Avengers, Alita, X-Men, Watchmen... les meilleures musiques et BO de l'année

La Rédaction | 31 décembre 2019 - MAJ : 09/12/2020 10:57
La Rédaction | 31 décembre 2019 - MAJ : 09/12/2020 10:57

L'équipe revient sur les musiques de films et séries les plus marquantes de 2019.

Trent Reznor et Atticus Ross, Hans Zimmer, Tomandandy, Junkie XL, Rawin Djawadi, Max Richter, Alan Silvestri... Des blockbusters aux films d'auteur en passant par le cinéma d'animation et les séries, l'année 2019 aura offert de grands moments aux mélomanes.

Indépendamment des œuvres elles-mêmes, et notre avis sur elles, voici donc une sélection des BO les plus belles, épiques, renversantes, déchirantes et sensationnelles de l'année.

 

Photo George McKayIndice chez vous : en attendant les meilleures musiques de 2020...

 

X-MEN : DARK PHOENIX

C'est possible de ne pas aimer un film, et en apprécier la musique. C'est même une raison supplémentaire d'être déçu par un rendez-vous largement manqué. Le dernier X-Men de l'ère Fox en est un bel exemple, puisque la partition de Hans Zimmer est parmi ses plus belles de mémoire récente - avec celle, fantastique, de Man of Steel en 2013.

Sombre, intense, épique, elle évoque de vives émotions, et colle parfaitement à la tragédie de Jean Grey. Elle participe d'ailleurs au beau mouvement initial, lorsque l'équipe s'envole dans l'espace pour une mission de sauvetage dans l'intro. Là, le film a une vraie identité, et semble armé pour un décollage vers le drame absolu des X-Men.

C'est du beau travail orchestral, hollywoodien dans le noble sens du terme. C'est aussi un très beau thème, entêtant, pour un personnage qui le mérite vu son importance dans les comics. Et après la dimension spectaculaire du morceau Gap, Dark arrive, faussement doux, pour signaler le basculement inévitable de Jean.

De quoi rêver encore plus d'une adaptation de ce bel arc des comics de Chris Claremont, qui attend toujours d'être bien transposé au cinéma. Et pour savoir pourquoi on trouve le film très mauvais, c'est par ici dans la critique de Dark Phoenix.

 

 

J'AI PERDU MON CORPS

On ne va pas se mentir : avec J'ai perdu mon corpsJérémy Clapin a bien fissuré nos cœurs de pierre, grâce à la qualité de son écriture, son animation efficace, mais aussi bien sûr sa bande originaleDan Levy, fondeur du groupe The Dø, a bien compris qu'une histoire aussi simple que belle, fourmillante de flashbacks presque muets et faisant d'une main un personnage à part entière, méritait un thème fort.

Ainsi, la mélodie principale parvient à faire ce que devrait faire tout grand score de drame : donner une ampleur émotionnelle égale aux conflits des personnages, se battre contre l'objectivité de l'image en quelque sorte. À l'instar de la scène de l'interphone, sa musique figure avec force les sentiments de ses protagonistes, et les non-dits qui font la force du long-métrage.

En plus de ça, l'album s'avère contre toute attente extrêmement riche, alternant des morceaux atmosphériques, des grandes envolées, une ballade pop (You're the One) et même du rap de qualité (Sale soirée avec l'Ordre du Périph'). Puissante dans sa simplicité, c'est une bande originale à l'image du film, et ça n'est pas peu dire.

Notre critique de J'ai perdu mon corps est disponible ici.

 

 

LE CHANT DU LOUP

Les fans de cinéma d'horreur connaissent bien Tomandandy. Le groupe américain est un habitué du genre, avec La Colline a des yeux ou Citadel par exemple. Bien sûr, il est également connu pour être la seule raison pour laquelle on s'infligeait encore les derniers Resident Evil, les yeux fermés. Récemment, il a même signé la BO de 47 Meters Down et sa suite.

