Underworld 2 : entre Aliens et Matrix, la suite sang pour sang vampire

Suite à un premier volet aux airs de série B débrouillarde, la saga Underworld s'est, le temps d'un film, prise pour un glorieux mélange de Matrix et Aliens, le retour.

En 2003, la critique ne fait pas de cadeaux à Underworld, film sous influence directe de Matrix, qui déborde de manteaux en cuir, de ralentis, de fusillades et d'acrobaties plus ou moins maîtrisées. Cette bluette lycano-vampirique semble en pilote automatique, son esthétique de clip ne sidère pas franchement par sa nouveauté, bref, la presse ne fait pas de cadeaux à Len Wiseman pour son premier film. Il n'en va pas tout à fait de même du côté du public, qui accueille plutôt favorablement la proposition.

Avec 55 millions de dollars amassés pour un budget de 22, sans être le casse du siècle, le film est une opération rentable, qui témoigne d'une réception positive, et peut-être d'un avenir prometteur. Twilight le prouvera avec éclat quelques années plus tard, mais spectateurs et spectatrices ne demandent qu'à regarder de gros poilus et des anorexiques faire la bête à deux dos sur une mauvaise bande-son FM, tandis qu'un paquet d'ados peuvent facilement s'en accommoder tant que tout le monde se flingue à qui mieux mieux.

Tartinez tout ça d'effets spéciaux gérés par Patrick Tatopoulos : ça donne un mélange pas des plus subtils, mais suffisamment riche en protéines pour que l'amateur de série B un peu épaisse y patauge gaiement. Une équation que le deuxième épisode, avec une ambition inattendue, va démultiplier.

 

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DOPAGE INSTITUTIONNEL

Si le Aliens de James Cameron est si fréquemment utilisé comme mètre étalon quand il est question de suites, et de suites ambitieuses, c'est parce que le film sorti en 1986 a créé un précédent, ou plutôt, cristallisé un concept. Il s'agit de l'idée selon laquelle un Numéro 2 se doit de donner plus que le premier volet au public, se concentrer moins sur l'originalité que la quantité. Tirer plus de minutions, faire feu de tout bois. Et à ce petit jeu, Cameron a coiffé tout le monde au poteau.

Alien de Ridley Scott était un film quasi expérimental, où une créature, maintenue dans l'ombre l'essentielle du film, dézinguait dans les coursives ténébreuses d'un vaisseau spatial l'équipage dudit vaisseau. James Cameron transposa cette mythologie dans le cadre d'un film de guerre, auquel il greffa les nombreuses idées qu'il n'avait pas pu développer de son script pour Rambo II. Fini l'angoisse vaporeuse, adieu le frisson du vide, ici on cause sulfateuse, testostérone et hordes de centaines de xénomorphes, surgissant par vagues, reçues dans un déluge de plombs fondus. Le film venait de donner ses lettres de noblesse à l'expression "bigger and louder" (littéralement "plus gros, plus fort").

 

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