Paranormal Activity : on a classé la saga found footage, du pire au meilleur (ou au moins pire)

Gaël Delachapelle | 6 février 2022
Gaël Delachapelle | 6 février 2022

À l'occasion de la sortie de Paranormal Activity : Next of Kin sur OCS en France, on a classé la saga found footage, du pire au moins pire.

Parmi les nombreuses franchises horrifiques du cinéma mainstream de ces dix dernières années, la saga Paranormal Activity tient une place de choix, tant elle aura résumé, au fur à mesure de ses opus, l’un des plus gros symptômes du paysage horrifique actuel, à savoir celui d'une industrie malade, qui épuise ses concepts originaux jusqu’à la moelle pour compenser sa panne d’inspiration.

Alors que la saga qui aura fait la réputation du producteur Jason Blum (Insidious, American Nightmare) était censée se terminer avec son cinquième opus (mais sixième film), Ghost Dimension, cette dernière vient de renaître de ses cendres avec Paranormal Activity : Next of Kin (notre critique). Un reboot n’ayant plus aucun lien avec la saga que l’on connaît, se déroulant au sein d’une communauté amish, mais toujours tourné en found footage, format le plus populaire du cinéma d'horreur actuel depuis Le Projet Blair Witch

Et à cette occasion, on a décidé de classer la franchise, entre épisodes canon, suite japonaise non officielle et spin-off sauce mexicaine, du pire au meilleur (ou au moins pire plutôt).

 

photo"Chéri, regarde, un journalise d'Ecran Large est dans notre chambre !"

 

8 - Paranormal Activity : Tokyo Night

Nature de l’activité paranormale : Dans cette suite non officielle se déroulant à Tokyo, on suit l’histoire de Koichi qui accueille chez lui sa sœur Haruka, revenant de son voyage aux États-Unis en fauteuil roulant après un accident de voiture. Lorsque Haruka dit à son frère qu’elle a vu son fauteuil bougé tout seul pendant la nuit, ce dernier décide d’installer une caméra dans la chambre de sa sœur pour filmer les phénomènes paranormaux.

Plus tard dans le film, Haruka a enfin la bonne idée de dire à son frère que la personne qu’elle a écrasée n’est autre que Katie, l’héroïne du premier film, qui était recherché pour le meurtre de son petit ami. Après avoir posé des RTT suite à la visite d'un shaman du coin, le démon revient encore plus vénère pour posséder la jeune fille, qui se remet miraculeusement à marcher, façon Sadako dans Ring. Koichi prend la fuite dans un taxi, écrase sa sœur au passage. Lorsqu’il va identifier le corps de cette dernière à la morgue, le démon l’attrape par les pieds et l’emporte hors champ. Fin.

 

photo, Noriko AoyamaRéaction du rédacteur de ces lignes devant le film 

 

Pourquoi c’est le plus inutile ? Parce qu’au-delà d’être une suite totalement inutile et non officielle dans la saga, Tokyo Night est surtout un plagiat éhonté du film original d’Oren Peli, déguisé en suite par le simple fait de la présence du nom de Katie dans son scénario, dans une tentative assez lamentable de rattacher les wagons avec la franchise.

Ce remake/suite japonaise va même jusqu’à reprendre littéralement certaines idées horrifiques de son prédécesseur (l’utilisation du sel pour déceler les empreintes du démon) pour les désamorcer totalement dans leur crédibilité, qui n’est pas aidé par ses deux personnages principaux, dont la stupidité est probablement le seul lien cohérent avec le reste des protagonistes de la saga. L’une des rares bonnes idées du film est d’annoncer la mort de Katie, devenu depuis la principale antagoniste d’une saga qui n'existe pas dans la diégèse de Tokyo Night. Et c'est plutôt satisfaisant.

Le phénomène à retenir : La possession du personnage d’Haruka, seul moment de flippe qui semble un peu rendre honneur au cinéma d’horreur japonais dans lequel Tokyo Night est censé s’inscrire, citant ouvertement la terrifiante Sadako du Ring d’Hideo Nakata.

