Black Widow : espionne, méchante, amante... 5 comics pour comprendre l'héroïne de Marvel

La Rédaction | 26 juin 2021 - MAJ : 01/07/2021 14:41
La Rédaction | 26 juin 2021 - MAJ : 01/07/2021 14:41

Avant que Black Widow arrive en salles, on revient sur 5 comics qui dévoilent les différentes facettes de l'espionne de Marvel.

Bien qu'elle soit présente dans le MCU depuis Iron Man 2, Natasha Romanoff est un personnage dont l'histoire attend encore d'être racontée sur grand écran avec Black Widow. Au cours de sa (longue) vie dans les comics, l'espionne de Marvel a connu tout un tas d'aventures, d'abord comme antagoniste puis comme héroïne, et presque autant d'amants. Alors avant qu'elle fasse (enfin) son retour sur grand écran le 7 juillet prochain en France, on a décidé de revenir sur cinq comics permettant de mieux comprendre Black Widow et son évolution.

 

photoRegard vers le passé comics

 

TALES OF SUSPENSE ET AVENGERS

Avant d'être une des plus grandes héroïnes de l'univers de Marvel (plus ou moins), Black Widow est d'abord apparue pour la première fois en 1964 comme une méchante espionne russe dans le numéro 52 de Tales of Suspense, sous l'impulsion de Stan LeeDon Rico et Don Heck. Introduite comme "une beauté à couper le souffle" du nom de Madame Natasha, elle assiste un agent du KGB appelé Boris Turgenov afin d'éliminer Iron Man et Anton Vanko, le scientifique qui a inventé l'armure du Dynamo Pourpre (l'équivalent russe d'Iron Man) et déserté pour se mettre au service de Stark Industries.

Alors que Black Widow approche Tony Stark en usant de ses charmes, Boris Turgenov s'empare de l'armure du Dynamo Pourpre. Iron Man intervient pour l'arrêter, mais Vanko se sacrifie et emporte l'agent du KGB avec lui. L'espionne revient ensuite dans le numéro 53, où elle séduit à nouveau Tony Stark pour essayer de lui voler un rayon anti-gravité, sans succès.

 

photoBlack Widow ou Adèle Blanc-Sec ?

 

Sa rencontre avec Clint Barton dans le numéro 57 de Tales of Suspense (où il fait sa toute première apparition) sera déterminante. Jaloux des exploits d'Iron Man et de sa renommée, l'archer se fabrique un costume et prend le nom d'Hawkeye (ou Oeil-de-Faucon pour les plus nostalgiques), mais il est pris pour un voleur et Black Widow (qui passait justement par là) l'aide à s'échapper. Immédiatement tombé sous le charme de l'espionne russe, il accepte de l'aider à faire tomber Iron Man, sauf que Black Widow est blessée pendant l'affrontement face au super-héros.

Ils retentent leur chance plus tard, dans le numéro 60, en vain, puis Natasha est ramenée en Russie, où elle reçoit son tout premier costume (largement copié sur celui de la Catwoman de la vieille série Batman). Le couple s'en prend encore à Iron Man dans le numéro 64, Black Widow est encore touchée pendant le combat et Hawkeye s'enfuit encore avec elle. Plus Team Rocket que Bonnie et Clyde donc.

 

photoHawkeye était déjà totalement teubé

 

Amoureuse de Clint (forcément), Natasha songe elle aussi à déserter (forcément), mais le gouvernement soviétique l'apprend et lui fait subir un lavage de cerveau (forcément). Devenu un membre de l'équipe de super-héros dans le numéro 16 d'Avengers (en pénétrant dans leur QG et en ligotant Jarvis pour prouver son talent), Clint espère la retrouver, mais quand l'espionne les attaque aux côtés de Power-Man et de Swordsman, le mentor d'Hawkeye, dans le numéro 29, il se dresse contre elle, mais ne peut se résoudre à la tuer. Après avoir retrouvé la mémoire en ayant aperçu Clint, elle tente de se racheter en aidant les Avengers dans plusieurs numéros, puis Nick Fury lui propose de servir comme agent double pour le SHIELD.

