Aux frontières de l'aube : retour sur le film de vampires crépusculaire de Kathryn Bigelow

Mathieu Jaborska | 4 juillet 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathieu Jaborska | 4 juillet 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Cruel, sexy, romantique, terrifiant, kitsch, blasé, vorace, tyrannique... Le mythe du vampire a été adapté à toutes les sauces, pour tous les publics et par tous types de cinéastes. Difficile, dans ce tumulte sans cesse renouvelé ou exploité, de marquer les esprits. Reste dans l'inconscient collectif les figures classiques directement adaptées du roman de Bram Stocker, et quelques rares tentatives de moderniser le genre.

Parmi elles, une proposition esthétique et thématique atypique surclasse la concurrence : Aux frontières de l'aube, peut-être l'un des plus beaux films de sa géniale autrice, Kathryn Bigelow.

 

photoLe sang de la veine

 

AUX FRONTIÈRES DE L’OUEST

Faut-il encore présenter la réalisatrice? Absolument. Trop souvent réduite à son lien avec James Cameron ou à son incroyable diptyque militaire Démineurs / Zero Dark Thirty, elle a pourtant un début de carrière passionnant, parfois oublié. Et Near Dark (titre original, presque aussi beau que sa traduction) occupe une place de choix dans cette partie de sa filmographie, puisque c’est son deuxième long-métrage après The Loveless, connu pour avoir révélé Willem Dafoe.

Son envie de cinéma viendrait, de son aveu, d’une projection de La Horde sauvage, le chef-d’œuvre intemporel de Peckinpah. Marquée à vie par cette expérience, elle se prend donc d’affection pour le genre du western. C’est bien sûr la principale influence de ce Near Dark écrit avec Eric Red, qui se démarquait en 1986 avec le scénario du classique Hitcher. Le duo se donne comme objectif de rédiger deux scénarios en parallèle. Chacun doit réaliser un des deux films par la suite. Les artistes accouchent donc d’abord d’Undertow, qui sortira finalement en 1996, mis en scène par Red, totalement inédit en France et interprété entre autres par un tout jeune Charles Dance.

 

photoUndertow, sous l'orteil

 

Pour Aux frontières de l’aube, ils font des recherches, mus par leur volonté de mélanger western et film d’horreur. Ils se renseignent sur une origine possible du vampirisme, une maladie de la peau empêchant de vivre le jour. Dracula est évidemment évoqué, mais ils jurent de chercher l’originalité et d’expurger l’histoire de l’esthétique gothique tant adulée par les amateurs de canines apparentes. D’ailleurs, le mot vampire ne sera jamais prononcé tout au long des 1h30 de film, et la malédiction ressemble plus à une pathologie, qu’il est même possible de guérir. Armée d’un story-board en béton armé, la réalisatrice convainc des producteurs de s’engager dans l’aventure.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Tout savoir sur Aux frontières de l'aube

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Pat Rick
05/07/2020 à 15:16

Film que j'avais bien aimé en le découvrant la 1ère fois mais en le revoyant il m'avait semblé plus faible.

Mx
04/07/2020 à 17:15

sans conteste l'un des plus grands rôles de bill paxton, rip!

Kyle Reese
04/07/2020 à 16:34

Je me souviens l’avoir vu dans sans aucun doute la plus petite des salles parisienne de l’époque du côté de Beau bourg. 25 sièges à tout cassé.
Un écran aussi grand qu’une grande dalle lcd d’aujourd’hui. Le chauffage pousse à fond. Mais quel film, quel révélation, quel débrouillardise.
Je comprend mieux pourquoi elle a finit en couple avec Cameron.
C était du vrai cinéma tourné à l’arrache avec des bouts de ficelles, un paquet de bonnes idées, de l’huile de coude à gogo et une vision très clair du projet et évidement du vrai talent tant dans la narration que le visuel et la mise en scène, bourré d’énergie.
Je n’ose pas revoir ce film tellement il m’a marqué il est d’une grande poésie crépusculaire, cruel aussi. Un tout petit budget, une grande œuvre du genre et la naissance d’une cinéaste passionnante et l’une des premières à marcher sur les plates bandes des réalisateur d’action. Biglow a vraiment débroussaillé le chemin du côté des femmes réalisatrices.
Ah c’était une sacré époque, The Hitcher et Prince des ténèbres la même année.
Nostalgie .., et tout ça sans 3d. Une bonne histoire, un savoir faire, une ambiance, de l débrouille du talent et tada !!!
Si la restauration est top je me laisserais bien tenter et tant pis si le film m’apparaît moins bon que mes souvenirs. Et puis cette fin avec père.
Rah des frissons.

Cooper
04/07/2020 à 16:02

Il repasse souvent sur Paramount Channel en ce moment, il a l’air bien et avec un bon casting j ai pas eu l occasion de le voir en entier encore

Mx
04/07/2020 à 13:24

cette politique, moi dsl, j'en peux plus..

Flash
04/07/2020 à 12:42

Un film que je reverrai avec plaisir. En plus il y avait une bonne partie du casting de ce monument qu'est Aliens.