Sicilian Ghost Story : 5 raisons de ne surtout pas le rater
Un jeune garçon disparaît. Une fille éperdument amoureuse de lui se lance à sa poursuite. Ce sera le début d’une traque fantastique et romantique, qui l’amènera dans les bras de la Cosa Nostra et sur les rives d’un bien étrange lac…
Voilà comment débute le fascinant et inattendu Sicilian Ghost Story. Pour célébrer sa sortie, voici 5 bonnes raisons de se ruer le découvrir en salles.
UNE ATMOSPHÈRE INCROYABLE
Pénétrer dans Sicilian Ghost Story, c’est s’immerger dans une atmosphère à nulle autre pareille au cœur de la Sicile, mais loin de ses images d’Epinal, de ses clichés de soleil écrasant et de vieux mafieux pittoresques.
Coincés entre la brume venue de l’océan et des forêts de conte presque surnaturels, les personnages évoluent dans un monde qui semble accomplir l’improbable jonction entre les Contes de Hoffman et l’univers d’Un Labyrinthe de Pan. Les songes hantés de Lucia, les passages éprouvants aux côtés des kidnappeurs et les incursions d’un mystérieux hibou font du métrage un concentré d’étrangeté poétique et fascinant.
IMPARABLE MISE EN SCÈNE
Le film de Piazza et Grassadonia est à la fois une chronique criminelle, une grande histoire d’amour fusionnelle et un conte à la cruauté bouleversante. Autant d’idées et d’intentions qui s’incarnent différemment à l’image.
Le duo de réalisateur, toujours désireux de privilégier l’ambiance et le dévoilement progressif d’un espace aux accents mythologiques, imprime également une grande variété aux situations et à leur mise en image. Le sentiment d’évoluer dans une peinture, tantôt émouvante, tantôt cauchemardesque, se retrouve décuplé par cette richesse picturale.
DES ACTEURS PRODIGIEUX
Faire interpréter à deux pré-adolescents des rôles marqués par la passion et la souffrance représentait un énorme défi. Entre Roméo & Juliette, le mythe d’Orphée et un immémorial héritage romanesque le couple formé par Julia Jedlikowska et Gaetano Fernandez est le véritable moteur du récit, capable de nous faire passer du naturalisme le plus crû au fantastique le plus évocateur.
UN AUTRE CINÉMA DE GENRE
Si on apprécie tout particulièrement le cinéma de genre malin et roublard, celui qui tape et qui gratte, s’inspire des recettes du pulp et de la série B, on se réjouit également de voir d’autres types de stylistes s’emparer de ce type d’univers.
Dans Sicilian Ghost Story, les sévices de la Cosa Nostra mènent à un lac imaginaire, les questionnements existentiels d’une jeune amoureuse ouvrent sur des grottes mordorées, et d’impénétrables forêts sont gardées pas de terribles cerbères. Tour à tour référentiel et énigmatique, le monde que déploie sous nos yeux le scénario est inédit et vierge, une occasion trop rare sur grand écran.
VIVA ITALIA
Un temps moteur créatif majeur de l’Europe d’après-guerre, l’Italie se porte mal, artistiquement parlant. Berlusconi n’y fut pas pour rien, tant ses modifications législatives asséchèrent les financements du 7e Art (en faisant sa fortune et celle des chaînes qu’il détenait).
Bref, si vous ne voyez pas plus de films italiens sur les écrans, c’est parce qu’en dehors de deux ou trois monstres sacrés de Festivals, tels Paolo Sorrentino et Matteo Garrone, peu de metteurs en scène ont l’occasion d’émerger. Raison de plus pour soutenir le duo à l’origine de Sicilian Gost Story, déjà réalisateurs de l’impressionnant Salvo.