 

photoSeule ambition de Black Widow et des communistes : réduire le monde libre en esclavage

 

Black Widow effectue alors différentes missions, jusqu'à ce qu'elle soit capturée par les Chinois et Alexei Shostakov alias Red Guardian, son ancien mari supposé mort, et que les Avengers viennent la secourir dans le numéro 44. Elle continue de travailler pour le SHIELD pendant un temps, mais décide finalement d'abandonner sa vie d'espionne et se sépare de Clint, refusant d'être relayée au rang d'acolyte (l'ironie arrive plus tard).

Avec l'aide de son chauffeur et tuteur, Ivan Petrovitch Bezukhov (qui s'avèrera être celui qu'il l'a recueillie après la mort de sa mère), elle entreprend ensuite de s'en prendre à Spider-Man parce qu'il lance lui aussi des filins depuis ses poignets et confectionne sa fameuse combinaison noire (qu'elle gardera) pour affronter le Tisseur en 1970 dans le numéro 86 d'Amazing Spider-Man, mais quand elle comprend qu'il n'utilise pas d'équipement et qu'elle ne peut donc pas voler ses pouvoirs, elle abandonne l'idée et retourne vaquer à ses occupations.

 

photoTiens, prends ça Woody Allen

 

DAREDEVIL

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Black Widow s'est aussi invitée pendant un petit moment sur le titre consacré à Daredevil. Après s'être rangée du côté des gentils, Natalia Romanova (anglicisé en Natasha Romanoff) poursuit sa vie d'héroïne dans Amazing Adventures, puis complètement par hasard, elle se trouve là quand Daredevil est envoyé au fond de l'eau lors d'un combat contre le Hibou dans le numéro 81 de Daredevil, paru en 1971. Après lui avoir sauvé la vie, elle l'aide à vaincre le super-vilain, puis se retrouve injustement accusée du meurtre de Scorpion par Foggy Nelson, l'ami de Matt Murdock.

Elle reste avec le Démon de Hell's Kitchen, pour lequel elle développe rapidement des sentiments amoureux, et l'accompagne dans ses aventures. Matt finit par lui révéler son identité au cours d'une mission et assure sa défense lors de son procès, puis il quitte Karen Page pour pouvoir être avec Natasha.

 

photoPartenaires dans la vie de tous les jours et la lutte contre le crime, si c'est pas mignon

 

Souhaitant mettre de la distance avec New York, le couple part s'installer à l'autre bout du pays, à San Francisco. C'est assez inédit dans le monde des comics à l'époque que deux personnages qui ne sont pas mariés vivent ensemble (et encore, Marvel a quand même expliqué qu'ils vivaient dans deux étages différents du même immeuble).

Alors qu'ils arrêtent des méchants comme le Minotaure ou le Messie noir et vivent la parfaite idylle (avec leurs deux noms sur la couverture), Hawkeye débarque dans l'espoir de reconquérir Black Widow et attaque Daredevil. Elle s'interpose, mais comme les deux héros refusent d'arrêter et la considèrent comme un lot à gagner, elle s'en va et les laisse se cogner dessus. Daredevil parvient à calmer Hawkeye et lui explique que la décision appartient de toute façon à Natasha (sans déconner), qui choisit de rester avec le héros cornu.

 

photoPauvre baie vitrée

 

Le duo aide ensuite les Avengers à vaincre Magnéto et Black Widow intègre officiellement leur équipe en tant que 16e membre tandis que Daredevil refuse l'offre. Peu de temps après, elle retourne auprès de lui à San Francisco et ils affrontent d'autres méchants, mais leur mode de vie et les tensions mettent fin à leur romance peu de temps après.

