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Starship Troopers : ce grand film qui a dégoûté Verhoeven de l’Amérique

Par Geoffrey Crété
12 février 2023
MAJ : 21 mai 2024
22 commentaires
Photo Casper Van Dien

Paul Verhoeven filme des soldats et de gros insectes de l'espace, mais raconte bien plus, et signe l'un de ses grands films : Starship Troopers. Paul Verhoeven à Hollywood : quelle glorieuse période, d'une richesse folle, où le cinéaste néerlandais a offert une salve de films fantastiques, de La Chair et le sang jusqu'à Hollow Man (qui mérite d'être réévalué), en passant par Basic Instinct et Showgirls.     Au milieu de ce festival de violence, de sexe, de politique et de second degré, il y a Starship Troopers, sorti en 1998, pour devenir une référence au rayon science-fiction et gros bras. Un film violemment reçu à l'époque par la critique notamment américaine, gentiment boudé par le public en salles, mais devenu culte, au point de donner plusieurs suites. Et comme il n'y a jamais de mauvaise raison d'en reparler, retour sur ce classique, parfait mélange entre le divertissement total et la satire réjouissante.   Abonnez-vous ! Join us !   FASCIST INSTINCT Pour beaucoup (y compris le réalisateur lui-même), Starship Troopers est le dernier vrai film hollywoodien de Verhoeven, avant la capitulation Hollow Man. C'est en tout cas le point de rupture entre le cinéaste et l'Amérique, qui n'avait jamais aussi violemment et sérieusement rejeté son cinéma jusque là. RoboCop avait attiré l'attention par sa brutalité, Basic Instinct avait créé des débats sur la dose de sexe et violence, Showgirls avait été traîné dans la boue moralisatrice avec un plaisir manifeste. Mais Starship Troopers, c'est la goutte d'eau, qui lui vaudra d'être taxé de fasciste, pur et dur, bête et méchant. Pourquoi ? D'abord parce que le cinéaste a plus ou moins adapté le livre Starship Troopers (Étoiles, garde-à-vous ! en VF) de Robert A. Heinlein, largement perçu comme célébrant le militarisme et la guerre, voire l'impérialisme et le fascisme.   {videoId=1178538;width=560;height=315;autoplay=0}   Le film est pourtant né loin du roman, puisqu'à l'origine, c'est un scénario d'Edward Neumeier (derrière RoboCop), intitulé Bug Hunt at Outpost Nine. Le projet émerge au début des années 90, avec le réalisateur Joe Dante (Gremlins) un temps attaché. Le producteur Jon Davison va voir le studio Sony, intéressé à une condition : ça doit devenir Starship Troopers, puisqu'ils ont les droits du livre, auquel le scénario ressemble fortement. Ainsi, le scénario est réécrit pour aller vers une adaptation assumée, avec toutefois beaucoup de différences. Parmi les plus importantes : Dizzy Flores est un homme tué au combat dès le premier chapitre, Carl motive le héros à s'engager et meurt dans l'attaque de sa station sur Pluton, Carmen et Johnny n'ont jamais été ensemble, les soldats portent des super-combinaisons qui leur donnent une agilité et une force extraordinaires (un peu comme dans Edge of Tomorrow), et les aliens ont une technologie développée ainsi que des alliés. Le père anti-militaire du héros est également plus important, puisqu'il n'est pas tué, mais rejoint l'armée après la mort de sa ...

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Harajuku

Merci pour la critique Geoffreeeey 🙂

Yann B

@salsifiz (mauvais légume!)

Réponse côté de la plaque, attaquer l’autre quand on n’a plus de moyen de se défendre, le traiter de « vulgaire » sans raisons, dénote juste votre incapacité à trouver des arguments… allez bye bye.

Salsifiz

Yann B. :

(#okjeviensdecapterlavulgaritédugars)

Le train de tes insinuations, roulent sur les rails de mon indifférence rhouya.
Naze.
Y’a qu’a regarder les comments de ta soi-disant plagiée sur Babelio…
Mauvais délire.
Sûr qu’elle a pas inventé le fil à couper le beurre en tous cas.
Pas grave si on lui reprends 2,3 concepts qu’elle a elle-même repris en fait.
Oklm.

Yann B

@Salsifiz

Vous n’avez pas vu la chronique, mais vous la défendez corps et âme quand même… lol

Sinon, c’est vrai, elle fait très bien son boulot :

https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/actu-tele/mon-travail-est-devenu-le-sien-en-une-poignee-de-secondes-ambre-chalumeau-accusee-de-plagiat-dans-quotidien-20230212

Et encore, cet article est relativement sympa, d’autres parlent de « Banche privilégiée qui omet de créditer les femmes racisées »

Mathilde T

Visuellement, il se tient encore bien au niveau du design des vaisseaux ou des extraterrestres . L’ironie antimilitariste est fine et on peut passer à côté si on manque de second degré .

Salsifiz

@yann B. Wow cette attaque ad hominem est assez fulgurante…
Pas vu la chronique j’avoue mais ça m’étonnerai que, justement de par son éducation, la demoiselle n’est pas compris le 3ème degré de lecture des films américains de Verhoeven.
Y’a pas un quiproquo qqpart ?
Parceque sinon elle fait plutot du bon boulot ds sa chronique justement, je trouve. C’est curieux et bien cultivé, avec de bonnes analyses il me semble généralement. Ce qui est plutot remarquable cette heure ci sur les chaines hertziennes. Peu importe qu’elle soit du sérail si c’est qualitatif pour le coup.
Sinon Starship Troopers ou Robocop c’est bon ça sur Arte qd on pense aux torrents de mauvaise s critiques à l’époque. Y’en a pas mal qui ont retourné leur veste depuis ;))
SErvice !
Publique 😉

Yann B

Que Arte diffuse ce film, ça en dit long sur sa qualité intrasèque contrairement à ce qu’en pense Ambre Chalumeau de Quotidien qui l’avait taxé, comme toute critique, de nanar (sans argumenter, bien évidemment !) Bref, juste un avis d’une chroniqueuse dont le niveau d’analyse cinéphilique est inversement proportionnel à la taille de son piston (papa et maman son chez Canal depusi plus de 30 ans !)

banban

Cultissime à souhait !

Arte est bien inspiré de programmer Starship Troopers, film toujours aussi nécessaire en ces temps troublés, où la bêtise va-t’en-guerre peut facilement remplir ces coquilles vides servant de cerveaux a certains d’entre-nous, jeunes et moins jeunes.

ps: bon par contre les sequels direct-to-video et l’anime sont à laisser au placard.

Marvelleux

Mon préfére de Paul V.

Alaindubourgdubrin

Excellent film. Exemple parfait du divertissement spectaculaire qui amène à réfléchir. Film aussi jouissif qu’intelligent.