De fait, sa présence au générique du Chant du loup, film de guerre au suspense assez efficace, est tout sauf incongrue. Les deux univers se marient très bien et l'écoute de la musique permet de retrouver la tension qui motive l'intrigue du long-métrage. Tomandandy distille ses nappes électroniques dans une ambiance générale pesante, immerge des thèmes sous-marins et s'énerve un peu à l'occasion. Au fur et à mesure, une dimension épique apparaît avec des pistes comme Parallel ou The Call.

Mais le plus grand moment, c'est celui où le submersible émerge et où toute la mélancolie de cette histoire rejaillit à l'occasion d'un ultime morceau intense, composé cette fois par Marc Streitenfeld. Il faut l'entendre pour le croire.

Notre critique du Chant du loup est disponible ici.

 

 

ALITA : BATTLE ANGEL

À la vision du film, ce n'est pas la bande originale qui marque le plus. Ne disposant jamais vraiment de moment pour exister par elle-même, elle s'intègre si bien au bruit et à la fureur de l'ensemble qu'il est aisé de ne pas la remarquer. Mais notre amour pour la musique de Mad Max : Fury Road, déjà composée par Junkie XL, nous a menés à la réécouter seule. Et c'est là que la magie opère.

Souvent accusé de recycler les mêmes procédés tambourinant, le compositeur livre un score toujours très synthétique (ce qui correspond très bien au thème du long-métrage), mais étrangement sobre dans sa première partie. C'est parfois très mélodique (I'd Give you my Heart, aussi efficace que la scène qu'il accompagne), et même si peu de thèmes ressortent vraiment, on y retrouve cet équilibre entre artificiel et naturel.

Néanmoins, paradoxalement, c'est bien lorsque Tom Holkenborg récupère ses percussions agressives que le score d'Alita prend une autre dimension. Tenant plus de la musique électronique pure que de la bande originale traditionnelle, la piste accompagnant la fameuse scène du motorball donne envie de courir plus vite que le métro. Démonstration de rythme très riche et même plutôt jouissive, elle augure du bon pour la suite. Comment ça, quelle suite ?

Notre critique d'Alita : Battle Angel est disponible ici.

 

 

SI BEALE STREET POUVAIT PARLER

Nicholas Britell avait déjà marqué les esprits avec sa sublime partition pour Moonlight de Barry Jenkins en 2017, pour laquelle il avait reçu une nomination à l'Oscar de la meilleure musique (battu par celle de La La Land). Deux ans plus tard, le compositeur continue à délivrer une musique bouleversante et déchirante avec Si Beale Street pouvait parler du même Barry Jenkins.

Le réalisateur afro-américain a offert un long-métrage poignant, intime et romantique en début d'année 2019 qui, s'il doit beaucoup à la qualité d'écriture, sa mise en scène et son duo d'acteurs, jouit d'une émotion provoquée par la musique de Britell. L'Américain donne une puissance impressionnante au film tout autant qu'une dose d'amour et de tristesse inimaginable.

Usant de violoncelles avec élégance et de trompettes avec une certaine mélancolie, la partition nous plonge dans un univers mêlant admirablement musique classique et jazz. En résultent des morceaux terrassant devant les déboires des personnages et leurs étreintes, mais également lorsqu'on les écoute loin du film de Jenkins et qu'on pense à l'amour. Merveilleux.

Notre critique du film par ici.

 

 

THE MANDALORIAN

La musique de Britell citée juste au-dessus a été nommée aux Oscars, mais s'est vue coiffée au poteau par Black Panther (à notre plus grand dépit). Derrière la musique du film solo Marvel, on retrouvait Ludwig Göransson qui, jusque là, n'avait pas marqué les esprits sur les écrans (Creed, Les Miller, une famille en herbeFruitvale Station), mais avec les disques de Childish Gambino (nom d'artiste de Donald Glover) dont il a été l'auteur et le producteur depuis leur rencontre sur Community.

Cependant, non content de son succès avec Black Panther, Disney s'est payé les services du Suédois pour sa série phare Star WarsThe Mandalorian. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le travail du compositeur est une petite merveille qui s'amuse d'innombrables genres différents pour offrir une musique passionnante et aventureuse, dont un thème principal enivrant, angoissant et épique.

