Buffy contre les vampires : les 5 meilleurs épisodes pour comprendre la série culte

La Rédaction | 10 mars 2021 - MAJ : 11/03/2021 18:30
La Rédaction | 10 mars 2021 - MAJ : 11/03/2021 18:30

S'il fallait retenir cinq épisodes de Buffy contre les vampires, la série culte créée par Joss Whedon, avec Sarah Michelle Gellar...

En sept saisons et 144 épisodes, Buffy a tué des centaines de créatures en latex, affronté beaucoup de fins du monde, ressuscité quelques fois, et a surtout traversé toutes les étapes de la jeune vie d'adolescent-adulte.

Alors que le nom de Buffy contre les vampires est désormais lié aux accusations de harcèlement avec Joss Whedon, confirmées par plusieurs membres de l'équipe et notamment Charisma Carpenter, la série demeure l'une des créations les plus importantes de ces dernières décennies. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a de si spécial cette tueuse de vampires ?

Réponse avec cinq épisodes, sélectionnés par Camille et Geoffrey, pour illustrer quelques facettes majeures de la série.

 

 

1. INNOCENCE

Qu’est-ce que ça raconte déjà ? C’est le milieu de la saison 2. Buffy perd sa virginité et, du fait d’une malédiction bohémienne, Angel son âme. Adieu le vampire torturé qui ne peut se résoudre à tuer, Angelus est de retour… et ça va saigner fort.

Qu’est-ce que ça raconte, en réalité ? Qu’en fait, la vie est faite de belles déceptions et de grandes humiliations lorsque les masques tombent, lorsque les uns dévoilent leur vrai visage aux autres après un moment d’intimité et de confiance potentiellement dangereux. C’est la grande problématique adolescente : celle de « se donner » à l’autre en toute confiance, de ne pas se tromper sur son compte, ne pas être trahi.e ou tombé.e dans un piège. Et surtout, comment surmonter une telle épreuve.

 

photo, David Boreanaz"Comment ça j'ai changé ?"

 

Pourquoi c’est important dans la série ? Parce que ce moment charnière pour Buffy illustre très bien l'importance des métaphores dans la série, puisque cette question classique des récits adolescents est traitée ici par le biais de l’horreur et du genre. Le méchant garçon n'est pas qu'un simple gamin malhonnête : c'est un vampire, littéralement monstrueux dans sa dualité.

La série s’amuse avec des codes bien établis (la jeune femme blonde qui est en danger de mort parce qu’elle a couché, c’est Buffy, donc ça ne va pas être si simple), mais surtout, elle le fait en utilisant des images et des allégories. Depuis le départ, les dilemmes, l’ambivalence, les peurs et les angoisses humaines prennent littéralement vie dans la série, avec des vampires, des fantômes ou des démons.

Autre point notable : la série s’appuie sur l’héritage judéo-chrétien de nos sociétés. Un héritage omniprésent dans Buffy contre les vampires, que ce soit avec Le Soleil de Noël (un vrai miracle), la résurrection de Buffy dans la saison 6 (elle revient du « paradis »), ou plus largement le combat contre le Mal avec un grand M. Sans que Joss Whedon soit catholique, la dimension biblique de la punition infligée à la femme qui couche est bel et bien là - et peut laisser perplexe...

 

photo, David BoreanazMais, évidemment que je me foutais de toi en fait 

 

Voir aussi : Dès la première saison, la métaphore est en place, avec ses gros sabots. Dans Les Hyènes, la transformation d'Alex montre la toxicité de certaines dynamiques de groupe ; dans Moloch, Willow est victime d'une rencontre anonyme en ligne, ou comment montrer les dangers de Tinder avant l'heure ; et Portée Disparue rend littéralement invisible une jeune lycéenne ignorée de tous. La métaphore était donc affichée.

Au fil des saisons, à mesure qu'elle gagne en maturité, la série délaisse plus ou moins ses images - ou du moins, use de plus de finesse. Mais ce fil conducteur symbolique reste omniprésent, avec notamment Alex qui se dédouble pour mieux apprendre à se connaître (Le Double, saison 5), en écho à l'épisode Halloween (saison 3). Moins drôle et plus noir : Willow qui se noie dans la magie, comme dans la drogue.