Daredevil retourne à New York tandis que Black Widow reste sur la côte ouest, à Los Angeles, où elle fonde et mène l'équipe des Champions, composée des anciens X-Men Angel et Iceberg, de Hercule et Johnny Blaze (le premier Ghost Rider). Ensemble, ils ont affronté de nombreux ennemis bizarres, Black Widow et Hercule ont eu une liaison (bah tiens), puis à la dissolution du groupe en 1978, ils sont tous les deux retournés à New York pour aider les Avengers lors d'un énième combat.

 

photoCeux avec qui personne ne veut jouer

 

Laissée de côté par les Avengers, Black Widow a repris son poste au SHIELD, mais elle est capturée lors d'une mission face à la Vipère et devient amnésique sous la torture, prenant l'identité d'une institutrice nommée Nancy Rushman. Spider-Man la retrouve dans le numéro 81 de Marvel Team-Up, paru en 1979, et elle commence à fricoter avec le Tisseur (oui, vraiment), mais quand le super-héros est blessé lors d'un combat aux côtés de Nick Fury et Shang-Chi (pourquoi pas, il était là) face à la Vipère, elle retrouve la mémoire et arrête la super-vilaine.

Le Tireur l'enlève et Daredevil vient à son secours, l'espionne espère une nouvelle relation avec lui, mais Matt avait déjà trouvé quelqu'un d'autre, Heather Glenn. Elle retourne alors au SHIELD, qui l'envoie en URSS sous une fausse identité où elle devient la maîtresse d'un savant américain passé à l'Est (après tout, hein).

 

photoOh, brother, comme tu dis

 

Après ça, Black Widow continue d'effectuer des missions ici et là. Elle participe à des combats avec ses copains super-héros (pour changer), sort avec Iron Man (qui sommes-nous pour juger ?) et contribue à sauver le monde un nombre incalculable de fois jusqu'à la fin des années 90. Lorsque les Avengers sont affaiblis après l'attaque d'Immortus, une des versions de Kang le Conquérant, elle prend la tête du groupe avec le Chevalier noir (pas Batman, l'autre de chez Marvel), puis après que la majorité des Avengers ait été tuée contre Onslaught en 1996, elle dissout le reste de l'équipe et vit ses aventures de son côté (mais bon, les héros disparus reviendront quelque temps plus tard, pas de quoi s'inquiéter).

Malgré leur séparation, Black Widow et Daredevil resteront étroitement liés et elle a souvent croisé le Démon de Hell's Kitchen, quand ils ont traqué un tueur de psioniques dans Daredevil/BlackWidow : Abattoir, lorsqu'elle a été empoisonnée par l'organisation criminelle La Main ou en essayant de se remettre avec lui dans le Daredevil de Brian Michael Bendis et Alex Maleev.

 

photoQuand est-ce qu'elle n'est pas compliquée ta vie de super-héros aveugle exactement ?


BLACK WIDOW: THE ITSY-BITSY SPIDER

En 1999, notre espionne bien-aimée a enfin eu droit à sa première série de comics rien que pour elle sur le label Marvel Knights créé l'année précédente, avec Devin K. Grayson et J. G. Jones à la manoeuvre, des petits nouveaux à l'époque. Dans ce court récit purement made in Marvel des années 1990, Natasha rencontre pour la première fois Yelena Belova, qui revendique le titre de Veuve Noire, prétendant surpasser son aînée sur tous les plans (spoil : c'est pas le cas).

Une courte décennie après la Guerre froide, les rapports entre les États-Unis et la Russie étaient encore très à la mode dans la pop culture américaine, une histoire gravitant autour d'une ancienne membre du KGB n'y échappe évidemment pas. La première guerre du Golfe semble également avoir inspiré Grayson et Jones, qui situent le récit au Rhapastan, un pays du Moyen-Orient fictif qui n'est plus jamais apparu dans aucun comic-book. Et pourquoi Natasha s'y rend ? Eh bien parce qu'un vilain scientifique a créé un dangereux sérum qu'il a vendu à un méchant général. Les gouvernements américain ET russe demandent donc à l'espionne d'aller enquêter sur place.