 

photo, Noriko AoyamaUne actrice qui souffre autant que son spectateur

 

7 – Paranormal Activity : The Marked Ones

Nature de l’activité paranormale : Dans ce spin-off, on suit l’histoire de Jesse, un adolescent comme les autres qui décide, avec son meilleur ami Hector, de faire glisser une petite caméra dans une bouche d’aération pour espionner la voisine du dessous (ne faites jamais ça). Lorsqu’ils entendent des bruits étranges, les deux ados décident d’aller jeter un œil et découvrent le corps de la jeune femme. Ils trouvent au passage une cassette avec écrit "Katie et Kristi" dessus (cherchez le lien), et d’étranges phénomènes commencent à se produire autour de Jesse, qui commence à avoir un comportement de plus en plus bizarre (comme si espionner sa voisine n’était pas déjà étrange). 

Lorsque Jesse finit par être possédé par ledit Démon, Hector prend la fuite et se retrouve propulsé dans la maison du couple du premier opus, où l’on comprend que le cri poussé par Katie à la fin du premier film était en fait dû à la présence d’un jeune mexicain dans son salon. Pendant que Katie tue encore une fois Micah (dans le champ cette fois), Hector s'enfuit mais se fait attraper par Jesse Evil qui le tue. Et une sorcière vient éteindre la caméra, parce qu’elle a compris que le spectateur n’en pouvait plus et qu’il était temps que ça finisse (merci à elle, vraiment). Fin.

 

photo"Il est vraiment pas terrible ce spin-off, non ?"

 

Pourquoi c’est l’un des pires ?  Parce que c’est Christopher Landon, scénariste sur la saga depuis le deuxième opus, qui est à la barre de ce spin-off qui n’a que pour seul intérêt d’introduire le voyage dans le temps dans une timeline qui était déjà suffisamment bordélique comme ça. Et vu que tout ce que touche le réalisateur d’Happy Birthdead se transforme instantanément en étron filmique, The Marked Ones n’échappe donc pas à la règle.

Avant de se convertir à la comédie horrifique, Landon fait preuve d’une incompétence ahurissante dans l’horreur pure, ne parvenant jamais à créer un moment de flippe digne de ce nom, là où ses prédécesseurs parvenaient au moins à emballer un morceau de bravoure dans des opus tout aussi inégaux. Pire encore, chaque tentative horrifique résulte en un phénomène paranormal ridicule, dont la crédibilité est, encore une fois, mise à rude épreuve par des personnages insupportables au possible, avec une écriture aux fraises.

 

photoNotre protagoniste !

 

Et le simple fait que The Marked Ones existe juste pour faire le lien avec tous les opus éparpillés dans la franchise, afin de préparer le terrain pour le "final" de la saga, achève de rendre ce spin-off aussi inutile qu’oubliable.

Le phénomène à retenir : Jesse qui s'enferme dans la salle de bain pour sortir des cheveux noirs de ses yeux en tirant dessus. Une des rares bonnes idées du métrage, où la possession démoniaque est illustrée par une scène de body horror plutôt malaisante, qui prouve que Christopher Landon devrait peut-être se reconvertir dans l'horreur organique pure et dure.

 

photoEt il nous sort par les yeux (littéralement)

 

6 – Paranormal Activity 4

Nature de l’activité paranormale : S’ouvrant sur la scène de fin de Paranormal Activity 2, où l’on voit Katie tuer sa sœur Kristi et partir avec son bébé, Paranormal Activity 4 est la suite directe du second opus (après le prequel Paranormal Activity 3), où l’on suit désormais l’histoire d’une nouvelle famille, quelques années après le second opus. Alex, une adolescente, décide avec son ami Ben de filmer les phénomènes étranges qui se produisent dans sa maison, depuis que ses parents ont recueilli Robbie, le fils de la voisine qui est à l’hôpital.

Plus tard, on apprend que Robbie s’appelle en vérité Hunter, que sa mère n'est autre que cette psychopathe de Katie et que le démon est toujours dans le coin. Elle commence par tuer ce bon vieux Ben, en lui brisant la nuque pour notre plus grand plaisir. Alors qu’Alex tente de prendre la fuite dans la maison des voisins, elle tombe encore sur un groupe de sorcières sexagénaires dont la vision suffit à la terroriser. Puis Katie la tue, évidemment. Fin.

