Requins, dinosaures et tentacules : les meilleurs films dégénérés sur Amazon Prime

La Rédaction | 12 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 12 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Tout le monde aime les bons films. Et pourtant, nombreux sont ceux qui se délectent de temps en temps d'un improbable nanar. Leur bonheur est sur Amazon Prime, où s'affrontent monstres baveux, insectes géants et autres dino-squales énervés.

Qu'est-ce qu'un vrai, un beau nanar ? Où se situe la limite entre le métrage raté, et celui dont les tares, assez bizarres pour fasciner, confinent au sublime ? Quand commence le cinéma bis ? Où s'arrête le cinéma d'exploitation ? De grandes plumes se sont déjà affrontées pour tenter de répondre à cette question, sans toujours y parvenir. Mais pour tous ceux que cela intéresse, Amazon Prime fait office d'oasis. En effet, plus que les plateformes concurrentes, elle accueille des films souvent villipendés, mais néanmoins aimés d'une frange des spectateurs.

Depuis Roger Corman et l'avènement de ce qu'on appellera la série B, les films rassemblant monstres, créatures de tous poils et autres bizarreries ont été l'objet de petites productions fauchées et attachantes, parfois remarquablement inventives, parfois gentiment drôlatiques. Et voici notre sélection des plus marquantes sur Amazon Prime Video.

 

photoEyes wide shut

 

DARK CLOWN 

De quoi ça cause : Un clown complètement obsédé organise des anniversaires pour les enfants. Jusque là, tout va bien. Mais quand l'odieux personnage meurt accidentellement, il revient pour se venger... d'un peu tout le monde.

Pourquoi c'est déviant : La plupart des amateurs du genre sont d'accord pour cracher sur les productions Asylum et consorts, assumant leur statut de Z fauché sans pour autant faire preuve de la moindre forme d'inventivité. Comédie noire complètement débile, Dark clown (Stitches en version originale) joue certes la carte du slasher lourdingue et absurde, mais il le fait bien.

Le réalisateur Conor McMahon s'amuse comme un petit fou à pousser les potards des délires gores des trillions de films de clownexploitation qui trainent sur les présentoirs de supermarchés, multipliant du même coup les meurtres dignes d'un épisode des Looney  Tunes. Sauf qu'ici, les personnages meurent vraiment. Un besoin de "mettre son cerveau de côté" ? Le clown du titre le fera pour vous, littéralement.

Ça te plaira si t’aimes : La trilogie du mauvais goût de Peter Jackson, les sucettes aux tripes.

 

photoJoyeux anniversaire !

 

TENTACULES

De quoi ça cause : Dans une station balnéaire californienne, quelque chose a été été réveillé par un chantier sous-marin, un quelque chose doté de tentacules et d'un appétit féroce.

Pourquoi c'est déviant : La lecture du pitch suffit à griller l'entourloupe. Bien sûr, Tentacules est l'un des nombreux rip-offs italiens des Dents de la mer, sorti à peine deux ans après le chef-d'oeuvre de Spielberg. Sauf que là, c'est encore mieux, puisqu'il y a plus de nudité, plus de ventouses et une baston entre un poulpe et deux orques !

Car oui, contre toute attente, le bestiau n'est pas un calamar géant mais bien un poulpe, capable d'enlever un bébé cinq mètres derrière le rivage grâce à ses membres dépourvus de la moindre ossature. De quoi ridiculiser le requin géant d'Amity, des dires même du héros, un océanographe sans peur ni reproche. Mieux encore, le long-métrage se paye les services de deux acteurs de légende venant cachetoner entre deux classiques, John Huston et Henry Fonda (dans un petit rôle).

Doté d'un budget peut-être légèrement plus cossu que celui des autres films de monstres bricolés à la va-vite pour surfer sur la vague (ah ah) Jaws, il parvient même à convaincre à moitié le temps de séquences un peu mieux éclairées que les autres. A savourer dans sa VF hallucinante, probablement conçue dans les caves du siège social de Marc Dorcel. De toute façon, on n'a pas le choix.

Ça te plaira si t’aimes : le hentaï, Les Dents de la Mer, Piranhas et tous les autres monstres sous-marins.