Natasha et YelenaLes « KRACK! » sont-ils destinés aux coups de feu ou aux os qui craquent ?

 

En plus de se donner des airs de bon gros film d'action comme on les aime tels que L'Arme fataleRamboCommando ou encore Mission : Impossible, l'histoire fait de nombreuses références visuelles à Jim Steranko, en particulier à sa série Nick Fury: Agent of S.H.I.E.L.D. des années 1960. Steranko a rendu populaire le personnage alors que le dessinateur commençait depuis peu sa carrière chez Marvel. Trente ans plus tard, Grayson et Jones, deux nouveaux arrivants, offraient à Black Widow sa première série de comics. C'est beau.

Si Black Widow s'est très souvent invitée chez Daredevil dans ses comics, il est normal que le justicier de Hell's Kitchen lui rende la pareille. Matt Murdock apparaît donc à quelques reprises dans The Itsy-Bitsy Spider pour rappeler le bon vieux temps à Natasha, mais la Veuve noire repense surtout à feu son époux, Alexi Shostakov (David Harbour dans le MCU), et à l'époque à laquelle elle est devenue espionne. Des souvenirs alimentés par la présence de Yelena, une « stagiaire » de la Chambre Rouge, la section du KGB où Natasha fut entraînée.

Le titre du comics est inspiré par la comptine anglo-saxonne éponyme, qui raconte le parcours d'une petite araignée qui remonte le tuyau d'une gouttière jusqu'à ce que de l'eau de pluie la renvoie vers le sol, le soleil sèche les pattes de l'araignée qui recommence son ascension à zéro. Et la chanson redémarre. Cette boucle éternelle est sans doute une allégorie de la vie d'une espionne qui passe sa vie à essayer d'atteindre une forme de liberté, mais son travail l'en éloigne de plus en plus. Un mode de vie auquel aspire Yelena tandis que Natasha souhaite s'en extirper.

 

Natasha et Yelena :(On n'a jamais dit qu'on spoilerait pas


BLACK WIDOW: HOMECOMING

Après avoir pris une retraite anticipée dans Black Widow : Breakdown (publié en France dans Marvel Knight : Veuve Noire - Mise au point), Natasha passe ses journées à faire de l'escalade comme Tom Cruise dans Mission : Impossible 2. Pendant ce temps, d'étranges féminicides ont lieu un peu partout dans le monde. Voyant que sa vie est également menacée, l'espionne remet un pied dans le milieu, juste histoire de savoir qui veut la tuer. Elle n'était pas prête.

Durant son périple, Natasha découvre qu'elle n'a pas passé son enfance à faire de la danse, mais que ses souvenirs ont été altérés de manière à ce qu'elle oublie des évènements qu'on ne va pas dévoiler pour éviter de gâcher le plaisir de ceux qui ne sont pas au courant. C'est probablement ce que Joss Whedon a essayé de mettre en place dès Avengers : L'Ère d'Ultron : sa vie a trop longtemps été contrôlée par des hommes qui la craignent, elle va donc passer sa colère sur ceux qui veulent sa peau, quitte à devenir l'ennemie publique numéro 1 (oui, c'est John Wick avant l'heure).

 

photoAttention, elle sait faire des roulades

 

Homecoming est publié en 2004 et écrit par Richard K. Morgan (l'auteur des romans Altered Carbon, tout à fait), aux côtés de Bill Sienkiewicz et Goran Parlov, deux illustrateurs déjà connus ayant des coups de crayon assez similaires. Leurs dessins se marient très bien au récit de ce comics aux allures de film noir dont l'héroïne de plus en plus tourmentée torture ceux qui se dressent sur son chemin.

Chaque chapitre est très bien travaillé, tant au niveau du dessin que de l'écriture. Le découpage et la composition des vignettes peuvent faire penser à un film policier, un film d'espionnage, un thriller psychologique ou un road trip. Les transitions entre les différentes intrigues sont souvent ingénieuses, parfois drôles, d'ailleurs la quantité d'humour diminue progressivement, à mesure que le scénario avance, pour être quasiment inexistante dans le dernier chapitre. Même les deux membres de la Team Rocket chargés de retrouver Natasha pendant cinq chapitres prennent cher lorsqu'elle les trouve dans le sixième (on ne les aime pas, mais ils sont rigolos quand même).