 

photo, Nicholas BrendonBe careful what you wish for

 

2. ORPHELINES

Qu'est-ce que ça raconte déjà ? Celui où Buffy découvre le corps sans vie de sa mère, Joyce.

Qu'est-ce que ça raconte, en réalité ? Que rien n’est plus dur, violent et terrible que la simple réalité de la vie (et de la mort). Que même au royaume des vampires, des démons et de la Bouche de l'enfer, la mort peut aussi garder son plus simple appareil, et prendre la forme d'une tumeur ou rupture d'anévrisme. Et que même si Buffy a l'habitude de surmonter des cauchemars et sauver le monde, elle n'est absolument pas préparée à la mort, la vraie. Comme n'importe qui.

 

photo, Sarah Michelle GellarThe Body : réactions

 

Pourquoi c'est important dans la série ? Cet épisode mémorable ancre définitivement la série dans le réel, sans aucun détour ni artifice, et c'est même un sommet à ce niveau. Buffy contre les vampires a toujours mis en scène les choses du quotidien, mais le plus souvent masquées dans le surnaturel et les créatures. Et si au fil des saisons, la série s'est épurée pour régulièrement se détacher du fantastique, l'épisode Orphelines est certainement le moment le plus radical à ce niveau. C'est un coup de massue, qui remet les pendules à l'heure.

C'est aussi la démonstration la plus brillante que c'est une série pensée, écrite, interprétée et mise en scène comme une oeuvre à part entière, et pas un produit télévisuel assemblé à la chaîne. Ecrit et réalisé par Joss Whedon, Orphelines n'a aucune musique, est presque découpé comme une pièce de théâtre (la maison des Summers, l'école de Dawn, l'appartement de Willow et Tara, la salle d'attente de l'hôpital, la morgue), et laisse le champ libre aux acteurs et actrices pour raconter la tragédie.

Buffy qui va respirer après avoir vomi, Dawn qui apprend la mort de sa mère à l'école, le monologue d'Anya sur la mort, l'écran noir avant que Dawn n'ait pu toucher le corps de Joyce : l'épisode est une merveille de précision dans le montage, les dialogues et l'interprétation. Sarah Michelle Gellar sera justement nommée aux Golden Globes cette année, et ce sera l'unique honneur de la série dans cette cérémonie.

Sans surprise, c'est l'un des épisodes préférés de l'actrice.

 

photo, Emma CaulfieldGrand moment pour Emma Caulfield

 

Voir aussi : Au rayon du réel qui vient mettre le Scooby Gang à terre, difficile de ne pas penser à l'épisode Rouge passion de la saison 6, lorsque Tara est tuée par Warren. Là encore, la mort n'a pas besoin de démon ou de vampire, et arrive par une arme à feu. Buffy est gravement blessée, Tara est accidentellement tuée, et Willow voit celle qu'elle aime mourir dans ses bras.

Plus tôt, dans le même épisode, Spike a attaqué Buffy, dans une claire tentative de viol. Une scène terrible, dont le cadre très trivial (une salle de bain, une femme en peignoir) insiste sur l'aspect réaliste. Là encore, c'est un moment puissant de Buffy contre les vampires, qui ramène tous les personnages dans un réel trop familier pour de nombreuses personnes. Car les monstres n'ont pas besoin d'incantations, pouvoirs magiques et maquillages en latex pour semer la terreur.

 

photo, Alyson HanniganLa bascule de Willow

 

3. QUE LE SPECTACLE COMMENCE

Qu'est-ce que ça raconte déjà ? Un démon arrive à Sunnydale, et pousse tout le monde à chanter et danser ses émotions. C’est drôle, mais surtout mortel puisqu’on peut prendre feu et mourir dans cette comédie musicale.

