Highlander 2 : comment ce turbo nanar a précipité la saga dans l'espace

Simon Riaux | 12 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 12 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Highlander premier du nom a souvent été pris de haut et regardé comme une inoffensive kitscherie échappée des années 80. Et sa suite, Highlander - Le retour est elle aussi sous-estimée à sa manière. Illustration parfaite de ce que peuvent produire l’appât du gain, l’incompétence, Hollywood et la cocaïne, elle demeure, presque 30 ans après sa sortie, un des plus cosmiques nanars qui soit. 

Difficile de résumer cette étrange histoire. Tout simplement dira-t-on que le film passe de l'aventure flirtant avec la fantasy pour basculer dans la pure SF, que les immortels et leurs duels immémoriaux sont quasiment effacés, qu'on y protège la Terre du trou dans la couche d'ozone (le gaz, pas le groupe de musique) avec un super bouclier laser, que Christophe Lambert y joue un vieux scientifique (si si), que Michael Ironside y est beaucoup trop heureux d'y jouer les méchants aux motivations obscures et qu'on n'a pas dû sucer que des glaçons pendant sa fabrication.

 

photo, Sean Connery, Christophe Lambert"Dis Sean tu me racontes le tournage de Zardoz ?"

 

UN PTIT COUP VITE FAIT 

À plusieurs égards, Highlander 2 témoigne du changement radical dans le fonctionnement d’Hollywood. L’industrialisation des univers étendus, suites, reboots et préquels nous le ferait presque oublier, mais des décennies durant, les suites de film à succès étaient très mal vues, au sein des studios, de la presse, mais également du public. Considérées comme des extensions mercantiles, et des tentatives d’exploiter un filon jusqu’à l’os, elles étaient souvent fabriquées à moindre coût, anticipant un public moins nombreux et intéressé que lors du succès initial. 

Le terme “franchise” n’appartenait pas alors au vocabulaire du cinéma et quasiment aucun projet n’était conçu pour engendrer une continuation. Le long-métrage unique était l’unité de mesure du 7e Art. Highlander en est un bon exemple, le récit, tous ses enjeux et conflits s’y trouvent bouclés. MacLeod y tue son ultime rival, et peut enfin en finir avec sa malédiction, redevant un simple mortel. Sauf qu’après une sortie salle décevante, Highlander a connu un succès massif en vidéo et tout le monde croit flairer la bonne affaire en lançant un projet de suite, au budget supérieur à celui de son aîné. 

 

photo, Christophe Lambert"Comment ça la maquilleuse est dépressive ?"

 

Signe de l'apocalypse qui se dessine déjà, il est choisi de baptiser ce beau bébé "The Quickening" dans la langue de Shakespeare. Un titre qui évoque plus une partie de jambes en l'air dans les toilettes d'une piscine municipale pendant une épidémie de gastro qu'un éternel combat pour l'unicité du genre humain, mais après tout, pourquoi pas ?

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commentaires
JR
13/08/2020 à 22:45

@kyle

Avec plaisir.
(j'ai un énorme faible sur celle de Piège à Hong Kong)

Kyle Reese
13/08/2020 à 21:29

@JR

Merci de m'avoir fait découvrir les vidéos de Karim Debbache, c'est vrai tout fou et très bon.

Simon Riaux
13/08/2020 à 16:18

@JR

Merci à vous !
(Et oui, son épisode sur Highlander 2 est clairement un de ses plus aboutis)

JR
13/08/2020 à 16:10

Le Chroma de Karim Debbache sur ce film m'a profondément réconcilié avec ce turbo nanard
(et d'ailleurs l'ensemble de ses vidéos sont un cris profond d'amour pour le septième art, visibles sur daily motion)

Excellent article.

Satan LaBite
13/08/2020 à 10:35

La version longue est bien meilleure !

Rayan Montreal
13/08/2020 à 00:21

J'ai pas mal envie d'avoir mon étoile a moi aussi devant mon pseudo, c'est tentant...

Bande de diablos

Eddie Felson
12/08/2020 à 23:56

Ah quel souvenir! À ce point mauvais que ça en devient presque génial .... des années plus tard(!)... tellement c’est barré! Mais c’est vrai que sur le coup, à l’époque grand fan du 1er, en sortant de la salle, c’était le choc, l’incompréhension totale!
Je ne crois pas avoir vu le 3ème d’ailleurs... ça exciterait presque ma curiosité!!! Une sorte d’autopsie longtemps après :)))!!!!

Gabba_the_Nutt
12/08/2020 à 21:39

Ben moi j'ai envie de défendre ce film, du moins dans sa version Renegade!
Le scénario reste certes un peu léger mais Zeist et la fin complètement kitch sont dégagées.
Le thème du quickening parcourt tout le film tout en gardant une part de mystère. Il rend du coup moins saugrenue la présence de Ramirez dans le scénar ainsi que la dimension parallèle, anciennement Zeist dont sont issus les immortels. Restent la direction artistique, dans un style bien Metal Hurlant, et la réal virtuose de Mulcahy.
Le long making of de ce director's cut montre à quel point il est différent du film d'origine.

Ffx
12/08/2020 à 21:22

Vu étant adolescent, j'ai une tendresse pour la saga Highlander et ce film n°2 dont j'ai de bons souvenirs. Mais si je le revoyais maintenant, je serai sans doute déçu

Simon Riaux
12/08/2020 à 20:24

@Cklda

"Le meilleur moyen de résister à l'abonnement, c'est d'y céder."

Oscar Wilde, s'abonnant à Ecran Large.

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