 

photoLSD. LSD everywhere.

 

Homecoming est une œuvre féministe qui s'attaque assez violemment au patriarcat, crachant sur le patriotisme et dénonçant des troubles sociétaux comme les stéréotypes sexistes, le slut-shaming, la prostitution, le viol, les féminicides, le tout à travers le regard d'une anti-héroïne qui en a marre de vivre sous la tutelle de l'homme blanc (elle voulait juste escalader les buttes de Monument Valley, bo***l de m***e). Eh oui, Black Widow est encore une « anti-héroïne », car c'est ce qu'elle doit devenir pour préparer la série suivante : The Things They Say About Her (qu'on vous conseille également).

Pendant le combat final, Natasha est confrontée à deux personnages qui sont des incarnations du patriarcat : le premier a soif de violence, sous-estime son adversaire parce que c'est une femme et prend un malin plaisir à profiter d'un (petit) avantage qu'il a sur elle ; le second est un homme puissant, juridiquement intouchable qui profite de sa position pour se débarrasser de celles qui se rebellent. Black Widow les écrase et c'est fort agréable.

 

HomecomingLà c'est clairement les os qui KRAK

 

BLACK WIDOW

En 2016, Black Widow a déjà participé à Civil War, accompli des missions avec Hawkeye et Mockingbird, été membre des Secret Avengers et continué ses activités d'espionne, mais bénéficie surtout d'une popularité grandissante avec ses apparitions au cinéma. Après avoir terminé leur passage (mémorable) sur Daredevil, qui leur a valu plusieurs Eisner Awards, le grand scénariste Mark Waid et l'aussi grand dessinateur Chris Samnee se retrouvent en charge d'un nouveau titre consacré à l'espionne de Marvel.

Et comme avec le Démon de Hell's Kitchen, Spider-Man ou Captain America avant ça, le duo a fait des merveilles, cristallisant tout ce qui compose le personnage de Black Widow en seulement 12 numéros (réunis en deux tomes en France chez Panini, Black Widow : Le Lion blessé et Black Widow : Plus de secrets).

 

photoDeux secondes, je suis pressée

 

Et pourtant, le scénario est des plus classiques (un ennemi obscur appelé le Lion Blessé veut révéler des éléments compromettants sur le passé de Black Widow), mais conjugue thriller d'espionnage et blockbuster d'action avec une efficacité redoutable, autant dans l'écriture que les dessins.

Dès les premières pages, le comics propose une séquence dantesque dans laquelle l'héroïne s'échappe d'un héliport du SHIELD avec une horde d'agents à ses trousses, puis le récit continue en mode fugitive, avec escapade en Russie, combats, révélations et exactement qu'on peut attendre d'un comics consacré à Black Widow.

 

photoJason Bourne au féminin

 

Pas de bla-bla inutile, de romance forcée ou de grand méchant cosmique à arrêter pour sauver le monde. De l'action, de l'action, de l'action et quelques flashbacks sur son enfance, avec des combats dynamiques, lisibles, qui correspondent parfaitement au personnage et à ses aptitudes, et feraient pâlir d'envie la plupart des productions de Marvel Studios. L'absence de dialogues sur plusieurs cases est d'ailleurs ce qui marque d'entrée, en plus du minimalisme du dessin de Samnee. À l'origine, le duo voulait faire un comics muet, mais la proposition a été refusée, étonnamment. Cependant, cette inspiration se ressent autant dans le découpage que dans la composition, irréprochables.

Alors certes, c'est encore et toujours la même histoire et ce n'est assurément pas aussi merveilleux que ce que Matt Fraction et David Aja ont réalisé avec Hawkeye, mais au-delà d'être une excellente porte d'entrée pour quiconque voudrait lire des comics sur Black Widow, c'est probablement l'un des meilleurs.