La bande originale de The Mandalorian offre alternativement des morceaux avec une simple flûte à bec assez tribale, des sons plus organiques, des morceaux plus modernes aux sonorités technologiques, ou de grandes envolées orchestrales plus traditionnelles. Ainsi, qu'elle lorgne du côté du western, du film de SF, du récit d'aventure ou de samouraï, la série Star Wars est accompagnée d'une musique qui lui colle à la peau à chaque instant, comme l'armure du mandalorien colle à la sienne.

Notre critique de la série

 

 

GAME OF THRONES SAISON 8

Quoi qu'on pense du grand final de Game of Thrones sur HBO, on ne pourra jamais nier que la série a marqué les esprits des spectateurs (et changé le médium série) avec ses trahisons, sa guerre des trônes, ses batailles sanglantes et ses meurtres impitoyables. Et si revoir la saison 8 dans quelques années permettra sans doute de relativiser la qualité du show pendant près de dix ans, réécouter sans modération la bande originale composée par Rawin Djawadi ne doit pas attendre.

Le musicien avait offert des morceaux d'anthologie lors des dernières saisons de la série de David Benioff et D. B. Weiss, dont Light of the Seven en ouverture de l'épisode 10 de la saison 6, The Winds of Winter ou tout simplement le thème principal de la série. Avec la dernière saison, le compositeur d'origine iranienne et allemande n'a pas chômé en délivrant des morceaux amplifiant les moments majeurs de ce final.

Si l'on pense à l'émouvant Farewell et à l'imposant The Iron Throne, c'est évidemment The Night King qui reste le plus en mémoire. À l'image de Light of the Seven, Rawin Djawadi fait grimper la tension avec le crescendo des notes de piano puis de violoncelles. Au même moment, sur l'écran, le Roi de la nuit s'approche inexorablement de Bran Stark pour le tuer. La musique semble sceller le destin du jeune humain jusqu'à ce dernier souffle retenu par les instruments, les personnages et les spectateurs, laissant place à un silence renversant où le temps s'arrête ; puis, une grande révélation épique, héroïque et fantastique. Puissant.

Notre dossier sur les cinq choses qui ont énervé les fans dans le grand final.

La saison 8 mérite-t-elle toute cette haine ? Éléments de réponse.

 

 

DARK CRYSTAL : LE TEMPS DE LA RÉSISTANCE

Évidemment, la grande aventure d'heroïc fantasy attendue en 2019 était celle de Game of Thrones et de sa grande conclusion. Pourtant, la plus belle série du genre s'est révélée être Dark Crystal : le Temps de la résistance dont les dix merveilleux épisodes ont offert une sacrée dose d'épique et fantastique cette année.

Évidemment, la série doit sa maestria au superbe travail technique mené par Louis Leterrier et ses équipes, ainsi qu'au scénario passionnant supervisé par Jeffrey Addiss et Will Matthews. Sans oublier son casting vocal impressionnant (Taron EgertonNathalie EmmanuelAnya Taylor-Joy ou encore Mark Hamill). Cependant, la série gagne aussi une belle ampleur grâce à la bande originale qui accompagne les personnages dans leur longue quête.

Composée par Daniel Pemberton (Steve JobsSpider-Man : New Generation) et Samuel Sim, elle s'attache à des sonorités très organiques qui permettent de créer un univers musical très singulier, assez tribal, qui semble tout droit venir de Thra. Pemberton a confié en interview s'être servi de chaînes métalliques, verres à vin, sculptures en métal ou vieux instruments médiévaux pour donner cette authenticité aussi féérique qu'inquiétante, naturelle que mystique. En résulte des morceaux magnifiques comme le ténébreux Another World, Another Time, l'angoissant Essence Draining, l'apaisant Thra is Calling, l'entraînant Rian + Mira Dreamfast ou bien évidemment l'aventureux thème principal à écouter ci-dessous.

Notre critique de la série.

 

 

JOKER

Si Joker marque par son scénario brutal et son esthétique inspirée du cinéma des années 70, le film de Todd Phillips possède également une musique qui contribue beaucoup à l'atmosphère pesante que le réalisateur cherche à instaurer. Une bande-son composée par Hildur Guðnadóttir, déjà connue pour son travail sur Sicario : La Guerre des cartels et Marie Madeleine et qui a remporté un Emmy Award pour la musique de Chernobyl.

