Star Wars, Jurassic Park, Die Hard, Avengers... Samuel L. Jackson livre quelques détails croustillants sur sa carrière démente

Geoffrey Crété | 19 janvier 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 19 janvier 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Samuel L. Jackson est revenu sur sa riche carrière lors d'une interview fleuve.

De Star Wars à Avengers, de Die Hard à Jurassic Park, de Quentin Tarantino à M. Night Shyamalan, de Spike Lee à John McTiernan : la filmographie de Samuel L. Jackson (plus de 170 films) compte un certain nombre de classiques et films cultes pour de nombreuses générations.

Interviewé par AV Club (retrouvez l'article dans son intégralité ici), l'acteur est ainsi revenu sur les titres les plus connus et appréciés de sa carrière, entre confidences et petites révélations. Petite sélection.

 

Photo

 

DO THE RIGHT THING 

"Les films de Spike Lee, à l'époque, étaient toujours tournés l'été. On en parlait toujours comme les films de vacances d'été de Spike Lee. Les gens se réunissaient et on se disait, 'C'est l'heure d'aller faire le film de vacances de Spike ! Allons-y !'.

Le quartier où on a tourné était dans un sale état. Il y avait beaucoup de dealers de crack. Donc Spike a envoyé des gens pour nettoyer le voisinage. De ce qu'on voyait, ils étaient encore là à traîner et nous menacer : 'Vous foutez en l'air notre business'. Moi je leur disais : 'Tu sais que je joue la comédie pour gagner ma vie. Je suis toujours un connard comme les autres. Je vais te botter le cul'. Ils ont fini par passer à autre chose, mais il faisait une chaleur dingue."

 

Photo Samuel L. Jackson

 

JUNGLE FEVER 

Retrouvailles avec Spike Lee pour un rôle plus important face notamment à Wesley Snipes.

". Spike l'a écrit d'une certaine manière, mais j'ai commencé à discuter avec lui de ce que ça signifiait de faire partie d'une famille. Que c'était plus une question d'abus dans les relations autour de moi qui m'a amené à l'addiction. (...) Mon personnage, Gator, est devenu cette sorte d'icône que la plupart des gens comprenaient à cette époque. Tout le monde avait un frère, une tante, un mari, un oncle, un cousin, quelqu'un qui venait chez toi et volait des trucs, et vous brisait le coeur d'une manière ou d'une autre. Je pensais que c'était plus important que de juste être un junkie."

 

Affiche

 

LES AFFRANCHIS

Un petit rôle dans le classique de Martin Scorsese, où il présente notamment un cocktail comme "meilleur que le sexe".

"Je vais dire que c'était du thé glacé - et quelque chose d'autre, certainement, dans le thé. J'ai suggéré cette description. Je suis à peu près sûr que c'était du thé glacé. Tu sais, tu arrives sur le plateau, tu as Marty et tout le monde, et on a passé un bon moment, vraiment. Je ne me souviens pas avoir eu une caravane sur ce film. Ils me mettaient dans les maisons des gens dans le voisinage. Je me souviens avoir dîné avec des gangsters dans les maisons des gens autour."

 

JURASSIC PARK 

Où l'acteur explique que sa mort aurait dû être filmée, au lieu d'arriver hors-champ et d'être une sacrée surprise pour Laura Dern et le spectateur :

"J'étais censé aller à Hawaii pour tourner ma scène de mort. Mais il y a eu un ouragan qui a détruit tous les décors. Donc je n'ai pas pu y aller. Tout ce qu'on voit c'est le reste de mon corps. Mais oui, j'étais censé être sur le plateau. Mais j'ai apprécié tourner ce film, avec Jeff et Sir Richard Attenborough.

C'est drôle, parce que parfois Steven prenait la caméra pour cadrer. Il regardait la caméra, me regardait, et disait : 'Ok, je vais le faire'. Et tout le monde commençait à s'agiter et puis on tournait. Il a d'ailleurs filmé quelques plans où je suis, dans ce laboratoire, avec ces cendres au bout de la cigarette. Parce que j'avais arrêté de fumer, et il ne voulait pas que je m'y remette, il m'a trouvé la fausse cigarette au pire goût."

 

Photo Samuel L. JacksonDans Jurassic Park

 

PULP FICTION

Tarantino a t-il écrit le rôle de Jules Winnfield spécialement pour lui ?

