Une équipe de rêve : la critique attendrie

Florian Descamps | 10 avril 2015
Florian Descamps | 10 avril 2015

Premier documentaire des couteaux Suisses Mike Brett et Steve Jamison (ils cumulent à eux deux les postes de producteur, réalisateur et directeur de la photographie), Une équipe de rêve n'avait au premier regard rien de particulièrement emballant. Avec comme thème l'ascension sportive de l'équipe de Football la plus mauvaise au monde, on pensait avoir déjà fait le tour du sujet, maintes fois abordé au cinéma. C'était sans compter sur les extraordinaires personnalités dont cette équipe regorge.

Car prévisible, le documentaire l’est indéniablement. Devant sa mise en scène appliquée mais terriblement académique, on pense évidemment à nombre d’oeuvres connues des salles obscures, de Mr Baseball à Une équipe hors du commun, en passant par le récent Le Stratège de Bennett Miller. Mais plus qu'avec ses atouts techniques relativement discutables, c’est grâce à la sincérité de ses portraits que le récit convainc.

L'histoire est simple : défaite 31 à 0 par l'équipe nationale d'Australie au début des années 2000, l'équipe de Football Samo-Américaine n'a jamais gagné de match officiel. Hantée par cette humiliation et son statut de plus mauvaise équipe de Football au classement FIFA, elle fait appel à l'entraineur Hollandais Thomas Rongen pour mener à bien leur campagne de qualification pour la Coupe du Monde 2014. Si les débuts sont difficiles, le travail du Hollandais paie, et certains joueurs entrent dans la lumière.

Parmi eux, on retrouve l’inévitable Nikki Salapu, gardien de l’équipe lors du cauchemardesque match contre l’Australie. Traumatisé par ses 31 buts encaissés, l’homme désormais expatrié aux Êtas-unis met chaque année famille et travail de côté dans l’espoir d’enfin mener son équipe à la victoire, et ainsi exorciser ses démons. Mais plus important pour la réussite du métrage est certainement la présence de Jaiyah « Johnny » Saelua, premier transgenre à avoir évolué dans une rencontre officielle de la FIFA. Lumineuse à chaque apparition, elle révèle en filigrane toute la complexité de la culture Samo-Américaine, profondément ancrée dans la religion chrétienne, mais toute aussi tolérante vis à vis de ce troisième genre, qu’elle nomme « Fa'afafine ». Dès lors, l'intrigue nous embarque, et on se surprend à encourager fiévreusement une équipe qui nous était jusque là totalement inconnue. Pour ces qualités, et parce qu'il est difficile de sortir de la séance sans un sourire aux lèvres, le déplacement en salle est fortement conseillé.

Résumé

Sorte de « Feel Good Documentary » mâtiné de culture Samoane, Une équipe de rêve est donc de ces documentaires insaisissables, foncièrement légers, mais incroyablement positifs.

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commentaires
francesc
30/04/2015 à 00:24

Très belle critique qui donne envie, j'attends ce film avec impatience

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