Qu'est-ce que ça raconte, en réalité ? Que les secrets rongent de l'intérieur, et peuvent littéralement brûler les entrailles. Giles qui pense à partir, Anya et Alex terrifiés avant leur mariage, la détresse de Dawn que personne ne remarque, Spike qui a des sentiments pour la Tueuse, et bien sûr Buffy qui n'a toujours pas révélé à ses amis la réalité de sa résurrection : le Scooby Gang en a gros sur le cœur, et il est temps d'ouvrir les vannes. 

Le manque de communication sépare le groupe, installe des silences lourds de sens, et il faudra un feu d'artifice diabolique pour que tout le monde prenne enfin la peine d'exprimer ses émotions, ses craintes, ses douleurs, et sa vérité.

 

photoL'un des démons les plus stylés (et qui n'a pas été tué d'ailleurs)

 

Pourquoi c'est important dans la série ? Un épisode musical n'a rien de révolutionnaire dans l'absolu, vu le nombre de séries qui s'y sont frottées (How I Met Your Mother, Scrubs, Grey's Anatomy, Xena, la guerrière, Ally McBeal). Mais Que le spectacle commence rappelle que Buffy contre les vampires a joui d'une liberté créative fantastique, et régulièrement créé des parenthèses enchantées ou désenchantées pour s'amuser avec ses personnages et son univers.

Que le spectacle commence fonctionne en miroir avec Un silence de mort, l'autre grand épisode unique de la série. Entre le cauchemar muet et le spectacle chanté et dansé, un même sujet : la communication. Au-delà de l'exercice de style, ce sont deux moments majeurs pour l'évolution des personnages, qui comprennent ou expriment des choses vitales. Et c'est aussi et surtout pour ça que ces épisodes sont si réussis et mémorables : ils prouvent que Buffy contre les vampires n'a jamais oublié l'essentiel, en se perdant dans des plaisirs sans conséquence.

 

photo, Buffy contre les vampires saison 4Gentlemen d'horreur

 

Scénariste et réalisateur de l'épisode musical, Joss Whedon rêvait d'une pause musicale depuis des années, et sera inspiré par le talent naturel de plusieurs acteurs, notamment Anthony Stewart Head et James Marsters - tandis qu'il sera particulièrement comblé par la révélation Emma Caulfield lors du tournage. Il s'est par ailleurs adapté aux envies et peurs de l'équipe, comme Alyson Hannigan qui déteste chanter, et Michelle Trachtenberg qui a une formation de danseuse.

Et c'est là la dernière donnée importante : Buffy contre les vampires n'a jamais oublié le divertissement malgré sa maturité au fil des années. Le plaisir est le moteur premier, et il n'y a qu'à voir le moment rock d'Anya sur les lapins, ou la joie de la tache de moutarde, pour s'en souvenir.

Voir aussi : La série regorge d'épisodes isolés et ludiques. Parmi les plus marquants : une réalité alternative où Buffy n'a jamais nettoyé les rues de Sunnydale (Meilleurs vœux de Cordelia, saison 3) ; une soirée TV qui tourne aux petites frayeurs entre amis (Cauchemar, saison 4) ; ou ce fameux moment qui laisse imaginer que Buffy est peut-être totalement folle, et a imaginé cette histoire de Tueuse depuis un hôpital psychiatrique (A la dérive, saison 6).

 

photo, Sarah Michelle GellarMode Predator activé

 

4. SANS ESPOIR

Qu'est-ce que ça raconte déjà ? C'est l'avant-dernier épisode de la saison 5. Buffy et la bande ont tenté de fuir pour empêcher Glory de mettre la main sur Dawn, mais la déesse les a retrouvés, a emporté la Clé, et va ouvrir les portes de l'apocalypse. Le Scooby Gang cherche un plan B, mais Buffy est plongée dans un état catatonique. Willow plonge donc dans son esprit pour comprendre ce qui se passe.

Qu'est-ce que ça raconte, en réalité ? Buffy est au bord du gouffre. Après des années de batailles et d'épreuves, l'héroïne est confrontée à une menace qui semble indestructible, contre laquelle elle pense être impuissante, et qui la touche plus intimement que jamais avec sa "sœur" Dawn. Et pour la première fois, l'héroïne a envie de baisser les bras. Le temps d'un instant, elle a envisagé la fin, et miroité l'idée d'une défaite. Et elle s'est sentie soulagée de déposer les armes, enfin, elle dont l'existence entière est dévouée à la guerre.

