déplaise aux empathiques, que de revenir un siècle en arrière, et d’emplir les patients d’une bonne dose de chimie et quelques électrochocs en compléments, pour résoudre la Différence, les doubles personnalités, les voix dans la têtes et autres complexes divins. Il faut à tout prix que ce soit discuté avec la nouvelle loi bio-éthique. Les problèmes humains n’existent que par l’éprouvette ou la chirurgie qui en apportera le remède. Ou la mort. Qui se trouve en éprouvette aussi pour ceux qui en font la demande.
En fin de compte, MJ a tout compris au monde. Depuis Endgame je fais mienne sa devise à propos des attentes et de la déception. ça a presque marché pour ce film-ci. Presque…
Trop bien ce film, faudrait voir à arrêter de chouiner un peu.
un des points forts du film ( du moins peut être… ), c’est de nous débarrasser des costumes high tech de Spidey, de la version Tom Hardy de Venom et de Zendaya qui pour moi est plus un phénomène de mode qu’autre chose…
Vu hier soir, ce film est d’une débilité affligeante, à tous les niveaux, et déjà oublié pour la part.
J’en attendais pourtant pas grand chose, à part peut-être un petit frisson, qui aurait pu survenir lors de l’apparition d’un personnage ou autre…
Résultat des courses : à part quelques images impressionnantes, notamment via le monde mirroir créé par Doc Strange, et le « rajeunissement » de Dafoe qui me semble assez saisissant techniquement, le reste n’est qu’une bouillie insipide, sans aucun sens et racoleuse, du début à la fin.
En somme, tout sauf du cinéma.
Le pire dans tout ça, c’est que le public semblait globalement suivre avec plaisir ce qui se déroulait sous ses yeux.
Bref, clairement, ces films Disney / Marvel ce ne sont plus ma came.
Et dire que je m’apprête à me faire avoir une nouvelle fois avec le prochain Doc Strange réalisé par Raimi…
Cette fois je serais très attentif aux critiques avant de me lancer dans le bain.
Pour avancer sur le réflexion quant à l impact du dernier Spiderman, voici les propos récent de Paul Thomas Anderson :
« Évidemment, c’est devenu encore plus compliqué avec le streaming et le genre de surabondance de films de super-héros. La plupart des choses que je ne prends pas trop au sérieux. Je veux dire, il semble qu’il y ait un peu de préoccupation pour les films de super-héros. Je les aime. Il semble que ce soit quelque chose qui est populaire ces jours-ci de se demander s’ils ont ruiné des films et tout ce genre de choses. Je ne me sens tout simplement pas comme ça. Je veux dire, regardez, nous sommes tous nerveux à l’égard du retour ou non des gens au cinéma, mais vous savez ce qui va les ramener dans les salles? Spider-Man. Alors soyons heureux de cela. »
Certaines de votre critique négatives sont légitime par contre j’ai trouvé que maguire a plus de charisme en quelques scène que Garfield même si j.aime bien l.acteur. Le premier joue le rôle de plus age et plus sage la ou l.autre joue le trublion non asssagi.
Pour le procès de peter et l’apparition de Murdock c.est du fan service qui permet enfin de lier les univers (tout comme Hawkeye) mais surtout un procès ne se fait pas en peu de temps et toutes les actions se passe en a peine 2 mois ou 3 (l.essentiel du fil c.est en 12 heures dixit strange)
Ça démontre bien que le toujours plus ne fait pas forcément de meilleurs films bien au contraire. Vont-ils enfin se re-mètrent à bosser sur de nouvelles vraies aventures avec de bon scénarios et pas juste des histoires prétextes à fan services ?