 

photoPas de bisoutage avec Spider-Man ici

 

Il est assez intéressant de voir que Marvel ne semble jamais avoir su quoi faire de Black Widow, autant dans les comics qu'au cinéma. À ses débuts, le personnage n'est défini que par sa beauté, puis elle retourne sa veste rapidement et enchaîne les conquêtes et les équipes avec d'autres héros ; et à partir de la fin des années 90, les mêmes histoires de complot et de passé qui ressurgit sont utilisées jusqu'à épuisement (et encore, le nouveau titre qui arrive bientôt en France reprend exactement le même schéma).

La version du MCU a subi exactement le même traitement, passant de Iron Man, à Hawkeye à Bruce Banner en passant par Captain America, jusqu'à finalement disparaître dans Avengers : Endgame dans une indifférence presque totale (ah non, pardon, Hulk jette un banc parce qu'il est triste), sans que rien ne soit jamais développé en dehors de son entraînement en Russie, son passé d'espionne et ses plans cul.

 

photo, Scarlett JohanssonSois belle et tais-toi, ce sera ça ton nouveau nom

 

Le film réalisé par Cate Shortland, au-delà de servir d'introduction à la prochaine Black Widow que sera Yelena Belova (toujours Florence Pugh), a non seulement la tâche de rattraper tout le retard accumulé pendant ces décennies, mais aussi de dévoiler l'histoire de cette héroïne complètement badass qui n'a jamais eu le droit à l'heure de gloire qu'elle mérite ne serait-ce qu'une seconde (et non, la scène où elle tabasse des Russes en robe noire moulante ne compte pas).

Autant dire que la mission s'avère périlleuse, mais si son histoire dans les comics a bien prouvé une chose, c'est qu'il a fallu attendre presque 50 ans et une incarnation au cinéma par Scarlett Johansson pour que Black Widow soit enfin considérée comme un personnage avec un véritable potentiel. C'est bien triste, surtout que des artistes ont montré qu'avec un peu d'implication et de bonne volonté, elle était capable d'accomplir des choses aussi grandioses que n'importe quel autre héros de l'univers de Marvel.

À lire aussi : Black Widow par Nathan Edmonson et Phil Nuto, avec un scénario assez classique, mais de superbes illustrations ou Black Widow : Le Nom de la Rose de Marjorie Liu et Daniel Acuña dans lequel elle traque un mystérieux tueur qui a essayé de la tuer.

 

Tout savoir sur Black Widow

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commentaires
Super Zéro
26/06/2021 à 22:35

Non merci.

Elliot Amor
26/06/2021 à 20:41

@Rayan
Faute de frappe interceptée et corrigée ! Merci à vous.

Rayan
26/06/2021 à 17:20

Elle apparaît dans le numéro 52 et non 42 de Tales of Suspense

Black Miglou
26/06/2021 à 16:00

Comme le montre bien l’article ci dessus et
Pour en revenir aux discussions d’avant:
Le personnage de BW est iconique pour tout lecteur du magazine Strange des années 70 et 80 que cela soit via les aventures d’Iron Man comme de Dardevil
Le personnage est intrinsequement sexy, c’est même sa nature et son nom
Du coup
Que Disney n’ai pas fait de film alors qu’il a gratifié Iron Man Captain America et Thor de 3 films est difficilement justifiable
Que Scarlett ne soit pas à l’aise avec le côté sexy du personnage laisse baba

Kyle Reese
26/06/2021 à 11:58

Perso je pense qu'une série à la Daredevil justement aurait été parfait pour faire un reboot de son personnage avec sa jeunesse et ses premières missions, pas besoin d'un énorme budget pour des histoires aux débuts du moins essentiellement d'espionnage.. D'ailleurs l'introduction de la nouvelle veuve noire dans le film qui sort n'empêche surement pas un tel projet.
Scarlett c'est plutôt bien défendu et était physiquement crédible et sexy.