 

photoBon ok, Robbie fait un peu flipper quand même

 

Pourquoi c’est assez nul ? Parce qu’après un prequel plutôt inspiré, la saga revient sur ses rails habituels et balisés avec Paranormal Activity 4, suite directe au deuxième opus qui n’en est pas vraiment une, mais si quand même parce qu’il y a Katie Evil qui revient à la fin tuer tout le monde avec son pote le démon. Avec ce quatrième opus, la saga signe probablement son épisode le moins effrayant et le plus avare en effets horrifiques de toute la saga.

Pour vous donner une idée, l’auteur de ces lignes a découvert le film en salles durant un double-programme Halloween, avec en seconde partie l’excellent Sinister de Scott Derrickson (on vous laisse deviner quand il a flippé durant cette soirée). Les scénaristes de la saga sont tellement inspirés par cet opus que l’une des rares bonnes idées de flippe dans le métrage réside dans l’utilisation d’un Kinect, outil technologique qui ne sert strictement à rien pour tout possesseur d’une Xbox dans la réalité.

 

photoBon ok, il fait vraiment flipper

 

Il faut attendre l’arrivée de la secte locale des sorcières du coin dans le climax pour avoir un jumpscare un poil efficace (le seul moment où l’on peut voir une salle entière se réveiller et faire un bond collectif), qui nous est offert par notre chère Katie.

Le phénomène à retenir : La mise à mort de Ben, le copain insupportable de notre héroïne tout aussi stupide, par Katie Evil, avec la technique du coup du lapin, décidément très populaire au pays des démons.

 

photo, Katie FeatherstonBesoin d'une babysitter ? Appelez Katie Evil

 

5 – Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension

Nature de l’activité paranormale : S’ouvrant sur la fin de Paranormal Activity 3Ghost Dimension fait directement suite au prequel de la saga, suivant une nouvelle famille qui emménage dans l’ancienne maison d’enfance de Katie et Kristi, où ils découvrent une mystérieuse caméra capable d’ouvrir des portails dimensionnels entre les différents opus de la saga (ce qui est beaucoup plus pratique pour les scénaristes). Cette caméra révèle également la présence d’un démon, nommé Toby (oui, il a un nom), qui n’est autre que l’ami imaginaire de Katie et Kristi dans le prequel.

Toby voyage donc dans le temps pour venir s’en prendre à Leila, la petite fille de cette nouvelle famille (parce que pourquoi pas). Les parents vont tenter de piéger Toby avec l’aide d’un prêtre pour sauver l’âme de leur fille (ils n’y arriveront pas). Cette dernière traverse le portail pour aller dans Paranormal Activity 3, la mère la suit, se fait tuer par un homme qui n’est autre que Toby réincarné. Maintenant qu’il a un corps et qu’il a réuni Katie, Kristi, et Leila, le démon peut s’en aller, en donnant un coup de pied à la caméra pour achever la saga une bonne fois pour toutes. Fin.

 

photoAh oui, le film est en 3D

 

Pourquoi c’est (presque) le moins pire ? Parce que pour son grand "final", la saga Paranormal Activity sort son argument ultime, après avoir grillé toutes ses cartes, à savoir la 3D, l’élément marketing de toutes les franchises en fin de vie de ces dix dernières années. Et par moment, au détour d’un plan où une brèche s’ouvre sur une autre dimension dans une chambre d’enfant, la 3D apporte une nouvelle dimension à ce que l'on croyait être le dernier souffle d'une saga en fin de vie. Bien sûr, cela ne suffit pas à sauver un dernier opus aussi inutile que les précédents et dont la semi-conclusion témoigne clairement du désespoir des scénaristes, épuisé jusqu’au dernier neurone par cette franchise.

Le phénomène à retenir : La communication entre les personnages de Paranormal Activity 3 et ceux de Ghost Dimension, via les V/H/S. Une des rares bonnes idées du long-métrage, hormis la 3D.

 

photo, Ivy George"Et si on regardait Paranormal Activity 3 ?" 