Une brèche s'est ouverte, et c'est un gouffre entier qui menace d'ensevelir Buffy - et donc, le monde entier.

Derrière cet affrontement féminin titanesque entre la Tueuse et Glory, il y a tout simplement un personnage sur le seuil de la dépression. Buffy est une héroïne, mais elle est tout sauf indestructible, et c’est l’un des enjeux de la série : pister l’humain derrière le surhumain, confronter Buffy à ses limites.

 

photoUn instant presque comme les autres

 

Pourquoi c'est important dans la série ? Réalisé par David Solomon (l'un des réalisateurs les plus actifs sur la série) et écrit par Douglas Petrie (le scénariste le plus important de la série, après Joss Whedon), l'épisode Sans espoir vaut surtout pour les parties centrées sur Buffy et Willow. C'est encore une fois dans les moments les plus simples et sobres que la qualité d'écriture est évidente : ce face-à-face entre Buffy et elle-même, devant un simple livre, est une scène magnifique.

Buffy contre les vampires a peu à peu arrêté de rire pour mieux pleurer avec son héroïne, et s'intéresser à ses moments de détresse et solitude. Le titre original de l'épisode (The Weight of the World : le poids du monde) montre bien que le personnage est à un point de rupture, écrasée par ses rôles de Tueuse, grande sœur, amie, amante, cheffe de famille, et seul espoir de l'humanité.

C'est un moment de bascule majeur avant la conclusion de la saison 5, et surtout le gouffre noir de la saison 6. La série passe pour de bon dans l'âge adulte, avec toute la violence et la douleur que cela invoque et implique pour les personnages. C'est le début de l'ère la plus controversée de Buffy contre les vampires, embarquée dans une spirale particulièrement autodestructrice et malsaine pour les personnages.

 

photo, Sarah Michelle GellarTout le poids du monde sur ses épaules

 

Ce n'est pas un hasard si pour la première fois, les ennemis de la saison 6 sont de simples humains : les vrais démons sont désormais ceux avec lesquels chacun cohabite. Buffy va mourir et revenir avec un dégoût d'elle-même qui la mettra à terre, Willow va sombrer dans la magie-drogue et être consumée par ses instincts les plus noirs, la douce relation entre Alex et Anya va se déliter jusqu'à les ramener vers les mauvais chemins, et Spike ira trop loin pour essayer de posséder Buffy. Le rapport au sexe est notamment central dans les intrigues, avec des moments dramatiques marquants.

Voir aussi : La série avait abordé très tôt la réalité émotionnelle de la femme derrière la super-héroïne. Dès le premier épisode de la saison 2 (La Métamorphose de Buffy), et au lieu de repartir gaiement sur de nouvelles aventures, l'histoire s'attardait sur le traumatisme de l'héroïne, morte et ressuscitée face au Maître. Revenue méconnaissable après l'été, mais prisonnière de cette douleur, elle finissait par éclater en sanglot après avoir détruit le squelette de son ennemi.

Un moment très fort, qui indiquait d'emblée que Buffy contre les vampires aurait à cœur de suivre les pulsations de ses personnages, et pas seulement leurs coups de savate dans la tête des monstres.

 

photo, Sarah Michelle GellarStress post-mortem-traumatique

 

5. LA FIN DES TEMPS

Qu’est-ce que ça raconte déjà ? Pour affronter la Force (la source du mal, la force initiale plus vieille que l’univers lui-même et plus vicelarde que le vice lui-même, rien que ça), Buffy décide d’activer toutes les potentielles, pour qu’il n’y ait plus une, mais une multitude de Tueuses. Elle les a formées tout au long de la saison et là… ce sont les dernières heures avant le combat final.

