SOS Fantômes : l’héritage débarque en salles. L’occasion de se replonger dans le film original, monument nostalgique érigé à la gloire de l’Internationale Geek.
Après un solide démarrage au box-office américain, S.O.S. Fantômes : l’Héritage est fraîchement sorti en salles en France. Suite directe des deux premiers épisodes, il s’agit de la concrétisation d’un projet de – très – longue date, mis sur la touche par le reboot féminin de 2016, avant que l’insuccès de ce dernier n’en fasse soudain le radeau de la méduse de la franchise. Produit dans l’idée de profiter de la queue de comète de la nostalgie dédiée aux années 80 telles que fantasmées par Stranger Things et consorts.
Mais pourquoi, en dépit de suites très imparfaites et très espacées dans le temps, S.O.S. Fantômes premier du nom est-il demeuré un jalon si important de la culture populaire ? Au-delà des strictes réussites du film, sa direction artistique, son interprétation, son bestiaire et ses gags, c’est peut-être parce qu’il fut le premier à donner forme au geek. Personnage et concept devenu clef pour l’industrie hollywoodienne, il trouvait dans le film d’Ivan Reitman ses premières lettres de noblesse pop.
Les soutiers du divertissement vous saluent bien
SCIENCE + FICTION = AMOUR
Qui sont les fameux zigotos interprétés par Bill Murray, Harold Ramis, Ernie Hudson et Dan Aykroyd ? Quatre passionnés, persuadés d’avoir développé un arsenal de connaissances que les institutions dédaignent. En marge de tout système de validation ou de reconnaissance par des pairs, ils ont bâti une expertise, dans un domaine bien spécifique (la traque des spectres), qui leur vaut d’être mis au banc de leurs spécialités respectives. Une mise au ban qui peut revêtir une dimension sociale bien concrète, le film mettant juste ce qu’il faut d’accent sur la précarité matérielle que subissent les personnages, ainsi que leur absence de reconnaissance sociale.
Croiser les effluves du bon goût
Ensemble, ils abordent leur champ d’expertise de biais. Et Ivan Reitman travaille avec brio à nous montrer comment ces drôles de types fonctionnent, et comment leur anormalité, pour divertissante qu’elle soit, est aussi la source d’une créativité et d’une richesse qui fait leur valeur. Durant les dix premières minutes, on découvre le Dr. Venkman, dragouilleur pathétique et malaisant, qu’interrompt Stanz pour l’enjoindre à retrouver le formidable Egon, apprenti traqueur de spectre aussi obsessionnel que peu à l’aise avec ses semblables.
Le trio en passe de devenir quatuor se pose déjà comme une fière tentative de raconter autrement la technique, l’expérimentation, la science, en y ajoutant de la fiction. En quelque sorte, nos joyeux drilles traitent la physique exactement comme les premiers fans de Star Wars abordaient le champ culturel : comme un champ de possibles infinis à (re)configurer pour mieux y participer, malgré la désapprobation de la culture « savante ».
DE ZÉRO A HÉROS
À bien y regarder, ces archétypes de doux dingues, détenteurs d’un savoir parallèle aux connaissances communes, institutionnelles, le cinéma en regorgeait déjà. Pourquoi nos Ghostbusters sont-ils si différents des myriades de joueurs de jeux vidéos ou ingénieurs informatiques et proto-hackers qui pullulent dans le cinéma de divertissement depuis l’aube des années 80 ?
Le rappeler a l’air d’une évidence, et pourtant. Faire de chasseurs de fantômes une rupture dans la représentation des savants fous et autres inventeurs, c’est justement leur fonction dans le récit. Ce sont les protagonistes. Les héros. Ils ne servent la soupe à personne, ne rendent pas de compte à quiconque, ne travaillent pas pour le compte d’une entité supérieure, morale ou hiérarchique, et ce sont bien leurs actions qui mettent le récit en branle.
Il est d’ailleurs frappant d’observer le rôle que tient ici Rick Moranis. Dans un autre long-métrage, ce jeune homme urbain, actif, vivant sur le même palier qu’une femme qu’il désire et ne sait trop comment séduire eut été le protagoniste tout désigné, tandis que nos chasseurs de fantômes eurent été traités comme de semi-marginaux, source de gags et de moquerie. Dans le film, c’est précisément le contraire. Les personnages positifs, en puissance et en pleine maîtrise de leurs destins sont nos geeks de la hanterie, tandis que le citoyen new-yorkais moyen est regardé comme une bête curieuse, volontiers irascible, snob et ignorante du monde qui l’entoure. Pour la première fois, nous assistons à l’avènement du bricoleur de génie.