 

4 – Paranormal Activity 2

Nature de l’activité paranormale : Se déroulant en grande partie en parallèle du premier opus, on suit dans cette suite officielle la famille de Kristi, la sœur de Katie, dont le bébé, Hunter, va être convoité par le démon qui persécute les deux sœurs depuis leur tendre enfance. Lorsque des phénomènes paranormaux se manifestent dans leur maison, la nourrice mexicaine de la famille va commencer à disjoncter et faire brûler des encens pour chasser le démon, avant que Daniel, le père de famille, décide de la renvoyer en bon américain.

Après avoir fait bouger le robot de la piscine et les casseroles de la cuisine, le démon possède Kristi, qui part après un exorcisme pour aller posséder Katie, pour que les scénaristes puissent faire le lien avec le premier film. Et après un prequel de 1h20, Paranormal Activity 2 peut enfin démarrer, mais ne dure que 10 min, afin que Katie puisse avoir le temps de briser la nuque de Daniel, de faire voler Kristi (littéralement), et d’enlever Hunter pour revenir avec lui chez une autre famille dans Paranormal Activity 4. Fin.

 

photoCoup du lapin dans 3, 2, 1...

 

Pourquoi c’est pas si nul ? Car c’est l’un des rares épisodes à proposer des idées intéressantes pour prolonger le concept original du premier film. À commencer par la multiplicité des angles de vues dans la maison de Kristi, par le biais des caméras de surveillance qui permettent à la saga d’utiliser enfin le montage pour créer de jolis moments de trouilles bien troussés. En créant de l’attente, le spectateur ressent un vrai stress à l’idée de voir un phénomène lorsque l’on passe d’une pièce à une autre.

Mais Paranormal Activity 2 ne démarre réellement qu’au bout de 1h20, quand Katie Evil déboule dans la maison pour tuer tout le monde et prendre son héritier mâle du mois. Et vu qu'on attend que ça, bah on se fait un peu chier quand même.

Le phénomène à retenir : Kristi qui se fait attraper le pied par le démon, qui lui fait faire le tour de sa propre maison avant de l'enfermer dans un placard. À la fois jubilatoire et effrayant.

 

photoKristi prend vraiment chère dans ce film

 

3 – Paranormal Activity 3

Nature de l’activité paranormale : Ce troisième opus revient aux origines de la saga, en 1988, durant l’enfance des deux sœurs, Katie et Kristi, qui emménagent dans une nouvelle maison avec leur mère, Julie, et leur beau-père, Dennis. Depuis que Kristi a rencontré son ami imaginaire Toby, d'étranges phénomènes se produisent dans leur maison, et Dennis décide alors d’installer des caméras, inventant au passage la caméra panoramique sur ventilateur (Hollywood lui doit beaucoup). Lorsque Julie décide que l’entité a suffisamment joué avec ses filles, elle décide enfin de se réfugier avec sa famille chez sa mère, Lois.

Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que Mère-Grand Lois occupe ses dimanches en faisant des activités satanistes avec les membres de son club de sorcières. Durant la nuit, les membres de la secte débarquent pour une rave party, et pendant qu’ils font un feu de camp, Dennis tente de s’enfuir avec Katie et Kristi après avoir vu le corps de sa femme léviter dans les airs, mais il se fait tuer par Toby (non pas en lui brisant la nuque cette fois, mais la colonne vertébrale tout entière). Mère-Grand Lois monte les escaliers avec Katie, Kristi et Toby qui fait maintenant parti de la famille, pour aller chercher Leila dans Ghost Dimension. Fin.

 

photoToby fait aussi du babysitting le week-end

 

Pourquoi c'est pas si mal ?  Car c’est un épisode qui raconte enfin quelque chose d’intéressant, en revenant à la "source du Mal". Malgré le côté anachronique de la caméra analogique qui a une image un peu trop numérique, les réalisateurs Henry Joost et Ariel Schulman font enfin preuve d'un peu d’inventivité, notamment avec la brillante idée d’installer une caméra sur un ventilateur pour créer un mouvement panoramique qui fait monter la tension durant les phases nocturnes.

Une astuce de mise en scène qui provoque vraiment du stress et de l'anticipation chez le spectateur, à l’image des caméras de surveillance du second opus qui le précède. Et pour une fois, on a un climax qui fait réellement flipper, avec la première apparition de la secte de sorcières, bien plus dérangeante dans ce prequel, surtout par rapport au quatrième opus qui se contente de recycler cette idée de manière beaucoup moins inspirée.

