Marvel : Venom et Spider-Man, l'histoire d'amour impossible

Prescilia Correnti | 4 avril 2022
Prescilia Correnti | 4 avril 2022

Venom est ce soir à 21h15 sur TMC.

Chez Marvel, l'histoire entre Venom et Spider-Man est incontournable, et au cinéma, elle a été exploitée plusieurs fois. Retour sur ce duo emblématique.

Si Spider-Man peut exister sans Venom, Venom, lui, ne peut pas exister sans l'homme-araignée. Du moins, c'était l'évidence pour tout fan de comics. Depuis, Venom a prouvé le contraire, et Venom 2 : Let There Be Carnage en a remis une couche.

Apparu au cinéma dans Spider-Man 3 de Sam Raimi, sous les traits de Topher Grace, le symbiote et anti-héros a depuis repris du service avec Tom Hardy, dans des films solos, pour lancer un grand univers étendu chez Sony. La scène post-générique de Venom 2 annonçaient même des retrouvailles entre Spider-Man et lui, que Spider-Man : No Way Home a envoyé balader.

Mais qui est ce Venom ? D'où vient-il dans les comics ? Quelle est sa relation avec Spider-Man au départ ? Entre l'incarnation de Venom dans la peau de Peter Parker, celle d'Eddie Brock, ou encore de Flash Thompson et les différentes histoires racontées autour du personnage, son histoire est riche. D'autant plus que notre symbiote a parfois été l'acolyte de l'homme-araignée sur certaines aventures. Retour sur cette relation d'amour-haine entre Spider-Man et Venom.

 

 

L'HISTOIRE D'UNE VIE

C'est quoi Venom ? Venom est né d’une race de symbiotes extraterrestres qui vivent en possédant le corps d’autres formes de vie. Si ces parasites permettent de donner à leurs "victimes" des capacités physiques décuplées, la contrepartie est moins sympathique puisque pour se nourrir, les symbiotes drainent fatalement leur adrénaline. Selon les comics Planet of Symbiotes (arc dont s’inspire en partie le film Venom), le symbiote aurait été jugé fou par sa propre race.

En cause : ce dernier aurait souhaité s’engager envers ses hôtes au lieu de s’en servir. Capturé et emprisonné à Battleword, Venom fut confiné à tout jamais dans une machine. Enfin… jusqu’à l’arrivée de Spider-Man.

 

photo comicsNouveau costume = nouveaux pouvoirs

  

UNE GENÈSE TUMULTUEUSE

Venom et Spider-Man c’est, au tout début, une grande histoire à mi-chemin entre la haine et l'affection. Ne comparez pas la situation avec votre ex, ce serait mesquin.

Pour revenir aux origines de la relation entre Spider-Man et Venom (et de facto sur sa première apparition), il faut remonter à 1984 et mettre son nez dans le numéro 252 de The Amazing Spider-Man. Mensuel - qui sera réédité en 2014 en tant que Spider-Man Classic intitulé La naissance de Venom.  

 

photoVersion Sam Raimi

 

On découvre que Spider-Man est revenu d’une galaxie lointaine, au sein d’un autre numéro intitulé Secret Wars #8. Guerre au cours de laquelle les costumes de plusieurs super-héros, dont celui de Spider-Man, sont détruits. Bruce Banner/Hulk incite les Vengers concernés à aller régénérer leurs costumes dans une machine. Évidemment, un seul d’entre eux se trompe et utilise celle où le symbiote Venom a été enfermé.

Le super-héros tisseur de toile revient donc sur Terre avec un costume noir. De prime abord, tout est extraordinaire : puissance accrue, vitesse augmentée, force, souplesse, ce nouveau costume fait des miracles. Problème : Spider-Man commence à être de plus en plus épuisé.