 

photoT'as d'beaux yeux, tu sais

 

ALIEN APOCALYPSE 

De quoi ça cause : Un groupe d'astronaute retourne sur Terre après une mission de 40 ans. Pendant leur absence, une armée de termites extra-terrestres a envahi la planète, pour exploiter son bois et réduire en esclavage la population.

Pourquoi c'est déviant : Exemple typique du téléfilm Syfy produit pour 5 dollars et 40 cents dans le jardin d'un employé payé au black, Alien apocalypse n'existe que pour capitaliser sur ses trois seuls attraits : Bruce Campbell, son titre mensonger et Bruce Campbell. Ultra gênant quand il s'essaye à l'humour, drôle quand il se veut plus grave et parfois incroyablement sexiste, le pénible long-métrage est le prototype du Z foiré sur tous les tableaux, indigeste seul, mais très divertissant en groupe, à condition de ne pas tomber à court de bières.

Tout est risible dans cette révolte en carton, s'amusant à piétiner les clichés du genre, comme si elle voulait entrainer dans sa chute ses comparses plus friqués. Attention cependant : Amazon ne respecte vraiment pas les courageux souhaitant se lancer dans l'aventure. Outre la traditionnelle absence de VO, il faut aussi faire une croix sur la HD. Rassurez-vous : les termites tueurs au temps de réaction exponentiel n'en sont pas plus menaçants.

Ça te plaira si t’aimes pas : le cinéma

 

photoLa termitière. Oui.

 

CHUD

De quoi ça cause : Des CHUD, c'est-à-dire des « Cannibalistic Humanoid Underground Dweller » (Cannibales Humanoïdes Usurpateurs et Dévastateurs dans la langue de Molière). Ils vivent sous terre, et ils tuent des gens. Des questions ?

Pourquoi c'est déviant : En dépit de son pitch racoleur, le long-métrage de Douglas Cheek fait du social un fil rouge sang. Ici, les victimes sont des SDF que tout le monde a oublié, survivant dans les égouts new-yorkais, et les bourreaux des pontes doutant même de leur existence. Il faudra d'ailleurs que la femme d'un flic gradé y passe pour que l'enquête débute, et perce à jour un complot. La façon dont est utilisé le titre, révélant en fait le vrai sujet de l'essai, pourrait même presque passer pour de la subtilité.

Ainsi, il s'inscrit dans la lignée des chef-d'oeuvres Street trash et Frères de sang, exagérant la crasse des bas-fonds de la grande pomme et formant un espace-temps crado où les pires immondices se déversent. A l'instar de ses semblables, C.H.U.D. ne fait donc pas dans la dentelle, proposant quelques effets gores particulièrement gratinés. Bancal mais attachant, c'est un vrai bis avec du coeur et des tripes.

Ça te plaira si t’aimes : Street Trash, Frères de sang, Le Blob, lécher les barres de métro et John Goodman jeune.

 

photo, Peter Michael GoetzTu sors ou j'te sors ?

 

AQUATI-SHARK

De quoi ça cause : De dents, de mer, et souvent de mutations en tous genres.

Pourquoi c'est déviant : Au commencement, il y avait Les Dents de la mer. Puis sont arrivées des productions animalières par millier, tentant de reproduire avec plus ou moins de succès la recette gagnante. Mais dernièrement, le cinéma d'exploitation a muté, préférant multiplier les films de requins et de crocos tueurs avec des particularités délirantes. Amazon Prime en est truffé.

On y trouve des squales géants, atomiques, volants (oui, les fameux Sharknado), à deux ou trois têtes, magnétiques ou préhistoriques, des hybrides piranha / anaconda, des crocodiles enragés, métalliques et même des combats au sein de tout ce bestiaire avec la saga Megashark. Si certains se regardent d'un air amusé, comme Shark in Venice, doté d'un flash back médiéval (!), la plupart se vautre dans une pseudo-auto-dérision pas franchement passionnante. C'est la foire aux CGI hideux recyclés toutes les 10 minutes et aux fausses punchlines ringardes. Autant revoir Tentacules.