Avant même la fin du tournage de Joker, dès la réception du scénario, la compositrice islandaise s'est emparée de son violoncelle pour accoucher d'une bande-son grave, emplie de la même complexité et la même noirceur qu'Arthur Fleck, le personnage incarné par Joaquin Phoenix. Une musique sombre et lancinante, qui ressemble par moment à une parodie des notes puissantes de la bande-son de Hans Zimmer composée pour la trilogie de Christopher Nolan et qui est notamment à l'origine d'une des scènes les plus belles et les plus marquantes du film : la danse dans les toilettes.

À l'origine, Arthur devait rentrer dans la pièce en panique, puis cacher son arme et entamer un monologue face au miroir. Todd Phillips et Joaquin Phoenix n'étaient pas satisfaits et ont essayé d'imaginer autre chose pendant plus d'une heure, sans trouver d'inspiration. Jusqu'à ce que le réalisateur ait l'idée de passer le morceau d'Hildur Guðnadóttir et que l'acteur se mette à danser. Une improvisation sublimée par la musique qui offre un instant troublant, mais d'une incroyable beauté, durant lequel Arthur se transforme en Joker.

Si vous ne l'avez pas encore lue, notre critique de Joker se trouve par ici.

 

 

 

AD ASTRA

James Gray nous emmène à bord d'un périple spatial qui nous plonge dans l'immensité de l'univers en même temps que dans l'esprit de Roy McBride, incarné par Brad Pitt. Le choix de Max Richter pour composer la bande-son de son film à l'incroyable richesse thématique apparaît donc comme une évidence.

Figure du néoclassique connue et reconnue, le compositeur avait notamment signé la musique de la série The Leftovers de Damon Lindelof et Tom Perrotta, et avait été entendu sur la bande-son du premier épisode de la saison 3 de Black Mirror. Deux œuvres marquantes pour l'histoire de la télévision, qui poussaient déjà à la réflexion, et où la musique de Max Richter, chargée émotionnellement, avait touché par la tristesse et la mélancolie qu'elle dégageait.

Si celle d'Ad Astra est marquée de la même empreinte contemplative du compositeur allemand, elle semble également embrasser la portée philosophique et profonde du film de James Gray. Avec des influences classiques, électroniques et même rock par moments, la bande-son s'adapte aux différentes situations, et la contribution de Lorne Balfe amène de l'intensité et de la violence nécessaires pendant certaines scènes du film. Inhérente, la musique d'Ad Astra amplifie la tension, magnifie les images de l'espace et accompagne Roy McBride pendant l'ensemble de son voyage, jusque dans sa solitude la plus abyssale.

Notre critique d'Ad Astra  est à retrouver ici.

 

 

ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOOD

En apparence, la bande-originale de Once Upon a Time... in Hollywood est une nouvelle collection de hits oubliés ou révérés rassemblés par Quentin Tarantino. Mais l’âme de son dernier film l’a amené à concevoir sa brochette de pépites sonores selon un état d’esprit un peu différent de celui qui préside habituellement à ses films. Once Upon a Time... in Hollywood a été abondamment désigné comme le film le plus mélancolique de son réalisateur et le même constat s’applique à la bande-son.

Plutôt que de trouver des morceaux résonnant internationalement avec leur époque ou le contexte du film, Tarantino a cherché spécifiquement des tubes californiens, aboutissant à une partition moins éclatante qu’à l’accoutumée, mais peut-être plus touchante encore. Le réalisateur s’est également lancé à corps perdu dans un travail de reconstitution de la radio KHJ. Un exercice auquel il s’était déjà livré, mais qu’il pousse ici beaucoup plus loin dans la minutie, ainsi que dans le mélange entre archives et inventions.

Un boulot de fourmi herculéen, qui aboutit à une bande originale qui tient autant de la pièce de musée que du fantasme borgien, qui contrairement aux habitudes du réalisateur tapisse progressivement l'inconscient du spectateur, plutôt que de le prendre par la main.