Il se trouve qu’en réalité, son costume est vivant et constitué d'un symbiote extraterrestre. Celui-ci force Peter Parker à combattre la nuit, dans un état second, afin de pouvoir se nourrir de l’adrénaline engendrée par son hôte. Avec l’aide de Red Richard/Mr.Fantastic, Spider-Man parvient à se défaire de son symbiote parasite. Ce dernier n'apprécie absolument pas de s'être fait dégager comme un malpropre et commence dès lors à vouer une haine particulière envers Spider-Man.

 photo comicsPrenez le temps d'admirer la coupe de cheveux de Johnny Storm

 

JE T'AIME/MOI NON PLUS

Nous sommes donc en décembre 1984, dans Amazing Spider-Man #259, quand Red Richard comprend que le symbiote est vivant, et que c'est un être extraterrestre extrêmement dangereux. Le scientifique des 4 Fantastiques décide dès lors de l'enfermer dans sa tour. Attiré par Spider-Man, celui-ci tente de s'échapper en nouant un lien avec le fils de Mr. Fantastic.

Si ça ne marche pas, le symbiote parvient tout de même à s’extirper de sa prison afin de se faufiler dans l’appartement de Peter Parker. À l’intérieur, le symbiote change de forme et opte pour les mêmes couleurs que la tenue classique de l’homme-araignée. Le super-héros n’y voit que du feu, et aussitôt le symbiote prend le contrôle de son hôte. Nous voilà à peu près un an plus tard dans la chronologie des comics Marvel de Spider-Man, en 1985, dans Web of Spider-Man.

 

photoC'est profond

 

Comprenant que le symbiote tente d’anéantir sa personnalité afin de prendre son contrôle, Peter tente le tout pour le tout. Le super-héros se rappelle alors que le symbiote peut être affaibli grâce aux ultra-sons, et le tisseur de toile se dirige vers une église, espérant que le son de la cloche fera fuir le symbiote (oui, comme Spider-Man 3 de Sam Raimi, et oui, comme la fin de Venom 2 aussi).

Miracle : la méthode fonctionne. Malheureusement, Peter s'en trouve énormément affaibli et gît à moitié mort sur le sol de l’église. Dans un élan de bonté, et d’affection, Venom décide alors de le sauver et l’entraîne vers l’entrée du bâtiment, avant de s’enfuir.

 

photo comicsNouvelle dualité

 

UN NOUVEAU "VENOM" 

On avance encore un peu dans le temps en 1988, dans Amazing Spider-Man numéro 298, où Venom est introduit officiellement avec un hôte qui le restera un long moment : Eddie Brock. Lequel avait déjà connu une très (très) brève apparition dans Web of Spider-Man en 1986.

Licencié par le Daily Buggle, Eddie Brock a connu une très longue descente aux enfers avant de se retrouver, lui aussi, dans l’église au moment où Peter tente de s’arracher du symbiote. Venom va finalement trouver un intérêt à Eddie Brock, et va se lier à lui. Les deux vouant mutuellement une haine à Spider-Man, ils se fixent un objectif commun : détruire le super-héros new-yorkais.

 

photo, Topher GraceUn Eddie assez fidèle donc chez Sam Raimi

 

Venom devient alors un super-méchant sans foi ni loi, doté quasiment des mêmes facultés que Spider-Man. Et c'est un méchant plus que tenace. Dans le numéro 395 de mai 1989, Venom attaque la Chatte Noire pour tenter de savoir où se trouve Spider-Man. Quelques pages plus tard, Eddie Brock/Venom frappe à la maison de Tante May.

Après un combat déchirant et épuisant, Peter Parker, qui perd la bataille, demande au symbiote de le reprendre. Les lecteurs assistent alors à un nouvel aspect de la personnalité de Venom : il se retrouve déchiré entre les deux, et va se rendre compte qu'il éprouve un attachement pour Peter et Eddie.

 

photo comicsC'est pas très gentlemen d'attaquer une femme, Venom

 

Finalement, le symbiote choisit Eddie Brock. Peu de temps après, Venom s’introduit chez Peter Parker et lui  promet une chose : de ne plus jamais s’attaquer à Tante May. Est-ce que Venom commencerait à avoir un code moral ? Lui, qui a pourtant maltraité la Chatte Noire il y a peu de temps ? Probablement. Et à partir de là, Venom change (un peu).

Eddie finit par atterrir en prison et fait la connaissance de son compagnon de cellule : Claytus Cassidy. Lequel reçoit une goutte de symbiote sur son bras lorsque Venom vient délivrer Eddie. Cassidy deviendra ainsi le fou furieux Carnage. Face à cette monstruosité létale, les deux ennemis s’allient pour anéantir cette nouvelle menace. Pas du tout comme dans Venom 2 donc.