Ça te plaira si t’aimes : Les titres super inventifs comme Poseidon Rex, Robocroc, Raging Shark ou Atomic Sharks.

 

photoSharks on a plane

 

CONTAMINATION 

De quoi ça cause : Un cargo transportant des œufs plutôt louches est arraisonné à New York. Vidé de son équipage, l’embarcation sera le tombeau de ceux qui auront le malheur de s’en approcher. 

Pourquoi c'est déviant : Luigi Cozzi ne s’en est jamais caché, son film est un des innombrables clones d’Alien entrés en prod pour dupliquer le succès de Ridley Scott, comme en témoignent ses vilains œufs et son obsession de l’explosion de tripailles. Mais l’artisan italien a eu la bonne idée de marier cette base avec un récit d’espionnage échevelé, dont le tempo soutenu et la direction artistique bien kitsch assurent au film une identité très forte encore aujourd’hui. 

Enfin, le film est un merveilleux ambassadeur du cinéma d’exploitation italienne et de son sens de la démerde. Qu’il s’agisse d’une maquette et de quelques olives représentant une caverne aux proportions herculéennes remplie d’œufs, de maquillages étonnants ou d’effets gores presque naïfs, tout ici sent bon le cinéma d’antan et son goût pour les techniques de contrebandier de l’illusion. 

Ça te plaira si t’aimes : La grande époque du bis rital et ses trouvailles sépulcrales, comme La Planète des vampires. 

 

photoDans le presque espace, personen ne vous entendra presque crier

 

MANIAC COP 2

De quoi ça cause :  Matt Cordel, flic aux méthodes inhumaines et animé d’un désir de vengeance est désormais un monstre invincible et putréfié, décidé à tuer encore plus de gens encore plus salement. 

Pourquoi c'est déviant :  Petit film débrouillard et nerveux, le premier Maniac Cop ne nous avait pas pas préparé au déluge démentiel de violence et de bourrinade qui se précipite ici à l’écran. En bons soldats du bis, le producteur/scénariste Larry Cohen et le réalisateur William Lustig tirent une nouvelle fois parti d’un budget relativement modeste pour le sublimer et offrir un festival de spectacle viandard. 

Impossible de ne pas voir dans ce film une relecture bis et poisseuse de Terminator, avec son boogeyman indestructible et monolithique. À la différence que Lustig et Cohen ne cherchent pas la respectabilité ou la reconnaissance du « grand » cinéma, bien plus désireux de capturer l’horreur grouillante et magnétique d’un centre urbain qui engendre ses propres mythes et monstres. Le résultat est un régal à cheval entre d’innombrables genres, au accès de brutalité remarquables. Enfin, comment ne pas aimer un film dont le slogan était "vous avez le droit de garder le silence... pour toujours... ENCORE !'"

Ça te plaira si t’aimes : Les films d’action bourrins, inclassables et vraiment méchants comme… bah Maniac cop premier du nom. 

 

photo"J'ai beau être matinal..."

 

ZOMBEAVERS

De quoi ça cause : D'une bande de jeunes femmes peu avares de leurs charmes, qui vont devoir faire face à une armada de castors zombies, tous affamés et près à se repaître de bas morceaux. 

Pourquoi c'est déviant : Les films d’attaques animales, c’est un peu ringard. Les films de castors n’ont pas la côte. Les films de zombies ne sont plus au beau fixe. Et les films dans lesquels des playmates courtement vêtues batifolent en se faisant bouffer sont quasiment devenus des crimes. Alors imaginez un film d’attaque de castors zombies sur pin-up décérébrées… 

Ajoutez à cela un festival de jeux de mots parfaitement scabreux (beaver pouvant désigner en anglais le castor, ou le sexe féminin), et vous obtiendrez un petit bijou de violence régressive comme on n’en fait plus. Ou presque.  Autre réjouissance, derrière ses airs foutraques et un peu opportunistes, cette production fauchée dévoile une inventivité et un rythme agréable, qui le différencient nettement des Sharknados et autres fausses pantalonnades. 

Ça te plaira si t’aimes : Les étrangetés sorties de l'écurie Trauma, comme Poultrygeist.   