"Je ne pense pas que ça se soit passé comme ça. J'avais passé une audition pour Reservoir Dogs, pour Quentin et Lawrence Bender, et ils étaient assez frais à l'époque, je ne savais pas qui ils étaient. J'ai en gros foiré mon audition. Et puis j'ai été à Sundance, et j'étais là quand il y a eu les premières projections de Reservoir Dogs. Après le film, je suis allé voir Quentin pour lui dire à quel point j'avais aimé le film, et il m'a dit, 'Oh mec, je me souviens de toi. Je n'ai pas aimé le gars qui a eu ton rôle !'. Et j'étais genre, 'Quoi ?'.

Il aurait eu un meilleur film si j'avais été dedans. Le mec qu'il a engagé était un acteur de soap opera (Randy Brooks, NDLR). Il était bien, mais j'aurais été meilleur. Et il m'a dit : 'Tu sais, j'écris quelque chose en ce moment, et j'écris un rôle pour toi'. Et j'ai dit : 'Oh ok'. Et quelques semaines plus tard, j'étais en Virginie en train de faire Pulp Fiction".

 

Dans Pulp Fiction

 

JACKIE BROWN 

A propos de la coupe de cheveux d'Ordell Robbie : "Je me souviens quand Sir Laurence Olivier est mort. J'étais assis chez moi à regarder la TV, et il y avait une rétrospective. Il y avait son visage à l'écran, et les gens parlaient de lui et la manière dont ils incarnaient tous ces différents personnages. Je regarde ça et je me dis : 'Wow, je me souviens de ce film'. Et beaucoup de choses dont on se souvient - en fait la première chose dont on se souvient de la plupart des personnages, c'est à quoi ils ressemblent."

"J'ai commencé sur un film de boxe... je me souviens plus du titre... Oh, The Great White Hype. Le réalisateur voulait que je ressemble à Don King et tout le monde savait qui était Don King. Mais je voulais pas être Don King. Je voulais que ce type soit Fred Sultan (nom du personnage dans le film, NDLR), donc j'ai décidé qu'il allait ressembler à Jules Cesar. J'avais les cheveux blancs argentés sous le turban et tout ça. Et à partir de là, j'ai décidé qu'avec ce super créateur de perruques que j'avais, j'allais trouver des styles de cheveux que je considérais distinctifs pour chaque personnage. 

Et je me suis dit que j'allais faire pareil pour Jackie Brown. Quentin me parlait un peu d'Ordell, et j'ai dit : 'Je suis sûr qu'Ordell est une de ces personnes qui pensent que Super Fly est le meilleur film au monde'. Donc il coupe ses cheveux et les lisse, mais il n'a jamais assez d'argent pour les entretenir parfaitement. (...) C'est pour ça qu'il garde une queue de cheval ou une tresse. La tresse au menton est un hommage pour Quentin et moi au cinéma de Hong Kong qu'on aime."

 

Dans Jackie Brown, avec Pam Grier

 

UNE JOURNEE EN ENFER - DIE HARD 3 

"Je me souviens avoir regardé le premier (Piège de cristal), et mon ami Reggie VelJohnson jouait ce gros flic noir qui est à l'extérieur et lui parle. Je suis assis et je lui dis : 'Mais putain comment t'as eu ce job ?'. Je dis : 'J'adore ce film. Merde, j'aimerais être dans un film Die Hard'."

"J'étais à New York en train de tourner Kiss of Death, et j'avais une audition pour Waterworld, j'attendais un coup de fil pour savoir si j'avais le rôle. Et un jour je rencontre ces gens, qui me disent : 'Laurence Fishburne fait Waterworld, et je sais que tu as passé l'audition pour ça, mais il était censé faire Une journée en enfer. Tu veux être dans Die Hard ?'. Je réponds : 'Mais putain oui !  Je prends ce job !'. (...)

Voilà en gros comme c'est arrivé. Fish a eu Waterworld (Dennis Hopper a finalement tenu le rôle, NDLR), j'ai eu Die Hard, parce qu'il ne le faisait pas. J'étais à un moment de ma carrière où tous les scénarios hollywoodiens que je touchais était ceux de Denzel, ou des films indé de Forest Whitaker. C'étaient les deux mecs noirs vers qui ils allaient en premier, et je les rejoignais."