La critique de Once Upon a Time... in Hollywood est disponible ici.

 

 

EUPHORIA

La musique d'Euphoria est un échantillon parfait de la série de Sam Levinson. Elle est donc tour à tour tragique, excitante, pop, mélancolique, planante, douce et violente, accompagnant à merveille les montagnes russes traversées par les personnages. Normal : Levinson a invité Labrinth sur le projet en lui disant, "Et si on pouvait faire la rencontre entre Yeezus de Kanye West et Edward aux mains d'argent ?".

Le son cool de Formula, la douceur inquiétante de Forever, le rythme entêtant de Nate Growing Up, la délicatesse de We All Knew, la voix mélancolique de Still Don't Know My Name, la mélodie folle de Euphoria Unfair, et bien sûr le numéro final de All For Us, mémorable - le morceau existait déjà et Labrinth l'a repris avec Zendaya... La musique de Labrinth est d'une richesse épatante, comme une boule à facettes qui balaye et éclaire tous les visages de cette série folle et immense. Elle est la cerise sur le gâteau d'un œuvre soignée à tous les niveaux, et elle permet de faire durer longtemps la magie de cette grande réussite de l'année.

Pour lire à quel point Euphoria est une série flamboyante, c'est dans cette critique.

 

 

US

Avec Michael AbelsJordan Peele a trouvé un compositeur qui lui ressemble. Après Get Out, le duo se reforme ici et pousse plus loin son goût de l’hybridation et des mariages déments. Venu du gospel et de l’opéra, Abels a acquis une culture de l’atmosphère et sait, en quelques accords, conférer une ampleur folle à ses travaux. Et comme Peele, il sait les rendre imprévisibles, grâce à un héritage culturel qui l'a amené à travailler les grands morceaux symphoniques, et une vie d'adulte mené dans un Los Angeles multi-culturel, aux influences mêlées.

On sent ici que le natif du Dakota du Sud fait totalement sienne la volonté du cinéaste d’offrir une fable affolante et troublante. Instruments à cordes répondent à des cœurs japonisants, le ballet flirte méchamment avec des samples de hip hop. Abels inverse les valeurs, détourne les attendus du fantastique comme du film d’horreur, et enrobe Us d’une aura d’épopée électrique, qui explose totalement dès l’inquiétante ouverture, pour nous envoyer en orbite lors de la dernière demi-heure du film.

Et bien sûr, impossible de ne pas citer la reprise glaçante de I Got 5 on It, de Luniz.

Notre critique de Us est disponible ici.

 

 

CAROLE & TUESDAY

Une série signée Shinichirô Watanabe donne toujours une importance capitale à sa bande originale. Comme dans Kids on the slope, qui avait également pour thèmes la musique et la jeunesse, les personnages de Carole and Tuesday créent leur musique sous nos yeux et c'est en partie pour cela qu'on apprécie les morceaux.

Watanabe-sama a laissé sa fidèle compositrice Yoko Kanno en retrait, mais cela ne l'a pas empêché de faire appel à d'excellents musiciens, notamment le Canadien Mocky, qui s'est chargé de composer la plupart des morceaux chantés. Flying Lotus est aussi au rendez-vous et il n'a pas fini de travailler avec Watanabe.

Carole and Tuesday n'hésite pas à s'inspirer visuellement de ses véritables interprètes musicaux pour créer ses personnages à l'écran, et c'est ainsi que voient le jour Carole et Tuesday, une claviériste et une guitariste déterminées à partager leurs émotions à travers leur musique. La plupart de leurs compositions sont de la musique folk douce et émouvante qui reflète parfaitement leur état d'esprit durant l'épisode.

Dans les deux albums publiés, il y en a pour tous les goûts, on vous les conseille vivement. On vous parle de la première moitié de la série ici.

 

  

AVENGERS : ENDGAME

Alan Silvestri compte de nos jours parmi les meilleurs compositeurs à Hollywood. On le connaît surtout grâce aux films de Robert Zemeckis, mais il est également le principal compositeur de la saga Avengers depuis Captain America : First Avenger.