Le phénomène à retenir : Toby qui s'amuse avec la babysitter en faisant flotter un drap en mode Casper derrière elle. Un joli moment de flippe qui illustre parfaitement l'efficacité de la caméra panoramique, soit l'une des idées de mise en scène les plus intéressantes de la saga.

 

photoToby aime bien s'amuser avec les babysitters

 

2 – PARANORMAL ACTIVITY : Next of Kin

Nature de l’activité paranormale : Dans ce reboot, on suit Margot, une documentariste plus proche de l’influenceuse instagram, qui part tourner un documentaire au sein d’une communauté amish pour retrouver sa mère biologique et comprendre ses origines. Bien évidemment, la communauté religieuse n’est pas du tout amish mais plutôt une secte de sorcières (comme toujours), qui sortent prier la nuit dans une chapelle isolée, dans laquelle se cache un tunnel menant métaphoriquement vers les tréfonds de la saga. Lorsqu’elle s’y aventure sans aucune raison valable, Margot y découvre une créature malfamée qui n’est autre que sa maman, mais les retrouvailles ne se déroulent pas aussi bien que prévu.

La créature parvient à s’échapper de son trou, et transforme le village et sa charmante communauté en un véritable cauchemar apocalyptique (où les fermiers amish sortent les fourches et les fusils à pompe). Margot et son cadreur parviennent à s’échapper avec leur van, elle regarde derrière elle en hurlant comme dans Massacre à la tronçonneuse (parce que c’est cool). Le démon prend possession de Samuel, le jeune "amish" qui avait contacté Margot pour l’attirer dans sa secte et l’utiliser comme nouvelle hôte du démon. Samuel monte dans une voiture de flics pour partir à la recherche de Margot, et il met une jolie musique country à la radio pour faire la transition avec le générique. Fin.

 

Paranormal Activity : Next of Kin : Photo Emily BaderUne actrice qui souffre (encore)

 

Pourquoi c’est un reboot plutôt solide ? Parce que pour la première fois, la saga Paranormal Activity parvient à se renouveler (un peu) avec Next of Kin, un septième opus pensé comme un reboot n’ayant plus aucun lien avec ses prédécesseurs (à l’exception de son bestiaire de sorcières et de démons à la recherche d’héritiers mâles). Un opus qui justifie enfin son format found footage par la réalisation d’un documentaire ancré dans notre époque (les rushs sont datés en mars 2021, avec le Covid en toile de fond). Avec une esthétique soignée qui rend crédible la démarche de son héroïne, certes agaçante, mais moins insupportable que les précédentes que l’on prenait plaisir à voir se faire briser la nuque par Katie Evil.

Cette réalisation soignée, on la doit à William Eubank, réalisateur de l’honorable série B horrifique Underwater, qui s’impose aisément comme le faiseur le plus inspiré de la franchise depuis Oren Peli sur le film original. Utilisant les fonctionnalités de la caméra numérique (le ralenti, la vision infrarouge) à bon escient, le réalisateur de The Signal orchestre de purs moments horrifiques. Notamment au détour d’un climax tendu, où les personnages se retrouvent propulsés durant la dernière demi-heure dans un raid assez intense. Un dernier acte où la communauté se retrouve littéralement à feu et à sang, dans un final (enfin) explosif qui met au tapis les précédents climax de la franchise.

 

Paranormal Activity : Next of Kin : photo, Emily Bader"Allez, on replonge dans les travers d'une saga mal écrite..."

 

Mais bien évidemment, cela ne sauve pas un scénario de Christopher Landon toujours aussi catastrophique, avec une fin ouverte qui empeste le manque d’inspiration à plein nez. Si Next of Kin n’a plus rien à voir avec la saga, lorgnant plus du côté d’un Midsommar ou d’un The Witch (du pauvre) avec sa communauté religieuse et ses sorcières, le film redevient un Paranormal Activity lorsqu’il retombe dans ses pires travers d’écritures (personnages stupides, catho porn bas de gamme). Mais le savoir-faire de William Eubank et un climax assez tendu suffisent à faire de ce reboot un opus solide dans une franchise traînée comme un cadavre par son producteur.

