Le Blob : la terreur rose qui dévora les années 80

Simon Riaux | 20 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 20 janvier 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Remake d'une curiosité des années 50, le film du réalisateur de Freddy 3 demeure un classique des années 80 et de ses monstres vomitifs.

Aux abords d'une petite ville sans histoire, un mystérieux météore s'abat. Il n'en faudra pas plus à un malheureux quidam pour vérifier que la curiosité est un vilain défaut, libérant une forme de vie inconnue, Le Blob. Joueuse et rose, elle pourrait s'avérer attachante, si elle n'avait pas la mauvaise habitude d'ingérer et de dissoudre tous les êtres organiques qu'elle croise. Métaphore d'un ailleurs forcément hostile dans Le Danger vient de l'espace, où Steve McQueen boutait hors des USA une bonne grosse métaphore du collectif communiste, devant la caméra de Chuck Russell, le concept se transforme en génial monstre des années 80.

Alors que ESC vient de lui offrir un bel écrin en Blu-ray, il était trop tentant d'écouter notre appétit pour les bébêtes voraces des années 80 et leurs créateurs, afin de revenir sur ce classique de vidéo club, qui a traversé le temps avec une grâce et des tentacules intacts.

 

Affiche officielleVoir la mort en rose

 

GLOIRE AU LATEX 

Les années 80 sont restées dans les mémoires comme la décennie qui fit le plus bel hommage des monstres et de leurs appendices de latex. Une période bénie pour les amateurs d’effets spéciaux, où leurs créateurs régnaient parfois sur l’industrie à la manière de véritables stars. Qu’ils inventent des créatures, des animatroniques, des maquillages prosthétiques ou marient les techniques à la manière d’un chef d’orchestre les instruments, ils furent un temps les incarnations d’un certain artisanat hollywoodien mâtiné d’aventure. 

Des pionniers de la démerde, dont certains noms sont désormais hissés au rang de véritables artistes, et dont la contribution à la culture populaire de la fin du XXe siècle justifie amplement leur statut. Carlo Rambaldi, Tom Savini, Rick Baker, Steve Johnson, Phil Tippett, Tom Woodruff Jr., Chris Walas, Greg Nicotero, ont autant contribué à peupler nos imaginaires de bébêtes abominables et de mutilations cartoonesques, que leurs trouvailles ont engendré d’innovations, modifiant en profondeur la matière première du cinéma, à savoir sa mise en scène. 

Et en 1988, à bien des égards, Le Blob de Chuck Russell marque l’apogée de cet amour des prothèses crado et autres mises à mort crapoteuses. Trois décennies après sa sortie, ce délire entre horreur et science-fiction, ce remake du film Danger Planétaire, sorti en 1958, fait à ce point la part belle à son entité extraterrestre et à ses ravages, que c’est bien le blob du titre qui devient le héros du film. C'est un peu comme dans The Thing, autre relecture aux effets géniaux et à la cruauté légendaire sortie quelques années plus tôt. 

 

photoPhone Game, chewing-gum edition

 

Mais là où le chef-d’oeuvre de John Carpenter s’était cassé les dents sur E.T. l'extra-terrestre et sur le désir du grand-public d’abandonner l’ère torturée du Nouvel Hollywood pour s’ébattre dans un 7e Art plus positif, Le Blob semble au contraire parfaitement dans son époque. Il épouse son mauvais goût, son humour goguenard et ses penchants pour une cruauté jubilatoire et volontiers gerbotronique. Avec Robocop, il demeure sans doute un des grands aboutissements des années 80, de leur ton singulier et de leur amour pour les défis technologiques. 

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commentaires
Icarus
22/01/2021 à 10:11

Au top, a classer aux côtes de Night Of The Creeps !

Benasi
21/01/2021 à 16:30

Je l'ai vu il y'a 20 ans, mais je pense être incapable de le regarder à nouveau (genre la scène du melting Paul par exemple).

Kelso
21/01/2021 à 01:21

Un de mes films préférés dans ce style horreur et humour (avec Tremors bien sûr) je l'ai vu et revu des dizaines de fois et toujours aussi bon. J'ai attendu une suite pendant des années (vu la fin du film) mais ça ne s'est jamais fait.

Hank Hulé
20/01/2021 à 19:22

Revu récemment aussi.
Sympa mais un poil mouduc..

Sascha
20/01/2021 à 19:20

Rohalalalala ce film m'a traumatisé quand j'étais gamin. J'en garde un souvenir mémorable tellement il a pu me marqué.

Ray Peterson
20/01/2021 à 17:10

Chuck Russell c'était bien à l'époque (Freddy 3 & Dreamscape rules !).
Et pis la scène de la cabine téléphonique, Erika Eleniak et la photo de Mark Irwin.
Revu dernièrement, même si daté 80's, les FX mécaniques tiennent encore bien la route.