AFFREUX, SALES ET PERTINENTS
Des bricoleurs, qui manient des concepts méprisés, lesquels vont très littéralement réenchanter le monde qui les entoure. Et signe que SOS Fantômes prend cette affaire au sérieux, le film se pose très concrètement la question de comment représenter ses « geeks ». C’est la raison pour laquelle la direction artistique assume frontalement la nature laborieuse, pour ne pas dire ouvrière, de leur tenue et de leurs accessoires. Habillés comme des dératiseurs, équipés d’un matériel manifestement assemblé à la va-comme-je-te-pousse, ils sont aux antipodes de l’image du héros hollywoodien classique.
Un style qui traduit leur rapport au monde qui les entoure, ainsi que leur point de départ sur l’échelle sociale représentée dans le long-métrage. Ces passionnés ne sont pas juste des curieux qui passent le temps un dimanche après-midi. Nous sommes face à des moines soldats de l’imaginaire, remontant des bas-fonds pour partager leurs trouvailles, quand bien même ils savent qu’elles seront – un temps – reçues avec dédain.
« L’avenir de le cinéma est devant vous ! »
Par conséquent, pour infiniment sympathique que soit la comédie SOS Fantômes, et pour nombreuses que soient ses réussites, ce ne sont peut-être pas ces nombreuses qualités qui en font une création restée dans les mémoires. À l’heure où les totems originels de la culture geek (SF, comics, super-héros, etc., etc.) ont été digérés par l’industrie du divertissement de masse, le long-métrage d’Ivan Reitman fait figure de visionnaire.
Avant tous les autres, il avait compris que cet archétype alors naissant était appelé à régner sur un imaginaire en déroute, et à saturer l’imaginaire collectif.
« Une créature de rêve » participe aussi à la création du geek 80′ ! Punaise quelle époque….
Ben y a Q dans les James Bond qui est un pur Geek.
@viande a vision:
très bien résumé!
Cette époque bénis des 80’s apportait son lot de « surprises » de « changements » et la mode des créatures était en plein essors! Star Wars venait de donner un coup de pied dans le ciné des 60/70!
La culture SF (ou geek comme on dit maintenant!) était en plein dans son époque!
Les maîtres des effets spéciaux se lâchaient totalement et pouvaient donner libre cours à leurs idées!
Aujourd’hui, Hollywood ne trouve plus LE TRUC qui fera naître une nouvelle magie.
Elle n’invente plus et ne créer plus…. Et recycle, fait renaître, pire… REMAKE!
« Les petits génies » ça c’était du geek avant l’heure. J’adorais regarder cette série!
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 viande a vision
« Ya eu le clip »
Et oui, il y avait aussi le « TOP 50 » avec la chanson du film numero 1 pendant des semaines…. Une autre epoque pour un des films, qui malgré sont second degrés, à était un des plus marquant…. Ce film respire la bonne humeur, tout comme le clip !
https://www.youtube.com/watch?v=Fe93CLbHjxQ
Svp, dites à vos mamans que c’est pas possible vos pubs là !
Ya eu le clip avec la bo du film,les grandes affiches dans les vidéos clubs bien colorées,on était dans l’âge d’or des créatures de toutes sortes : zombies dans thriller ,Freddy ,Falkor dans l’histoire sans fin,dark crystal etc …Pas tous sorti en même temps mais un climat était bien présent avant le full cgi … Maintenant avec l’énorme catalogue de films fantastiques ou de sf le monde est blasé ,puis l’époque était plus agréable …De nos jours on a juste de l’hystérie car Alfred Molina,mc Gregor ou Keaton apparaîssent dans un trailer …On regarde plus un film car un ancien reprend du service que pour le film en lui même …
Pourtant l’année précédente avait vu arriver wargames sur les écrans et la série « les petits génies » sur les postes télé. La même année, revenge of nerds est également sorti. Et en cherchant bien il y doit y avoir un tas de films avec pour héros des geeks. Ghostbuster n’a rien inventé a ce niveau, juste suivi/participé à un courant émergeant de l’époque.