Films

Magic Mike XXL : Critique toute dure

Par Jean-Luc Hassaique
8 juillet 2015
MAJ : 9 novembre 2021
8 commentaires

Revoilà Mike, le strip teaser vaguement inspiré des jeunes années de Channing Tatum, qu’immortalisa il y a quelques années Steven Soderbergh. Nous l’avions abandonné sur le point de se reconvertir en respectable artisan-designer, mais le temps a passé, les femmes aussi, et notre héros envisage à présent un ultime tour de piste huilé avec ses copains de jadis.

Photo

En apparence, Magic Mike XXL s’offre à nous inchangé. La moue bovine et rigolarde de Channing n’a pas bougé, ses comparses d’hier sont presque tous réunis, leurs tablettes de chocolat vibrant toujours au rythme de tubes électro-bourrins. Et le charme opère en partie. Qu’il s’agisse des invraisemblables numéros d’effeuillage exécutés devant une foule féminine affolée ou des séances de défonce dionysiaque des personnages principaux, l’ensemble s’avère toujours aussi drôle et hypnotique.

 

 

En revanche, l’œuvre ambiguë qui avait séduit un très vaste public il y a quelques années s’est fait la malle. Magic Mike XXL n’est finalement qu’un costume bien taillé, qui nous rappelle une certaine aventure mais nous en propose une fondamentalement différente. Là où le film de Soderbergh s’adressait au public en général, grâce à un univers et des relations troubles entre les personnages, un jeu sur la sexualité qui maintenait tout au long du film une tension discrète, sa suite saborde un peu cet héritage.

 

 

Le film bazarde ainsi toute notion de questionnement, oublie la mélancolie de son aîné. Le public ici visé est strictement féminin, Mike et ses potes n’étant envisagés que sous l’ange de performers dédiés à la femme et prêts à se transformer en réceptacle de leurs fantasmes. Magic Mike y perd en profondeur ce qu’il gagne en légèreté et en efficacité.

 

 

Le nouveau tour de piste de Channing Tatum n’est donc plus un film d’auteur inclassable et curieux, mais bien un produit de l’été, tout nu et tout bronzé, sans autre prétention que de satisfaire instantanément une succession de désirs primaires. Il demeure grandement divertissant, mais on regrette un peu qu’il n’analyse pas plus subtilement la transformation de l’homme en pur objet de consommation, alors qu’il est peut-être un des premiers films à représenter la chose aussi frontalement.  

 

Rédacteurs :
Résumé

On pourra regretter que le film d'auteur roublard de Soderbergh se soit transformé en un produit de grande consommation plus superficiel, mais impossible de ne pas pas lui laisser un petit billet dans le slip.

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Commentaires
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Triste

Il marrant de constater que parcequ’un film est moins cérébral, il est immédiatement qualifié de moins bon. Je ne vois pourtant pas le rapport…

memede lebarbare

@Georges Haval,le billet je le glisserais plutot dans le c……

Zanta

Ok bien… noté 😉
On est donc passé d’un film ambitieux et intelligent pas totalement réussi à un divertissement sympa correctement emballé.

La Rédaction

@Zanta
Et bien… c’est toute la limite de la note.
Elle représente autant un instantané qu’un indicatif, et qu’un élément pour nuancer le texte qui l’accompagne.

Disons que le premier (qu’on l’aime ou non) était une réflexion sur l’homme américain, entre consommation et perte de repères.
Alors que le deuxième ne se pose pas vraiment de questions et se veut un crowd pleaser féminin assumé comme tel.

Zanta

@la Rédaction.
Merci du retour !
J’étais surpris de le voir récolter une meilleure note que son prédécesseur, qui vous avait d’ailleurs divisé à l’époque…

La Rédaction

C’est beaucoup moins fin et intéressant que le premier. Mais en tant que divertissement, on ne peut pas lui reprocher énormément de choses.

Zanta

Je trouve l’étoilage très positif, au regard d’une critique qui sent tout de même la déception…
A moins que le côté divertissant de la chose le justifie ?

Yeh

Haha! Vous êtes les dieux du calembour !