PhotoUn film au poil

 

INSECTULA

De quoi ça cause : Après qu'un moustique géant de l’espace ait sucé sa bien-aimée jusqu'à l'os, un agent fédéral décide de lui faire la peau (au mosquito). 

Pourquoi c'est déviant : Il est des films qu’on ne peut voir qu’à des heures indues, sur d’obscures chaînes de la TNT, entre deux réclames pour des échanges classieux avec des chattes bots… et sur Amazon Prime. En l’état, impossible de déterminer si le film est un canular commis par de mystérieux petits malins, une aberration sincère, fruit d’un cerveau malade, ou d’un concentré de cynisme. 

Et c’est ce qui fait le charme rugueux de ce machin inclassable. On y trouve des séquences à la débilité inégalable, de vraies trouvailles moches, comme ces plans improbables mélangeant effets numériques parmi les plus cheaps de la galaxie et tentatives d’effets spéciaux old school complètement foirés. Quand c’est trop, c’est peut-être Tropico, mais quand c’est trop trop, c’est Insectula. 

Ça te plaira si t’aimes : Les comas éthyliques et Big Ass Spider ! 

 

photoHeureusement, l'assistante du scientifique fou veille au grain

 

CHEAPOSAURUS PARK

De quoi ça cause : De tout ce qui se passe quand des sauriens numériques dévorent des bimbos lymphatiques.

Pourquoi c'est déviant : En 1993, Jurassic Park révolutionne les blockbusters hollywoodiens et entame la démocratisation des effets spéciaux numériques. Il n'aura fallu que quelques années à Hollywood pour en digérer la recette et la marier à celle du cinéma d'exploitation, engendrant des films de dinosaures au rabais par dizaines. Et justementAmazon en possède quelques dignes représentants. On passera rapidement sur Jurassic Attack qui maquille un sous Predator en pompant les travaux de Steven Spielberg avec l'enthousiasme d'un lamantin pété au cointreau, pour un résultat divertissant de bêtise, mais pas très créatif. 

Plus rigolo, dans la catégorie, "buffet à volonté", The Jurassic Games dragouille Ultimate GameMatrixHunger Games, le tout avec une grosse sauce dinos bien épaisse et avec de vrais morceaux de bouillie nanarde dedans. Un régal pour les amateurs, qui pourront ensuite se repaître d'un film de l'empereur incontesté en ce domaine. Il s'agit bien sûr du phénoménal Roger Corman, dont la plateforme accueille Dinocroc vs. Supergator, emblématique des travaux de ce maître de la série B. Avec la malice qui le caractérise, il emballe, avec des effets et moyens ridicules, des séquences invraisemblables. Il s'agit en outre d'un des derniers films à accueillir le légendaire David Carradine. 

Ça te plaira si t’aimes : Les merveilles intitulées Dino Riders, Dino Kill, Dino Hunt, Monstrosaure, et autres Killosaurus. 

 

photo"Surpriiiiiiiiiiiiise"

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commentaires
Francis
13/04/2020 à 12:17

Il y a aussi Le Périple, film de zombie français

Lax69
13/04/2020 à 11:46

Euh j’ai pas trouve maniac cop 2 !!!

Daddy Rich
13/04/2020 à 11:37

Maniac Cop 2!!!!!!
Mais c'est pas un nanard!!!!!!
Allons, allons...

Kiba66
13/04/2020 à 08:53

La base d un Nanar est d etre involontairement nul. Ce n'est pas le cas de certains films recents présents dans cette liste. J aurai rajouté le cultissime Story of Ricky !

Starfox
13/04/2020 à 01:20

Un nanar, ça se regarde en vf voyons !

Okay
12/04/2020 à 17:25

Oui il faut vraiment faire quelque chose pour la VOST sur Amazon Prime Video... Énormément de potentiels films que je voulais voir mais malheureusement dispo qu'en VF, donc pour moi rédhibitoire pour les regarder. Sinon très sympa cet article ^^

yop
12/04/2020 à 14:24

Ca donne envie, mais c'est quand même bien relou que sur Prime il y ait tant de films uniquement en VF, ce qui est le cas de la plupart des films cités ici. (mention spéciale à l'italien Contamination, uniquement dispo en Anglais sous titré !)