"Ça a été super parce qu'on avait un scénario intéressant. Le premier scénario s'appelait Simon Says, et quelque chose se passait, parce que certains jours on allait travailler, mais on n'avait aucun dialogue. On allait dans la caravane de Bruce, et ils nous disaient : 'Ok. Vous devez aller de la 168e rue à la 97e rue aujourd'hui. On va le faire dans un taxi, et Sam tu dis ça. Bruce, qu'est-ce que tu veux dire ?'. Et c'est comme ça que les 'Hey, Zeus !' sont arrivés. C'est des trucs qu'on a inventé dans la caravane. Donc, on a été jusqu'à la 72e rue avant de finalement avoir un scénario, avec tout le truc au téléphone : 'J'ai rencontré un homme qui va à St Ives, il avait sept femmes, chaque femme avait sept chats' et compagnie. Donc c'était assez fun d'inventer ça au fur et à mesure".

 

Photo Bruce Willis, Samuel L. JacksonAvec Bruce Willis dans Une journée en enfer

 

PEUR BLEUE 

Sur la fameuse scène de sa mort spectaculaire : "Quand Renny Harlin m'a appelé, il m'a dit qu'il me voulait dans le film : 'mais tu vas mourir en premier'. J'ai dit,: 'Oh ?'. Il m'a répondu : 'Si on te tue, alors ça veut dire que n'importe qui dans le film peut mourir'. Donc j'ai dit : 'Oh, ok. Super'"

 

SHAFT 

"Quand on a commencé à tourner le film, le personnage de Christian Bale était le méchant, vraiment. Je le poursuivais pendant tout le film. Et celui de Jeffrey Wright était horrible. Donc on a dû réparer ça, le gentil est le type dangereux, et le gosse de riche n'est pas dangereux. On a réparé ça et ça marchait beaucoup mieux."

 

 

STAR WARS 

A propos de la tonne de fonds verts et effets spéciaux : "J'ai eu le luxe pour l'épisode I, que la première fois que j'ai eu à faire soit avec Yoda. Et heureusement, à cette époque, Frank Oz animait encore la vraie marionnette. Donc il y avait quelqu'un qui gérait la main droite, une autre la main gauche, une autre ses yeux, et Frank sa voix. J'avais la vraie marionnette pour commencer, donc je savais quelle taille elle faisait et tout ça. Quand on est passé aux images de synthèse pour le film d'après, j'avais de bons repères."

A propos du fameux sabre laser violet : "Il y avait une grande scène de bataille dans une arène, avec plein de Jedi, et plein de droïdes. Je regarde une prévisualisation de la scène, et je me dis : 'Merde, comment je vais me trouver là-dedans ?'. Donc j'ai ça en tête, et je me dis : 'Si j'ai un sabre laser d'une autre couleur, alors je saurais où je suis'.

 

Photo Samuel L. Jackson

 

"Donc je dis à George Lucas : 'J'aimerais un sabre laser violet'. Il me dit : 'Pourquoi ?'. Je réponds : 'Je veux juste pouvoir me trouver. Je suis le Jedi le plus puissant de l'univers, et je pense que ce serait intéressant d'avoir une couleur différente des autres'. Il m'a répondu : 'Non, c'est ridicule'. Donc on a tourné et quand il m'a rappelé pour les reshoots, il m'a dit : 'Tu sais quoi ? J'ai essayé quelque chose, et ça provoque déjà une tempête sur le web, donc je sais pas si on va le garder. Mais je vais te montrer'. Il m'a montré un extrait, le sabre laser s'allume, et il est violet ! Et quand le film est sorti, il l'avait gardé".

 

Photo Samuel L. JacksonDans Star Wars

 

INCASSABLE 

A propos de Glass, suite du film qui se situe dans le même univers que Split : "A l'origine, quand on a tourné le premier, c'était censé être une trilogie. Je ne sais pas trop pourquoi ça ne s'est pas fait, après le succès de Sixième sens et 'Je vois des morts'. J'imagine que d'une certaine manière, Incassable est perçu comme un échec parce que ça n'a pas rapporté autant d'argent.

"Quand Shyamalan a fait Split, c'était la meilleure façon d'y retourner. Il a en gros créé, encore, l'opposé d'Elijah, de la même manière que le personnage de Bruce. The Beast est aussi incassable que David Dunn. Et c'est assez tentant de mettre ces personnages ensemble avec moi au milieu en manipulateur, de la même manière que dans Incassable. Et les voir comme des super-héros de différents genres, un en gentil et l'autre en méchant. Dans le moule comic book, le moule d'Elijah".