Qu’est-ce que ça raconte, en réalité ? Après la saison 6, qui a éloigné tous les personnages les uns des autres, car trop pris par leurs démons individuels pour pouvoir s’entraider, la saison 7 rebat clairement les cartes. Pour vaincre l’ennemi, pour s’en sortir, il n'y a qu'une solution : se réunir, et partager le pouvoir. C’est le pouvoir du collectif, contre l’individualisme qui régnait dans la saison précédente.

 

photo, Sarah Michelle GellarIl faut qu'on parle

 

Le grand discours de Buffy est limpide :

« À chaque génération, il y a une Tueuse, parce qu’une poignée d’hommes qui sont morts il y a des milliers d’années ont édicté cette règle. Ils étaient puissants. Cette femme [Buffy montre Willow, ndlr] est plus forte qu’eux tous réunie. Donc je dis : changeons les règles ! Mon pouvoir devrait être votre pouvoir. Demain, Willow utilisera l’essence de la faux afin de changer notre destin. À partir d’aujourd’hui, chaque fille au monde qui a le potentiel d’être une Tueuse sera une Tueuse. Chaque fille qui a les capacités d’avoir le pouvoir l’aura. Toutes celles en mesurent de s’élever le feront. Des Tueuses. Chacune d’entre nous. Faites votre choix : êtes-vous prêtes à être fortes ? »  

Rien à voir avec l’esprit de groupe des Hyènes ou celui de l’armée dans la saison 4. Ici, Buffy invite chacune à prendre conscience d'elle-même, et à prendre ses responsabilités, pour le bien de tous.

 

photoTout ce potentiel...

 

Pourquoi c’est important dans la série ? Buffy a été imaginée dès le départ (et donc dès le film Buffy, tueuse de vampires) comme une réponse aux vilains clichés, où la pauvre blonde est chassée et tuée, puisque condamnée à n'être qu'une victime. C'est comme ça que Joss Whedon a inventé la magie des Tueuses, capable de transformer une adolescente a priori banale en Terminator. Et c'est pour cette raison que Sarah Michelle Gellar, du haut de son 1m63, a été castée.

L'héroïne n’a eu de cesse de casser les codes et remettre en question l'autorité, en envoyant valser le conseil (fait de vieux mâles en costume) et ses codes, en aimant un vampire, et surtout, en refusant la solitude de cette mission pour puiser une force inouïe en ses amis. Elle

Au-delà de galvaniser les troupes avant la dernière bataille, son discours dans le dernier épisode de la série est d’une puissance remarquable, et d’une limpidité à toute épreuve, allant à l’encontre d’une bonne majorité des normes sociales et culturelles des sociétés patriarcales. Pour un personnage qui a si souvent été en conflit avec son destin, et sa nature contrariée de leader, c'est un moment important : Buffy s’accomplit véritablement et entièrement.

 

photo, Buffy contre les vampires Saison 1, Sarah Michelle GellarAu commencement

 

Pour la première fois, c’est enfin elle qui écrit son histoire, mais répare une injustice : toutes ces femmes ont le choix, et le fardeau sera porté par le groupe, au lieu d'écraser de force une seule personne. Adieu les règles préétablies et les prophéties, Buffy s'est affranchie, et elle est définitivement maîtresse de la situation. L’aboutissement de sept saisons de lutte est collectif, et surtout il est féministe. 

Voir aussi : Les thématiques du féminisme et du pouvoir partagé ont toujours été là dans la série. Dès le final de la première saison (Le Manuscrit), lorsque Buffy découvre qu'elle va mourir selon la prophétie, elle s'oppose à ce destin. Elle pense à abandonner ce rôle, puis décide finalement de l'embrasser... avant de le dépasser, en ressuscitant. Le début d'un sacré bordel imprévu, puisque cela amènera une deuxième Tueuse, Kendra... puis une autre deuxième Tueuse, Faith.

Côté collectif, l’avant-dernier épisode de la saison 4 (Phase finale) montre la puissance du groupe, lorsque Giles, Willow, Alex et Buffy fusionnent avec Buffy pour créer une entité capable de Adam. 

 

photo, Sarah Michelle GellarOn a bien travaillé, non ? 

