Bloody Sand : critique zombie des sables
Le film zombie est devenu un cinéma à part entière. Zombies nazis (Dead Snow), zombies romantiques (Warm Bodies), zombies comiques (Shaun of the Dead), on a toujours la sensation que le genre est à bout de souffle, surexploité, jusqu'à découvrir la pépite qui nous redonne espoir. Un espoir répondant au doux nom évocateur de It Stains The Sands Red, ou Bloody Sand en français. Entre The Walking Dead et Seul au Monde, on tient sûrement l'OFNI du mois. Disponible en VOD dès le 1er novembre.
THE TALKING DEAD
Le zombie est une bête politique. Avec La Nuit des Morts-Vivants, Romero nous a démontré qu'avec l'horreur, comme avec l'humour, on pouvait dénoncer par l'absurdité pour mieux comdamner les travers d'une société malade. D'une culture civilisée, le mort-vivant nous renvoie logiquement à l'Age de pierre où les relations humaines tutoyaient le bestial. Libéré de toutes règles sociales castratrices, l'Homme redevient prédateur, où seule la loi du plus fort prévaut. Avant de devenir une énième machine commerciale, le profanateur de sépulture était donc une invention destinée à effrayer mais poussait aussi à une certaine forme de réflexion. Que nous pensions morte et entérrée comme peut l'être la Créature. Pour mieux renaître de ses cendres...
Une romance pas comme les autres...
Encore un film de zombie donc. Sauf que non. It Stains the Sands Red n'est pas un simple film de zombie. On serait plutôt dans la veine de La Route de John Hillcoat que dans celle de L'Armée des morts de Snyder. Le film s'affranchit de toutes les règes du genre en nous offrant un douloureux chemin de croix pour notre héroine en perdition, qui se voit racheter de ses pêchés lors de son périple dans l'enfer de sable que nous dessine son réalisateur.
Le pitch est pourtant d'une simplicité post-it dans la forme, mais d'une intelligence beaucoup plus subtile sur le fond : Molly, trentenaire paumée, est parti s'enliser dans le désert californien en compagnie de son beauf de petit ami. Lors de leur road trip et suite à un arrêt malencontreux dans ce cauchemar ensablé, le monsieur se retrouve soudainement agressé par un zombie sorti de nulle part. Sans aucun autre choix que de fuir pour sa vie, la jeune fille entame alors une longue randonnée de marche ou crève, suivie par son nouveau compagnon bien décidé d'en faire son quatre heures...
Il a les yeux révolver, il a le regard qui tue, il t'a bouffé la première
ZOMBISYPSYCHOTERAPIE
Prisonnière d'un huis clos qui s'étend à perte de vue, Molly va se retrouver malgré elle victime d'un pseudo-Syndrome de Stockholm où son tortionnaire va se révéler être son meilleur ami, son confident, son psy, la gargouille par laquelle notre pêcheur va pouvoir expier ses fautes. Une relation ambigüe va alors naître entre les deux protagonistes, mêlée de haine et d'affection pour offrir une rédemption inespérée pour notre blonde péroxydée. Un parcours initiatique vers la voie de la sagesse à travers laquelle notre bimbo superficielle va peu à peu se transformer en femme. La voie de la maturité en quelque sorte. Jonglant entre des scènes sombrant délibérément dans l'absurde pour basculer sur des séquences réellement touchantes, le tout magistralement interprétée par Brittany Allen. L'actrice canadienne (prochainement dans Jigsaw) est de tous les plans, porte littéralement le film sur ses solides épaules. Un calvaire quasi biblique donc où l'on découvre que notre jeune blondasse souffre d'un sombre passé, mêlé de vices, de fautes non pardonnées et dont l'épreuve qui l'attend pourrait enfin la racheter de ses actes manqués.
Brittany Ellen, révélation du fim
Réalisé par Colin Minihan, à qui l'on doit notamment Grave Encounters sorti directement en DVD dans l'Hexagone, le cinéaste réalise ici un véritable tour de force. Oubliez les guns fights de Walking Dead, la dénonciation d'une société de consommation chronophage de la Nuit des Morts-Vivants de Romero, où le salut peut parfois venir là où on l'attend le moins.
L'ennemi est rarement celui que l'on croit
It Stains the Sand Red est inclassable. Oscillant entre scènes burlesque, pure horreur trash et comédie de moeurs, le film brasse tous les genres pour un cocktail hybride qui ne sait jamais vraiment où se ranger. Et c'est là que le bât blesse. A taper dans tous les registres, le film peut parfois perdre en crédibilité et désorienter le spectateur peu averti sur l'objet filmique qu'il est en train de découvrir.
Une perte de repères cinéphiles qui paradoxalement fait tout son charme, surtout dans notre société ultra-standardisée où tout se doit d'être étiqueté, catégorisé pour justement ne pas brusquer le spectateur, trop habitué à être brossé dans le sens du poil. En résulte un film imparfait, plombé parfois par un manque de rythme mais dont la volonté de sortir des carcans d'un genre ultra-saturé est d'une rare honnêteté artistique pour un jeune réalisateur de même pas 35 ans.
Lecteurs
(2.8)21/10/2018 à 14:19
Y a vraiment des gens qui comprennent rien ! c'est pas un film pour effrayer ! c'est une sorte de comédie avec pas mal d'humour...
04/11/2017 à 02:28
Pas convaincu!!
Le zombie arrive à tuer pas mal de monde... et elle il la rate à chaque fois! Elle arrive à le repousser avec ses bras frêles et ses talons... d’aileurs Comment fait elle pour escalader un rocher de 2 m alors qu’il est à 5 m derrière elle???
Elle réussi à avoir une voiture qui a déjà fait un aller dans le dessert! Et elle arrive à faire encore une traversée pour retourner en ville... (réservoir de 200l?)
Beaucoup trop de détail et d’incoh De ce genre :(
25/08/2017 à 13:09
Actrice formidable, film bourré d'humour, le zombie est irrésistible, et les dialogues mdr. bref mine de rien on découvre dans un beau décors une actrice plus que crédible, et canon ce qui ne gâche rien.
16/08/2017 à 21:23
Vu, et pas trop emballé. On arrive pas à y croire, elle aurait pu se débarrasser de ce zombie bien des fois, et le final, tout d'un coup elle se rappelle qu'elle à une fille qu'elle doit sauver, cela vient comme un cheveu dans la soupe. Colin Minihan, a dit dans une interview qu'il a fait ce film parce qu'il voulait filmer le désert dans un film qui ne coûtait pas cher, et bien, oui, il a principalement filmé le désert.