 

Photo Samuel L. JacksonDans Incassable

 

DES SERPENTS DANS L'AVION

A propos de la fameuse réplique "I have had it with these motherfucking snakes on this motherfucking plane !" qui aurait été écrite à la source du film :

"C'est intéressant parce qu'on n'a pas tourné ça pendant qu'on tournait le film. Parce que les producteurs voulaient un film tout public donc ils m'auraient jamais laissé dire ça. Et finalement j'ai testé, et très vite on faisait des reshoots, et c'était la seule chose qu'on refaisait, cette réplique."

 

 

AVENGERSIRON MAN et le MCU

"Je suis en quelque sorte le ciment qui lie tous ces gens. Je les ai amené dans l'organisation S.H.I.E.L.D., et de temps en temps, je me montre pour leur rappeler que S.H.I.E.L.D. a une raison d'être. Ça a été un bon travail. C'était un contrat de neuf films. Je les ai faits. C'était bien."

Le retour de Nick Fury dans Captain Marvel avec Brie Larson (où il sera montré dans sa jeunesse, puisque c'est une origin story) marquera t-il la fin pour Samuel L. Jackson dans le MCU ? Dans tous les cas, l'acteur reprendra son costume de Shaft dans Son of Shaft et prêtera à nouveau sa voix à Frozone dans Les Indestructibles 2.

 

Photo AvengersNick Fury dans le premier Avengers

Tout savoir sur Samuel L. Jackson

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commentaires
TheMoon
01/02/2018 à 17:29

On pourrai parler de sa carrière pendant des heures et démontrer par A + B que c'est plus qu'un excellent acteur...

La réaction de son personnage dans Menace 2 society ( a propos d'argent qu'on lui doit) est juste enorme, je me marre souvent en la regardant, en VO....

Il suffit juste de comparer Die Hard 3 et Incassable, le même duo d'acteur et pourtant les deux films sont a des année lumières l'un de l'autres...

Allez, je vais vous embeter un peu, pour vous quelle est sa meilleur performance?

Rorov94
20/01/2018 à 12:42

LA GRANDE CLASSE.

Zanta
20/01/2018 à 10:51

On sent le mec frustré par sa collaboration avec Marvel... Il aurait voulu avoir un rôle plus développé que celui, assez ingrat, de passeur.
Le fait d'être absent de "Black Panther" l'avait d'ailleurs agacé.

REA
19/01/2018 à 19:18

Samuel L. Jackson c'était Dwayne Johnson avant celui-ci. Présent sans être omniprésent dans des films qui sont montés autour d'un casting, et pas sur son simple nom.

Il est régulièrement à l'affiche, dans des grands, petits rôles, voir des apparitions. Rarement décevant. Il a joué dans des daubes que personne ne retient car derrière il enquille les succès avant de refaire des flops, et de repartir sur des succès.

Par contre, je dois être le seul à ne pas l'avoir aimé dans Star Wars.

Rahan les tape
19/01/2018 à 19:17

J'aurais bien aimé ses commentaires à propos de sa géniale prestation dans Django Unchained, pour le reste il se mouille pas beaucoup...

trucdefou
19/01/2018 à 18:30

comment je l'adore ce mec

Zapan
19/01/2018 à 16:08

Doit-on préciser que Monsieur Samuel Lee Jackson est l'acteur le plus prolifique de toute l'histoire du cinéma.
Si on rassemble tous ces films et les revenus qu'ils ont engendrés, Sam Jackson est l'acteur le plus rentable au monde. Et ça... ça fait plaisir!

Dredd
19/01/2018 à 15:19

L'un des meilleurs acteurs de tous les temps pour moi , une carrière et un charisme incroyables. J'espère qu'il sera dans le prochain Tarantino tiens... Longue vie Mr Jackson.

Dirty Harry
19/01/2018 à 15:07

Ce type c'est toute ma jeunesse, un charisme diabolique mais qui est toujours dans un bon équilibre, évitant le cabotinage lorsqu'il est outrancier. A noter qu'il a bossé aussi pour Friedkin, McTiernan Boorman et fait une rôle irrésistible dans Black Snake Moan.