 

EN BREF : BUFFY C'EST GÉNIAL

Seulement cinq épisodes sur 144, c'est évidemment beaucoup de moments majeurs mis de côté. Des personnages secondaires comme Faith, Cordelia, Anya ont été passionnants dans leur évolution. Des saisons entières sont encore sujettes à débat, comme la saison 4 si mal-aimée, et la saison 6 qui divise encore. Il manque aussi des épisodes mémorables, comme Le Fiancé, Intolérance, Anne, Le Zéro pointé, Sans défense, Les Chiens de l'enfer, Crise d'identité ou Connivences.

Enfin, le jeu de clins d'oeil à tout un pan de la pop-culture mériterait un dossier à part entière, pour revenir sur les nombreux hommages décalés de la série à quantité de classiques littéraires ou cinématographiques - au hasard : Alien, le huitième passager dans Œufs surprises, Frankenstein avec Adam, ou Dracula.

 

photoÀ tous les épisodes oubliés

 

Mais en cinq épisodes (et quelques autres autour), il y a là l'essence de Buffy contre les vampires, dans le fond comme dans la forme. Et quelques raisons de continuer à y voir une série de première importance, qui devrait rester encore des années un objet d'étude et une référence.

Et alors que la série a connu une suite en comics, et qu'un projet de suite-reboot-peu importe est censé arriver, cette Tueuse de vampires pas comme les autres reste une référence et un modèle, qui a facilité voire ouvert la voie à de nombreuses autres héroïnes depuis.

Retrouvez aussi notre sélection des épisodes mal-aimés, qu'on aime bien.

Tout savoir sur Buffy contre les vampires

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Mar
13/03/2021 à 18:33

Personnellement je suis a 100% en adéquation avec les analyses de l'auteur.

Buffy, une série qui rend nostalgique, peut être la série avec les enseignements les plus profond de la trilogie du samedi des années 90.

L'évolution des personnages au fil des saisons...j'ai grandi avant l'heure en regardant cette série pour finalement voir la fin des années plus tard sur série club...pour voir que les personnages étaient finalement devenu adulte, après une bataille épique de 7 saisons et une révolution sur le pourvoir de la tueuse dans le dernier épisode. Cette révolution qui offre une fin ouverte et une délivrance sur le destin de l'héroïne (qui interprète super bien ce moment dans les dernières secondes).
Magistral cette série

Ethan
11/03/2021 à 18:52

Sarah Michelle Gellar toujours aussi belle

Romiche
11/03/2021 à 11:36

Une de mes séries préférées (avec Friends).
Même les "mauvais épisodes" ont toujours un petit quelque chose qui ne les rend pas désagréables à regarder.
J'aurai aussi parlé du dernier épisode de la saison 2 (Acathla), où Buffy prend conscience de son rôle et tue Angel qui venait de retrouver son âme pour sauver le monde.
Dans un autre registre, il y a aussi "un zéro pointé" (saison 3), qui se focalise sur le "looser" Alex pendant que le reste de la bande empêche (encore) une apocalypse. Belle façon de traiter le personnage, qui se sent inutile par rapport au reste de la bande car il n'a pas de pouvoir.

@SamLeny
j'avais jamais fait le rapprochement avec les USA et le terrorisme, mais ton raisonnement tient la route.

Castor
11/03/2021 à 11:07

Cette série est quand même ultra kitsch . C'était fait pour les ados de l'époque comme Charmed quoi

SamLeny
11/03/2021 à 03:03

@RobinDesBois. Pourtant malgré qlq maladresses, la saison 7 est passionnante et raconte ni plus, ni moins le rapport à la guerre de l’Amérique... et surtout ça raconte l’Amérique post-11 septembre.
La force est une métaphore du terrorisme : insondable, qui n’a pas de visage, pas de forme, qui peut être n’importe qui, et qui peut frapper à n’importe quel moment.
Cette métaphore est encore plus soulignée par les sbires de la force qui sont de simples humains enrôlés, par la force, et qui s’arrachent les yeux =
« suivre aveuglément, sans pouvoir regarder la réalité de ses actes »

Et Buffy traumatisée (comme les démocrates après le 11 sept) parlera d’abord comme Bush pour détruire « le mal », en voulant aller débusquer TheFist et Caleb, sur leur territoire, dans une une abbaye, sans preuve qu’il y’a des armes cachées là bas.

