Rock Academy : du AC/DC plein le culte pour l'anti-Cercle des Poètes Disparus

Simon Riaux | 24 juin 2021
Simon Riaux | 24 juin 2021

Dans Rock Academy, un professeur apprend à ses élèves à s'émanciper. Mais pas avec des dictons poussiéreux : grâce à la furie culte du rock'n roll. C'est évidemment une mission pour Jack Black et Richard Linklater, qui sont parvenus à transformer un projet plutôt quelconque, à la recette éculée, en riff pas loin d'être culte.

Les années 80/90 n'auront manqué aucune occasion de confronter enfants et stars hollywoodiennes. Ils se seront entrechoqués à la faveur de concepts plus ou moins finauds (La Course au jouet), auront souvent poussé la chansonnette (Sister Act, acte 2), et embarrassé moult spectateurs. Pour gênant qu'il puisse être, le sous-genre a perduré jusqu'à notre époque de lumière et de félicité, qui vit Vin Diesel traquer des couches sales dans Baby-SittorDwayne Johnson se transformer en Fée malgré lui. Plus d'une fois, Rock Academy fut comparé à ces longs-métrages douloureux, lui occasionnant sans doute un petit déficit de popularité auprès des non-initiés. Il est temps de réparer cet affront.

 

photo, Jack Black"Vous n'avez pas les bases"

 

TENACIOUS JACK

Au commencement était le rock. Le rock teigneux, celui qui fait saigner les doigts et ne se lave pas les cheveux. Celui qu'incarnent depuis le mitan des années 90 Jack Black et Kyle Glass. Le duo de copains se produit alors dans les bars de Los Angeles, de 1994 à 1997. Ils vont faire la rencontre de David Cross et Bob Odenkirk (oui, le Saul de Better Call Saul), respectivement producteur et auteur, lesquels ont un coup de coeur pour leurs compositions gentiment azimutées. Ensemble, ils transformeront cette douce dinguerie en une série, Tenacious D, laquelle deviendra un film en 2006 intitulé Tenacious D in "The Pick of Destiny".

Mais nous n'en sommes pas là, et Black, qui commence à se tailler une solide réputation d'amuseur, comédien et musicien, est surtout un amateur de fêtes surréalistes, lesquelles l'amènent plus que de raison à courir, nu et chantant, dans les couloirs de l'immeuble de Los Angeles où il habite. Immeuble où réside également le scénariste Mike White. Ce dernier assiste plus souvent qu'à son tour aux frasques du comédien et musicien, tant et si bien qu'elles vont lui inspirer une histoire, qui deviendra Rock Academy.

Au-delà de l'anecdote, c'est bien cette proximité qui va permettre au film de prendre une saveur, et une valeur particulières. En effet, le projet va prendre des airs de quasi-documentaire sur son interprète principal. Leur connexion est évidente, tant et si bien qu'il finira par jouer également dans le film.

 

photo, Black Jack"Groupie n'est pas un métier gamine"

 

Dewey Finn est un éternel aspirant rockeur en voie de clochardisation. Exclu de son groupe, incapable de payer son loyer, il est mis au pied du mur et va bien devoir accepter la cruelle vérité : il ne sera jamais la star qu'il rêvait, et n'électrisera aucune foule en délire le révérant dans un stade bondé. Usurpant l'identité d'un enseignant, le voici bientôt professeur de musique. L'occasion de transmettre toute la passion qu'il a accumulé, et peut-être d'en faire don, quitte à devenir autre chose que le musicien espéré. Une situation voisine de celle de Black, certes pas en voie de clochardisation comme le personnage principal du film, mais familier avec la nécessité de laisser mourir ses vieux rêves.

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commentaires
l'indien zarbi
25/06/2021 à 07:06

RetroBob
Merci pour le lien.
J'y ai appris le décès du batteur du film, Kevin Clark, le mois dernier.
Si jeune.

RetroBob
24/06/2021 à 16:49

10 ans plus tard, Jack Black à réuni les gamins (pardon.. les adultes! ^^) pour une petite teuf.
En résulte ce superbe moment où tout le monde y met du sien dans un boeuf mené d'une main de maitre par JB!!
.
https://www.youtube.com/watch?v=refCJcJJZso

Hank Hulé
24/06/2021 à 14:26

Revu y a 15 jours en BR italien.
Tip top !
On est dans un schéma classique mais ça marche très bien. Les génériques de début et de fin sont au poil.

TofVW
24/06/2021 à 13:56

Damned, mon correcteur a écrit Metal avec un accent. Je dois aller le faire exorciser, je reviens.

TofVW
24/06/2021 à 13:54

Ah tiens, j'ai acheté le DVD il n'y a pas longtemps, mais pas encore regardé. Je l'avais vu au cinéma, et en gros fan de Métal, de Tennacious D, ou même de Jack Black en solo, j'avais adoré.
Allez, je me le fais ce week-end.

l'indien zarbi
24/06/2021 à 12:40

Mon souvenir de jeunesse c'est Empire Records, où Anthony LaPaglia se mest a la batterie sur If you want blood d'AC DC.
Faut que je me le remate.