Bertrand Tavernier adapte Jim Thompson. Il transforme ici le jubilatoire et glacial Pop. 1280, téléporte son action en Afrique à la veille de la Seconde Guerre mondiale, faisant de Philippe Noiret un tueur en série messianique. Retour sur un grand vertige de cinéma, véritable Coup de torchon métaphysique. 1938. L'Europe s'embrase rapidement, et la France est aux portes de la Guerre. Pendant ce temps, dans le village de Bourkassa Ourbanqui, quelque part en Afrique, sous domination hexagonale, les humains vaquent à leurs occupations. Pendant que la métropole fait l'autruche à Munich, les habitants de la petite bourgade s'aveuglent de concert. Se manipulent, se mentent, s'oppressent, se volent. Au milieu d'eux se trouve Lucien (Philippe Noiret), seul policier en charge du respect de la loi. Cynique et désabusé au dernier degré, il administre les lieux en détournant le regard, notamment des veuleries que lui adressent ses semblables. Pris pour un homme faible, un idiot que chacun pourra humilier ou mépriser, il subit les crachats, le mépris. Jusqu'au jour où il décide de présenter l'addition. Au programme, des sourires, de la bonne humeur et des fusils DENT POUR DENT Le génial auteur de Rage Noire a été adopté par le cinéma français, dès le formidable Série noire. Mais bien avant que le joyau noir d'Alain Corneau déferle sur les écrans en 1979, un cinéaste français cherchait à adapter un texte de Thompson. Il s'agit de Bertrand Tavernier. Ce dernier ne souhaite pas tourner aux États-Unis, mais transposer ce récit dans un contexte français, et il ne parvient pas à trouver d'époque ou de milieu qui convienne à ce déferlement de bassesse. Un temps, il envisage de déporter les évènements durant les années 20, dans un milieu rural, mais il ne parvient pas à émuler le décor originel, son village du sud-est des USA, et les structures narratives qu'engendre son climat de racisme et de ségrégation. Il envisage même un temps de porter l'ensemble dans une communauté de mineurs, mais sans succès. C'est en lisant Céline et ses descriptions de l'empire colonial français qu'il a le déclic, et trouve dans une petite bourgade coloniale d'avant-guerre la scène idéale pour accueillir la folie de Thompson, l'angoisse existentielle qui la traverse et la met en mouvement. Pour autant, Tavernier n'a pas seulement pour ambition d'utiliser le roman comme une feuille de route, il va entamer une relecture, une prolongation, qui en fait simultanément un récit fidèle dans son ton et sa structure, et plus qu'un conte (a)moral, une véritable parabole meurtrière. La super pêche Il suffit au réalisateur d'une simple idée pour créer un sens nouveau. il ouvre Coup de torchon sur une scène de son invention, au cours de laquelle Lucien observe des enfants à la recherche de nourriture, retournant la poussière alors qu'ils meurent de faim. D'abord comme absent à lui-même, il regarde la scène, sans s'en émouvoir outre mesure. Puis survient une éclipse. Paradoxalement, la disparitio...
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@X-Or :
tout à fait, en se soustrayant un peu à l’algorithme de Netflix, il y a tant de films à découvrir ou à redécouvrir.
Pour Sautet, j’ajouterais également les choses de la vie avec Piccoli et Romy.
Il y a aussi des rétrospectives sur Bebel, il y a sûrement des Melville qui traînent (l’armée des ombres, le Samouraï, le Cercle Rouge) etc.
Bref, un conseil aux cinéphiles en herbe : aller farfouiller dans les plateformes, il y a beaucoup de pépites qui s’y cachent
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Numberz Je suis étonné que les associations n’aient pas demandé la retrait des dialogues de Marchand par ailleurs.
Un peu à l’image de la filmographie de Tavernier: un film ambitieux et prometteur pour un résultat final assez play où l’académisme n’est jamais très loin. D’ailleurs tout le monde semble avoir un peu oublié ce réalisateur.
Film marquant ; vu une fois il y a longtemps et jamais oublié. Du très bon cinéma.
Le personnage de Noiret est tellement too much que j’ai eu du mal avec le ton du film.
Pouvoir visionner ce cinéma sur les plateformes mainstream demeure néanmoins une bouffée d’air frais.
Je conseille également les films de Claude Sautet dispo sur Prime ou Netflix (César et Rosalie et Max et les férailleurs notamment),
En même temps Jim Thompson à la base… Le cynisme du livre est bien retranscrit dans le film. On fait de meilleurs films en adaptant même librement Jim Thompson qu’en allant piocher dans du Harlan Coben, Fred Vargas ou Guillaume Musso. Le matériel originel est tout de même plus intéressant.
excellent film
Non mais cette affiche au cinéma de nos jours, elle reste une journée lol
Excellent film. à voir absolument
Un film qui m’a toujours fasciné, vu assez jeune à la Tv avec cette ambiance moite pesante et ce sentiment d’être dans une sorte de cocotte minute tout du long prête à exploser.
Je n’avais lu aucune critique ni analyse sur le film jusqu’à la votre. Elle me semble très pertinente et éclaire beaucoup sur le ressentis qu’on a en le regardant. Ce n’est pas pour rien qu’il est devenu un grand classique. Et quel casting, incroyable. Noiret, quel acteur et sans avoir l’air d’y toucher en plus ! Il n’y a plus qu’Huppert qui tourne encore, sacré carrière et longévité pour elle, l’avantage d’avoir du talent et d’avoir commencé tôt. Rah … Cinéma ! … Cinéma ! comme disait l’autre timbré ! lol