Elle réagira comme les héros typiques masculins, en copiant les modèles qu’elle connaît, elle est une chef d’armée patriarcale... avant qu’elle comprenne que c’est sa plus grosse erreur.
Car c’est en réinventant son pouvoir, et en le partageant, pour l’offrir au monde, qu’elle parviendra à faire reculer le mal (qui ne sera pas détruit pour autant). Elle finira par comprendre qu’on ne peut tuer le mal, juste s’élever contre lui et faire au mieux avec ce qu’on a.
C’est pas pour rien d’ailleurs que TheFirsr prendra l’apparence de Buffy à la fin de la saison...
Le mal c’est aussi l’Amérique, c’est soit même. C’est un reflet de nous.
Bref Buffy a finit détruire tous les clichés qui lui avaient été imposés...

Une grande saison 7, brillante, sur le traumatisme américain lié au terrorisme, et à ce que l’Amérique engendre comme mal en allant faire la guerre chez les autres... ;)
La saison la plus politique et sans doute la métaphore la plus puissante de la série.

Geoffrey Crété - Rédaction
10/03/2021 à 17:16

@RobinDesBois

Il était encore là oui, c'est pour ça que je disais qu'il n'était plus le seul aux manettes - il n'avait pas déserté, il avait simplement... partagé le pouvoir, comme Buffy :)

RobinDesBois
10/03/2021 à 17:05

@Geoffrey Oui j'avais lu (chez vous ?) que Whedon que s'était davantage focalisé sur Angel et avait refilé le bébé à Noxon et cie. Mais sur wikipedia je vois que Whedon est crédité au scénar et à la réal de la fin des temps. Après c'est l'aboutissement de toute une saison et même une série donc j'imagine qu'il était quand même un peu entouré quand il l'a écrit.

Geoffrey Crété - Rédaction
10/03/2021 à 16:30

@RobinDesBois

La sortie de l'adolescence ayant été déjà pas mal traité, on a préféré mettre l'accent sur l'émancipation ultime et absolue des héroïnes. Vu le défi de survoler toute la série du début à la fin, c'était d'autant plus important.

A noter que Joss Whedon n'était plus le seul aux manettes au fil des années. Marti Noxon (showrunner de la saison 7), Douglas Petrie et Jane Espenson étaient notamment très impliqués sur les dernières saisons.

RobinDesBois
10/03/2021 à 16:25

@Geoffrey Crété Oui j'ai lu et je le trouve plus marquant (l'épisode HP) que l'épisode musical auquel je n'ai pas du tout accroché et pourtant j'aime les comédies musicales.

Sinon pour le season final je trouve celui de la saison 3 plus percutant avec la symbolique de la mort de l'adolescence. Celui de la saison 7 je le trouve un peu grossier, j'ai l'impression que Whedon était en pilote automatique quand il l'a écrit et réalisé. Il a repris les ingrédients du final de la saison 3 en surenchérissant sur le spectacle et les enjeux mais je trouve ça trop mécanique, ça manque de spontanéité. Même si le dernier plan est émouvant, c'est triste de dire au revoir à cette petite bande attachante. Après j 'ai pas accroché du tout au concept d'école de tueuses en sommeil et je suis pas trop fan de cette saison donc son aboutissement ne m'a plus marqué que celui de la saison 3 qui est ma préférée.

Geoffrey Crété - Rédaction
10/03/2021 à 16:08

@RobinDesBois

On évoque cet épisode A la dérive dans la lignée de Que le spectacle commence oui, mais l'épisode musical était plus évident pour illustrer ce côté de la série.
Quant au final, c'est par ses thématiques et cette apothéose symbolique qu'il trouve sa place ici à nos yeux - plus que le versant spectacle.

Plus