Le phénomène à retenir : Une excursion nocturne dans un grenier, filmée en vision infrarouge, qui se transforme en une belle trouillasse impliquant un lit et une utilisation plutôt maligne de la suggestion du hors-champ. Enfin un joli moment d’angoisse dans une saga où il est question de portes qui bougent.

 

Paranormal Activity : Next of Kin : photo, Emily BaderUne belle trouille (enfin)

 

1 – Paranormal Activity

Nature de l’activité paranormale : Un couple, Katie et Micah, suspecte leur maison d’être hantée par un esprit démoniaque, suite à des phénomènes étranges. Ils décident alors d’acheter une caméra pour installer une surveillance vidéo dans leur chambre, afin d’enregistrer lesdits phénomènes durant leur sommeil. On suit donc plusieurs nuits durant lesquels le démon devient de plus en plus menaçant envers le couple, s’en prenant physiquement à Katie, en grande partie à cause de Micah qui est un copain vraiment insupportable et macho qui passe son temps à provoquer l’entité qui les persécute. 

Le démon finit par posséder Katie, tue Micah (et on le remercie vraiment pour ça), balance son corps sur la caméra pour réveiller les spectateurs qui se sont endormis. Katie Evil fait "bouh" à la caméra avec son visage démoniaque, car le film est fini (mais pas la saga, malheureusement). Fin.

 

photo, Katie FeatherstonOn a tous un Micah dans nos vies

 

Pourquoi c’est vraiment le seul qui aurait dû exister ? Parce que Paranormal Activity premier du nom est clairement le meilleur épisode de cette saga qui a duré bien trop longtemps. Parce que c'était un concept original pour son époque, doublée d’une campagne marketing aussi maline que celle du Projet Blair Witch à son époque, notamment avec une bande-annonce montrant les réactions du public lors des projections tests du métrage, devenue virale sur le net.

Et Oren Peli a su jouer intelligemment des attentes de ses spectateurs, divisés en deux catégories à la sortie du film (certaines adorent et trouvent le film angoissant, d’autres détestent et disent qu’ils ne se passent rien à l’écran). En jouant sur l’attente et en oscillant entre la présence et l’absence des phénomènes dans le quotidien du jeune couple (une nuit, le démon fait juste bouger une porte, tandis que l’autre, il emporte Katie par les pieds pour la traîner dans les escaliers).

 

photo, Katie FeatherstonL'attente, la définition de Paranormal Activity

 

Oren Peli joue également sur l’imaginaire de son spectateur en illustrant son démon invisible avec des détails qui le rendent d’emblée terrifiant (les traces en forme de pattes de coq, l’ombre qui se dessine sur la porte lorsque le démon monte les escaliers, etc.). Une économie de moyens assez admirable qui font de Paranormal Activity un exercice de style aussi intéressant que frustrant dans le paysage des productions horrifiques des années 2000.

Et puis avec son succès colossal au box-office mondial (193 millions de dollars, pour un budget de 15 000), le film a également lancé la recette Blumhouse (pour le meilleur comme pour le pire), et rien que pour ça, c’est un film important, mais qui se suffisait également à lui-même.

Le phénomène à retenir : la mort de Micah, la toute première de la saga, qui marque la naissance de Katie Evil, s’émancipant de son couple toxique avec une mise à mort qui fait autant plaisir aux féministes qu’aux spectateurs qui attendent d’être réveillés par un jumpscare depuis 1h20.

Tout savoir sur Paranormal Activity: Next of Kin

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commentaires
prof west
03/11/2021 à 07:13

Kyle reese hola amigo

essaie le 5 ghost dimension tu verras c'est différent de tout les autres

Kyle Reese
01/11/2021 à 09:09

Je crois avoir testé le premier. Comme @prof west l’ a dit il ne de passe rien et du coup je n’ai pas insisté.

prof west
01/11/2021 à 07:28

Salut la rédac pas d'accord le meilleur et le plus potable de tous c'est Ghost Dimension rien a voir avec les autres bien au dessus le reste c'est d'un ennui total, jamais compris l'engouement pour cette sage ou il se passe rien.
Le dernier idem une daube sauf le dernier quart d'heure ou il se passe enfin un truc un peut intéressant sinon c'est pure somnifère gratuit.