On doit à Silvestri le thème principal des Vengeurs, et il se charge de le revisiter lui-même dans Infinity War et Endgame. Le résultat est là : le thème est de plus en plus épique, en particulier lors de la bataille finale qui oppose les héros à l'armée de Thanos. La bande originale d'Avengers : Endgame se dirige parfois vers des styles un peu celtique, un peu jazzy, électronique... On a parfois l'impression d'entendre des musiques d'heroïc fantasy ou de films noirs. Il y a certes beaucoup de choses à redire sur Avengers : Endgame et sur la saga, mais la partition épique, dramatique, énigmatique, ou encore comique d'Alan Silvestri, vaut le détour.

Pour lire la critique, c'est par ici.

 

 

LE MYSTÈRE DES PINGOUINS

Le Studio Ghibli influencera toujours le monde de l'animation, en particulier au Japon. Et dans l'équipe du Studio Ghibli, il y a un homme dont le nom fait frémir de nombreux musiciens : Joe Hisaishi. Non, le film dont on vous parle ici n'est pas issu du Studio Ghibli. Et non, sa bande originale n'est pas signée Joe Hisaishi, puisqu'elle vient de l'esprit assez brillant d'Umitarô Abe, un compositeur inconnu au bataillon qu'il va falloir suivre.

À première vue, Le Mystère des pingouins d'Hiroyasu Ishida ne ressemble pas tant que ça à un film fantastique, mais plusieurs éléments, en grande partie sa musique, vont nous le faire comprendre. Umitarô Abe livre une partition qui aide le spectateur à entrer dans la tête d'un enfant et à fantasmer l'univers qui entoure les protagonistes. Les morceaux participent grandement aux quelques ruptures de ton du film, on passe facilement d'une scène presque romantique à un cauchemar, d'un moment intimiste à une aventure inattendue.

En plus, le générique de fin est chanté par Utada Hikaru, et vous connaissez probablement sa voix grâce à la saga Kingdom Hearts.

Notre critique du film est à lire ici.

 

 

DRAGONS 3 : LE MONDE CACHÉ

Dans ce troisième opus qui conclut les aventures d'Harold et Krokmou, John Powell confirme être un conteur d'envergure, au même titre que le réalisateur Dean DeBlois. Même si les cornemuses écossaises, les harpes celtiques et les bodhráns irlandais restent très présents et apportent ces sonorités folkloriques propres à l'univers de Dragons, le compositeur propose un travail plus complet et abouti. La bande-son alterne entre des morceaux guerriers comme Armada Battle, d'autres plus subtils et mélodieux comme Furies in Love, mais aussi des thèmes sombres et lugubres comme Night Fury Killer, ou puissants et enchanteurs comme le magnifique Once There Where Dragons - qui utilise d'ailleurs le piano de façon plus marquée qu'à l'ordinaire. 

John Powell n'a jamais été avare en intensité et il le prouve une nouvelle fois avec certains morceaux où les instruments se mêlent aux choeurs pour un résultat quasi onirique, comme The Hidden World, sur lequel Jonsi vient une nouvelle fois poser sa douce voix. Dans la première partition, Raiders Returns to Busy, Busy Berk, il propose des envolées épiques accompagnées de thèmes familiers comme celui de Test Drive, écrit pour le premier volet et qui sera repris dans d'autres morceaux, pour notre plus grand bonheur.

Sinon, il n'y a pas que la musique qui était géniale dans Dragons 3 : Le Monde caché, comme on l'explique juste ici.

 

 

HIS DARK MATERIALS

Celui qui se penche un peu sur la musique de film aura remarqué que depuis une dizaine d’années, l’esprit qui guide la composition de nouvelles partitions a bien changé de nature. Les musiques figuratives et les thèmes marqués ont un peu laissé place pour le meilleur et pour le pire à une composition centrée sur la texture du son en soi plutôt que sur l’arrangement d’une mélodie (pensez à Joker par exemple, mais aussi aux fameux pouets pouets d’Inception, devenus le cliché numéro 1 de toute bande-annonce de blockbuster dramatique et marque de fabrique jusqu’à la caricature d’Hans Zimmer).

