Mort ou vif : un méta-western encore plus fou qu'Evil Dead et Spider-Man réunis ?

Simon Riaux | 29 novembre 2022 - MAJ : 01/12/2022 10:16
Simon Riaux | 29 novembre 2022 - MAJ : 01/12/2022 10:16

Boudé par le public et la critique à sa sortie, Mort ou vif est un condensé de style signé Sam Raimi, au moins aussi énergisant que Spider-Man ou Evil Dead.

Au milieu des années 90, Sam Raimi est déjà devenu le chouchou des amateurs d’horreur, des fans de série B et autres lecteurs de comics, la troupe bigarrée qui deviendra quelques années plus tard l’Internationale Geek, au cœur des attentions des studios. Mais ces derniers sont encore loin de voir dans le réalisateur d’Evil Dead un technicien capable de diriger leurs plus grosses productions.

Le cinéaste va pourtant avoir l’opportunité de faire ses armes sur un western au budget confortable, sur lequel il bénéficiera d’une liberté de ton appréciable. Intitulé Mort ou Vif, le résultat a aujourd’hui des airs de tour de force stylistique d’une puissance et d’une intelligence exceptionnelles. Mais rendons à César ce qui est à César, c’est avant tout à son actrice principale et productrice que l’on doit ce petit miracle.

 

affiche américaine"Les rapides et les morts"... tout un programme

 

COEUR DE STONE

On aura, des années durant, présenté Sharon Stone comme une belle plante ne devant la longévité de sa carrière qu’à l’unique Basic Instinct, qui l’imposa comme un sex-symbol instantané. Si sa performance dans le film de Paul Verhoeven demeure aujourd’hui son rôle le plus adulé, il a souvent éclipsé (aidé par le peu de curiosité des commentateurs d’alors) les différentes facettes de la créatrice. En effet, après avoir joué la redoutable Catherine Tramell, Stone, nouvelle sensation hollywoodienne, est courtisée par les majors.

Notamment Sony, qui n’hésite pas à la faire productrice d’un prochain film pour peu qu’elle y tienne le haut de l’affiche. Un procédé relativement courant, qui permet d’ouvrir des gratifications supplémentaires, d’accorder un chouïa de contrôle artistique en plus, mais qui est assez rarement l’occasion pour une star de se transformer en véritable producteur.

Sauf que Sharon Stone n’est pas là pour la gloriole et se transforme bientôt en productrice à part entièreImpitoyable vient tout juste de remettre le western au goût du jour, et le récit crépusculaire de Clint Eastwood a donné une fièvre de nouvelle frontière à Hollywood. Tous les studios veulent faire parler la poudre, et Stone compte bien embrayer sur cette voie, jetant son dévolu sur le scénario écrit par Simon Moore, que Sony a acquis en 1993.

 

Mort ou vif : photo, Leonardo DiCaprioUn Kid en route pour la gloire

 

On comprend aisément ce qui a tapé dans l'oeil de cette artiste en quête de rôles forts, à la mesure de celui qui l'a fait connaître. Le récit est emmené par une héroïne, Ellen, qui évolue seule et sans demander son reste, dans un monde quasi exclusivement masculin, et franchement hostile à sa seule présence. L'intrigue s'ouvre alors qu'elle arrive à Redemption, cité sous la coupe du cruel Herod, qui en contrôle le moindre aspect et organise chaque année un concours de duellistes.

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commentaires
iliya
01/12/2022 à 08:50

Il y a tout de même un truc qui pique les yeux dans ce film ce sont ces zooms excessifs. Cauchemar pour épileptique...

Flo
30/11/2022 à 13:52

Ne pas oublier son interview de jadis pour Premiere à la sortie de "Mort ou Vif", où il passerait limite pour une brêle pour ce qui est de la connaissance des westerns (malgré les liens scénaristiques, il n'avait pas encore vu "Il était une fois dans l'Ouest", c'est son scénariste qui a repris cette structure tout seul). Il y a bien de bonnes chances pour que Raimi n'ait effectivement jamais vu la plupart de ces westerns spaghetti dans sa jeunesse, puisqu'il a une culture cinématographique s'orientant plus vers les classiques américains. Et effectivement, il s'agit ici d'un style iconoclaste qui est commun à ce que lui développera en tant que cinéaste, peuplé d'effets aussi bien opératiques que cartoonesque. Pas besoin d'avoir vu ces westerns pour ça, puisque ça existe déjà dans une partie de la culture populaire.
Ce qui montre qu'il peut toucher à un certain absolu sans avoir au préalable théorisé un genre... parce-que tous les chemins possibles peuvent y mener ?

