Seuls : critique du Labyrinthe des Twilight Games à la française

Simon Riaux | 19 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 19 avril 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Avec Seuls, l’un des deux réalisateurs de Ils, David Moreau, relève le défi d’adapter un des tous récents succès de la BD française, avec l’ambition assumée de tenir la dragée haute aux Labyrinthe et autres Hunger Games venus d’outre-Atlantique.

 

TWILIGHT GAMES

Avec le soutien notamment de Studio Canal, Seuls peut se targuer d’avoir en main des cartes capable de faire mentir l’adage selon lequel le cinéma de genre français serait privé de moyens ou d’ambitions. Et il en faut pour donner vie à ce récit post-apocalyptique (adapté de la BD de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti) où une poignée d’ados s’éveillent dans un monde vidé de ses habitants, poursuivis par un mystérieux tueur et témoins de phénomènes à la limite du surnaturel.

Le film se permet ainsi de multiplier les décors, naturalistes ou plus stylisés, afin de plonger tête la première dans ce monde où horreur cataclysmique, teen movie et science-fiction s’entremêlent. Et dès lors que Seuls épouse ce mélange relativement inédit d’ingrédients issus du cinoche anglo-saxon, il marque des points. Grâce à un univers plus noir et moralement ambigu que la concurrence, ce récit intrigant parvient à s’inscrire dans la pure tradition du film pour ados, tout en lui injectant un goût du mystère et du trouble typiquement européen.

 

PhotoÇa va couper

 

SEULS CONTRE NOUS

Mais si la seconde partie du métrage réserve de beaux moments, porte haut son ambition, tout en s’avérant moins creuse que Le Labyrinthe ou la conclusion de Hunger Games, le chemin à parcourir jusqu’à l’inquiétant climax du film n’est pas sans encombres. Car si David Moreau est à l’aise avec les figures imposées du genre, il a le plus grand mal à ancrer sa narration et ses personnages dans un écosystème tangible.

La première heure de Seuls confine ainsi au calvaire, tant elle est alourdie par les scories typiques des productions françaises s’aventurant hors des questionnements de philosophie de terrasse germanopratine. Le jeu des jeunes comédiens est souvent catastrophique, du fait des acteurs eux-mêmes, d’une direction que l’on sent trop lâche, mais surtout à cause de l’écriture même du film et de ses dialogues, qui ne sonnent jamais justes.

 

PhotoDéso, mais vous êtes pas crédibles

 

Les dialogues et la mécanique interne de cette adaptation se heurtent simultanément à la nécessité légale de vieillir légèrement les personnages, et à l’incapacité du script de les faire sortir des stéréotypes neuneus qui leur tendent les bras. Pas facile de se passionner pour ces gamins aux caractères interchangeables, aux actions répondant à de trop nombreux clichés, coincés dans un univers excitant, mais qui met bien trop longtemps à s’installer.

Jamais totalement raté, plutôt attachant et excitant de par ses ambitions, Seuls souffre, comme beaucoup d’autres productions audacieuses de l’Hexagone, d’un manque de finition préjudiciable en termes d’écriture.

 

Affiche

 

 

Résumé

Très inégal, souffrant d'une interprétation et d'une écriture qui frisent l'amateurisme, Seuls recèle de jolies trouvailles dans sa seconde partie.

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Lecteurs

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commentaires
major fatal
20/04/2020 à 10:23

Photo pas mal. Mais mal joué et histoire bancale. 2em twist final ....Ridicule...Le 1er bof a la lost! Deja vu.

Aragorn59
20/04/2020 à 07:55

Vu hier
Mouais.... l actrice principal joue bien , ses compères adolescents pas du tout selon moi . Quelques beaux plans et idées de mise en scène. SPOILER: Double twist final , le premier est intéressant le deuxième ridicule
On retiendra l intention du réalisateur d offrir aux cinémas français quelque chose d autres que des comédies ou comédies dramatiques. C est à saluer mais le résultat n est pas a la hauteur

XG58
19/04/2020 à 23:06

Seul est une sorte de road-movie d'ou la lenteur du récit. Sur le premier intégrale, spoiler: t'a l'attaque de rhinocéros, des singes intelligents qui kidnappe un bébé et enfin une sorte de mini-dictateur qui veut prolonger l'espèce humaine, malgré l'age des enfants

stephen curry shoes
14/09/2019 à 18:31

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26/08/2019 à 23:44

Parallèle / ressemblance avec Attack the Block. Nan ?

Cap
09/06/2017 à 18:18

Pour une fois un film qui n'est pas abstrait avec une fin ouverte .

mikegyver
20/02/2017 à 13:00

j'ai lu le premier tome, qui se vend 1-2 euros toute l'année et tu peux meme le trouver en boulangerie en cadeau avec tes croissants, c'est dire le matraquage en matiere de diffusion,

je comprends mieux le "succes", qui n'en est pas un, c'est juste qu'on te refile un exemplaire n'importe ou n'importe comment.

Apres je l'ai donc lu, et c'est catastrophique, ininteressant, graphiquement ca peut passer selon les gouts, le reste le tome 1 ne donne pas envie de la suite, il ne s'y passe rien pendant 45 pages.

pour un tome gratuit pour donner envie de lire la suite, fallait pas trop en mettre, donc je comprends de mieux en mieux la tactique de l'editeur.

peut etre la 1ere partie du film resume-t-elle le tome 1, et encore une fois je comprends la marasme.

Bref c'est de la daube des le debut, et ca reste un film avec des gosses insupportables, et qui jouent mal.(dans 90% des cas)

Eliot le dragon
07/02/2017 à 00:10

L'imposture David Moreau enfin révélée au grand jour...

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