Perte ou évolution, on vous laisse juge, mais toujours est-il que la mélodie et l’orchestre classique sont devenus des espèces rares. Et parce qu'à contrario His Dark Materials croque dans cette tradition à pleine bouche (beaucoup plus franchement que sa grande soeur Game of Thrones, assez dépouillé en réalité) et le fait vraiment bien, sa musique marque. C’est si réussi que l’introduction assez ratée de Mlle Coulter est rattrapée de justesse par une musique imparable. Mais rien que le générique, avec son ambitus considérable, ses dynamiques expressives et son orchestration symphonique complète, devrait rafraîchir vos oreilles de daemons.

Critique à venir.

 

 

 

WAYNE

Au rayon des BO remarquables, on ne peut pas ne pas mentionner Wayne. Pas seulement parce que la série était vraiment super et qu’on pleure encore un petit peu à cause de son annulation, mais aussi parce qu’elle faisait la part belle à des sous-genres qu’on n’entend jamais.

Teigneuse, sèche et vénère comme le contact violent d'une Doc Martens cloutée et d'un visage tuméfié, Wayne se devait de faire appel à une musique elle-même fracassante et électrique. Du rock ? Non. Boucle ta p*tain de ceinture. Wayne tabasse, et la musique qui tabasse, celle avec les guitares sur-saturées, la double pédale, les blast beats et les hurlements, c’est le punk hardcore, avec son cousin le thrash metal qui vient filer un coup de boule en passant.

Le plaisir intense que procure le visionnage de Wayne est encore centuplé pour celui qui apprécie ces musiques, qui deviennent autant d'illustrations déchainées et de défouloirs bestiaux instantanément mémorables : du Cruel Bloom de Converge en mode prison thaï au Waiting Around to Die de Power Trip à la batte de baseball, en passant par un Snake for the Divine de High on Fire qui pue le diesel, on est pas loin de la playlist-racolage pour fan de musiques extrêmes.

Mais puisqu’il ne faut en choisir qu’un, ce sera Everyone is Sick de Tørsö. Parce que c’est le morceau de la rencontre entre Wayne et Del, parce que les paroles sont une véritable déclaration de guerre d’intention, et parce que, comme la série, c’est un sidérant missile supersonique.


 

90's

Il n'y a que quatre morceaux pour habiller le premier film de Jonah Hill : The Start of Things, Big Wide World, Finding a Place, et Further Along. Quatre simples mélodies, comme autant d'émotions primaires pour colorer cette chronique douce-amère de l'enfance qui devient adolescence. Et la bande originale de Trent Reznor et Atticus Ross est à l'image du film, dont la simplicité apparente cache une belle complexité et finesse, composée par petites touches précises.

Connus pour leurs collaborations prestigieuses avec David Fincher (avec un Oscar mérité pour The Social Network), Reznor et Ross ont aussi brillé là où on ne les attendait pas, comme sur Traque à Boston, où ils ont pourtant composé l'une de leurs plus belles BO. 90's est une autre surprise, où leur talent pour capter et transformer les émotions les plus simples en mélodies, est évident. Difficile de résister à la mélancolie de Further Along tandis que ces notes de piano vibrent avec les cœurs de ces mômes, et résonnent avec tous ceux qui ont vécu ces moments ordinaires et puissants.

La critique du très beau film de Jonah Hill est à relire par ici.

 

 

WATCHMEN

Parmi toutes les raisons d'attendre avec fébrilité et curiosité la série HBO, il y avait la présence de Trent Reznor et Atticus Ross. Le résultat a été à la hauteur, dès l'apparition du thème angoissant et dingue How the West Was Really Won, dans la nuit de cet univers désaxé. Un morceau incroyable, intense, effrayant et inattendu, qui convoque John Carpenter pour assembler l'un des thèmes les plus puissants de 2019.

Le connaisseur reconnaîtra les sonorités du leader de Nine Inch Nails. De Nun With a Motherfucking Gun à The Brick, en passant par Kattle Battle et I'll Wait, la patte du duo derrière les BO de The Social NetworkMillenium - Les hommes qui n’aimaient pas les femmes ou encore Gone Girl est évidente. Mais ce serait oublier la richesse de cette bande originale aux multiples facettes, agrémentée de quelques belles reprises (Life on Mars).