Tom’s
30/11/2022 à 12:43

Revoir le film des années après permet de prendre du recul, son échec est totalement injustifié, vu le casting et l’équipe technique, c’est un hommage à film de Leone et d’autres avec la patte Raimi, à coté des duels il reste des scènes fournies de dialogues et scènes au petits oignons. Je n’ai jamais lu que Raimi le reniais, et DiCaprio est un ingrat, vu que Sharon Stone a sacrifié une partie de ces 6millions pour le faire engager et qu’il soit payé correctement. Crowe qui n’as fait que Romper Stomper en Australie est engagé par Stone. Lui a dit merci et qu’il lui devait sa carrière .là encore son visage le soleil et la photo de Spinotti achève le truc elle est canon et juste !!

andarioch1
30/11/2022 à 11:36

Comme le dit Birdy tire à blanc c'est du Tex Avery chez les cow-boys.
Pour ça et toute les raisons déjà évoquées par ceux qui aiment, je trouve que c'est une pépite immanquable par tout ceux qui se piquent d'aimer la mise en scène et en image

Birdy tire à blanc
08/02/2021 à 11:51

Film too much, ça pourrait passer si on s'intéressait un peu au résultat, cousu hélas de fil blanc. Reste Di Caprio, lumineux, Hackman, qu'on adore détester, et quand même la 1ère fois que je voyais la gueule pas commune de Russell Crowe, encore sacrément bogoss.
Mais pour le coup, les choix de mise en scène de Raimi, le côté m'as tu vu du découpage, trop tex avery, tue la tension dramatique au lieu de l'amplifiée. Un western, surtout avec des duels à répétition, c'est quand même sensé etre un peu tendu...
Alors Kill Bill a su rendre les films de samouraï popcorn et jouissifs, mais Raimi n'a pas su le faire du western.

Kyle Reese
07/02/2021 à 01:33

Eh bien, mon avis à la revoyure n'a finalement pas changé. Mise en scène trop artificielle et trop démonstrative. C'est du Raimi c'est sur mais ça ne fonctionne pas pour un western.
Trop de mouvements de caméra gratuit, trop d'effets qui donnent à certaines scènes l’impression d'une parodie et qui nous empêchent de profiter de l'impact émotionnel que devraient nous procurer les duels les plus dramatiques. Une proportion de gros plans, plans serrés et plan moyens, beaucoup trop élevé qui étouffe l'appréhension de l'espace de manière générale et plus précisément de la ville qui semble du coup toute petite comme rétrécie par l'utilisation à l'excès de longue focale. Excès de contre plongé. Le cast est bon surtout Hackman impérial et Di Caprio qui impressionnait déjà par son talent précoce. L'histoire est carrée, classique mais tendue avec des dialogues savoureux. Mais voilà, la mise en scène ne fonctionne ça ne fait pas western, ça manque d'ampleur, de respiration, de grand espace, de grand angle. Les scènes les plus satisfaisantes ne sont du coup pas du tout les scènes de duel tant attendues, un comble. Je comprend l'échec du film voir même son reniement de la part du réal et de Di Caprio. Dommage, content d'avoir revus les acteurs Hackman en méchant c'est toujours un plaisir.

Kyle Reese
06/02/2021 à 22:24

Vous m'avez très sérieusement donné envie de le revoir avec votre critique Mr Riaux. Vue qu'une fois au ciné, avis mitigé à l'époque j'avais eu du mal je pense entre le mix de modernité de la mise scène de Raimi et les influences des westerns que j'adulais. Léone et Eastwood. La mise en scène folle pour l'époque de Raimi m'avait semblé artificielle et démonstrative. Or c'est sans doute ce que pouvait penser certains puristes du Western quand ils ont découvert les western de Léone.
Et rien que le petit extrait proposé m'a excité au plus haut point, et ce ne sont pas l'effet des guns proposés dans la séquence qui m'ont fait ça mais Hackman, Crow et le petit jeunot à la gueule d'ange qui ira loin comme on disait à l'époque...

Mx
06/02/2021 à 18:28

Non, ce n'est pas un plagiat, c'est un film sous-influence, qui a bien des qualités pour lui, et pas seulement la présence de gene hackman.

Cépafo
06/02/2021 à 17:55

@Mx

T'as le droit de croire ce que bon te semble.Je maintiens la nullité , outre le plagiat d'il etait une fois dans l'ouest sans le talent des acteurs.Sauf Gene Hackman.

Bref les gouts et les couleurs.....mais le film est nul sinon(selon moi).

Mx
06/02/2021 à 14:37

T'as le droit de pas aimer, dire que le film est nul, nan jcrois pas!!

Que le film soit sous haute influence "leionnienne", personne n'a prétendu le contraire, l'ombre d'il était une fois dans l'ouest se faisant hautement sentir, à travers le trauma de l'héroïne, mais dire que le film est nul, dans la gamme des quelques westerns sortis à la même époque, au milieu des silverados et consorts, je trouve que c'est l'un de ceux qui s'en sort le mieux..

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