Plus qu'un "symbiote extraterrestre", Venom est donc devenu un personnage complexe et intéressant. L'anti-héros suit un code d'honneur personnel qui lui impose de venir en aide à ceux qu'il considère comme innocents, et de tuer ceux qu'il considère comme des criminels.

 

photo comicsEt finalement... Venom choisit Eddie Brock

 

LA RENAISSANCE DE VENOM

Peu de temps après, Venom a eu la chance d’avoir sa propre aventure dans Lethal Protector (arc dont s’inspira grandement le premier film Venom). La série de comics voit le symbiote partir à San Francisco pour aider la veuve et l’orphelin. Si les comics ne marchent pas, les aventures auront au moins eu le mérite de mettre en avant plusieurs symbiotes.

Parmi les autres histoires qui ne marcheront pas : celle de juin 2003. Sous des airs de John Carpenter et de The Thing, l'histoire se passe dans une station en Alaska, où Venom se liera uniquement à ses hôtes pour les tuer.

 

photoOn aurait préféré le faux remake de The Thing

 

Venom a beau avoir un code moral, il n'est pas pour autant un enfant de chœur, et son caractère égoïste ne tarde pas à reprendre le dessus. Dans une série de comics de 2003, Eddie Brock, souffrant d'un cancer, ne parvient plus à contenter Venom en adrénaline et le symbiote part à la recherche d’un nouvel hôte.

Au cours de ses aventures, Venom se lie avec le fils d'un chef de la mafia, puis avec Mac Gargan (le Scorpion). Plus tard, le symbiote travaille avec le gouvernement des États-Unis, d'abord dans l'équipe des Thunderbolts qui se fixe pour objectif la capture des surhumains non enregistrés pendant la guerre civile. Il rejoint également les rangs des Dark Avengers, sous l'égide de Norman Osborn.

 

photo, comicsPas sûr que ce soit une bonne idée

 

Dans d'autres comics récents, le gouvernement récupère le symbiote et le propose à Flash, ancien soldat ayant perdu ses deux jambes. En contrepartie, l'homme-symbiote devient un agent fédéral oeuvrant au service de l'État, qui se retrouve un peu plus tard auprès des Gardiens de la Galaxie dans les numéros 14 et 15 sortis en 2014.

Et en 2016, Venom/Flash Thompson finit par obtenir sa propre saga dans la série Venom Space Knight. Eh oui, comme quoi, le monde des comics est infiniment plus connecté qu'on ne le pense. Et on vous l'accorde, c'est parfois difficile de tout suivre.

Tout savoir sur Venom

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Tom Ward
04/04/2022 à 22:13

Merci pour ces captures d'écran qui nous rappellent que chaque plan du film de Raimi est plus beau que tous les films de Jon Watts réunis.

Berserkovore
25/10/2021 à 16:37

Un connaisseur peut-il me dire si Harry Osborn a déjà été Venom ? A vrai dire je m'interroge depuis que j'ai la fin du jeu Spider-Man sur PS4...

Yotsu
10/10/2018 à 20:18

Brock a été viré du Daily Globe pas du Quotidien (d'ailleurs Venom/Brock rencontre Jameson pour la première fois dans la première aventure contre carnage), vous confondez avec le dessin animé et le film, et c'est Cletus Kasady pas Claytus Cassidy. De plus l'obsession pour défendre ceux qu'ils considèrent comme innocent commence dès le début, cette vision est quand même biaisé car il tue des "innocents" quand c'est nécessaire pour lui de continuer sa croisade contre l'araignée. Il y en aurait long à dire sur Venom, il existe une excellente série d'article sur le sujet sur le site spider-man crawlspace, par contre je préviens ils y a 16 articles :https://www.spidermancrawlspace.com/2018/03/10/the-vindication-of-venom-part-1-introduction-and-background-context/

Paehon
10/10/2018 à 11:05

"Parmi les autres histoires qui ne marcheront pas, celle de juin 2003 n’aura pas non plus attiré les foules. Sous des airs de John Carpenter et de The Thing, l'histoire se passe dans une base en Alaska, où Venom se liera uniquement à ses hôtes pour les tuer."

Dommage, celle-ci était excellente avec un Venom sadique et cruel.