Tour à tour mélancolique, pop-electro, angoissante, la musique de Reznor et Ross apporte une touche unique à la série. Elle rejoint sans problème le reste des BO géniales du duo, qui sera de retour pour Waves en janvier prochain. On a déjà hâte.

Retrouvez notre critique de cette série étonnante par ici.

 

Tout savoir sur X-Men : Dark Phoenix

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commentaires
Moi
03/01/2020 à 11:05

J'en parle partout, mais j'aurai ajouté "sorry to bother you". Et pas ok au sujet de Ludwig Goransson qui avait déjà marqué les esprits (en tout cas le mien)

Greg
02/01/2020 à 21:15

Midsommar ! Le thème musical de l'épilogue du film entre autres (Fire Temple de Bobby Krlic) est juste sensationnel ! J'ai rarement vu une mélodie coller aussi bien à une scène, et quelle scène... Cette montée en puissance jusqu'à l'apothéose du dernier plan a failli faire péter mon home-cinéma, je suis très étonné que vous n'en parliez pas.

Sharko
31/12/2019 à 19:32

A Lcr
Bear McReary, c'est surtout Battlestar Galactica et sa reprise de All along the watchtower de Jimi Hendrix.

C'est bien beau de faire des B.O. mais si les plateformes de streaming les proposent en MP3 128kb/s plutôt qu'en FLAC, ça ne sert à rien du tout. Surtout qu'aujourd'hui tous les appareils contiennent assez d'espace et de puissance pour les lire.

pour le fun
31/12/2019 à 18:59

La BO sur Community était très bien,Creed excellent et Black Panther passable.Mais la BO sur Mandalorian est vraiment un trés bon cru en particulier le thème principal et sur l'episode 8 le titre Nurse and protect(qui est d'ailleurs une super scène)

pour le fun
31/12/2019 à 18:53

Ludwig Goransson est jeune et c'est vrai que son travail se bonifie avec le temps..
Pour l'anecdote: lui et Ryan Coogler se sont connus à la fac!

Mera
31/12/2019 à 18:17

Marie-Stuart ?
Godzilla 2 ?
Midsommar ?
Ford v Ferrari ?

Sang
31/12/2019 à 17:03

La musique de X-Men dark phoenix est la meilleure musique de film que j'ai entendue cette année, un vraie régal. Celle de joker et Avengers endgame rien à redire. Par contre celle de dragon 3 aucun souvenir, je l'ai vite oublié comme le film.

Ludwig Van
31/12/2019 à 15:26

Elle est ou la BO de Midsommar ?

Lcr
31/12/2019 à 14:23

La B.O. de Dark Phœnix est agréable à écouter mais ce n'est juste qu'une ambiance musicale plus qu'une composition propre.

Vous avez pas écouter la B.O. du dernier Godzilla? Depuis 10 Cloverfield Lane je commence à suivre très sérieusement Bear McCreary, il est vraiment talentueux.

Le thème de Iron Man dans Endgame ne vous fait pas rappeller la musique dans le film "Seul au monde" du même compositeur? Réutiliser le thème Avengers pour donner une dimension plus dramatique donne lieu à une meilleure composition qu'Infinity War.

Je m'attendais au pire pour la B.O. vu le travail de la compositrice dans Sicario 2, mais... j'adore. C'est subtile, dramatique, les violons renforcent l'ambiance malsaine du film, bref c'est énorme. Également très bon boulot pour Chernobyl.

The Mandalorian et Watchmen... inventif, original, tout ce que j'aime.

Il paraît que Alexandre Desplat gagnera une nouvelle nomination aux Oscars grâce à son travail sur le remake des 4 filles du docteur March, également pour Thomas Newman sur "1917". Ça reste à voir.

XenoCloud
31/12/2019 à 14:00

Et bien alors Ecran Large ?
Comment on peux oublier la monumentale BO de Godzilla 2 ?

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