Lost River : critique enchantée

Simon Riaux | 24 février 2015 - MAJ : 09/07/2018 00:34
Simon Riaux | 24 février 2015 - MAJ : 09/07/2018 00:34

Ryan Gosling est un phénomène à part, sex symbol pour midinettes depuis un N'oublie jamais et porte-étendard d’un cinéma d’auteur américain exigeant et stylisé depuis Drive, l’acteur est écartelé entre son statut de superstar délirant et une aura arty savamment entretenue. Son premier film, Lost River, trouble encore un peu plus le jeu.

Deux visions n’auront pas été de trop pour réussir à appréhender la première réalisation de Ryan Gosling. Non pas que l’artiste ait accouché d’une œuvre immensément complexe ou abstraite, mais elle renvoie avec sensibilité le cinéphile à ses propres fantasmes, quitte à provoquer une réaction épidermique (et injuste).

Le primo-réalisateur est parvenu à accomplir le rêve de tout cinéphage. A savoir rassembler sous forme de poème filmique l’intégralité de ses influences, les projeter sur l’écran en un magma aussi confus que sincère. Des néons de Winding Refn, en passant par les espaces hantés de Carnival of souls, sans oublier de citer Bava, Lynch, la Hammer ou l’âge d’or du Grand Guignol, Gosling compose une mosaïque épileptique et incendiaire.

 

 

Une entreprise incroyablement candide et maladroite, le scénario reliant parfois artificiellement ces éléments épars, mais dont on réalise rapidement qu’elle est le fait d’un auteur et non d’un fan boy en roue libre. Car il y a de la maîtrise dans Lost River.

Celle du chef opérateur Benoît Débie bien sûr, mais pas seulement. On sent dans les outrances de ses personnages, les hurlements poussés par un Matt Smith méconnaissable, la langueur mélancolique de Christina Hendricks ou encore la veulerie crasse de Ben Mendelsohn autant de notes, dissonantes au premier abord puis curieusement cohérentes.

 

 

La symphonie que compose Ryan Gosling est tour à tour simple et complexe, rêve de cinéphile et cauchemar enfantin, ce récit initiatique qui tapisse un Detroit fantasmagorique nous emporte alors progressivement, tel un songe d’une nuit d’été déviant.

Parfois gauche dans son avalanche de citations, Lost River affiche en revanche une réussite visuelle qui confine souvent au somptueux, jusqu’à bâtir une première œuvre qu’on aura bien du mal à comparer à quoi que ce soit d’actuel. Rétif à l’analyse, le film ne réclame rien d ‘autre que l’abandon du spectateur. S’il y consent, il découvrira, enfouit sous les références du film, la tête d’un dragon formidable, objet de la quête existentielle de son héros. Un désir de cinéma parmi les plus purs qu’on ait découvert depuis longtemps.

 

Résumé

Déstabilisant, visuellement somptueux et référentiel, le pemier film de Ryan Gosling désarçonne mais fascine durablement.

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commentaires
velvet
09/04/2015 à 18:53

Vu hier soir... pourtant dieu sait si je suis fan de david lynch et de Refn mais là gosling devrait rester acteur c'est beaucoup mieux pour tout le monde.
J'ai assisté à un énorme clip plein d'influences comme les deux pré cités mais également de Bava ou argento
c'est esthétique ok mais le scénario est ridicule une fin peut être symbolique mais en gros çà tourne au nanar ou série b c'est très décevant surtout face aux vrais cinéastes qui sont eux percutants lui son film tout le long la musique s'emballe pour rien ... toujours rien de transcendant jusqu'à la fin ... ratage complet pour moi!

velvet
09/04/2015 à 18:50

Vu hier soir... pourtant dieu sait si je suis fan de david lynch et de Refn mais là gosling devrait rester acteur c'est beaucoup mieux pour tout le monde.
J'ai assisté à un énorme clip plein d'influences comme les deux pré cités mais également de Bava

Bolderiz
08/04/2015 à 12:07

Interessant... Le mec n'est pas neutre, ce n'est pas qu'une belle gueule, il y a du charisme et de la profondeur. A suivre je pense.

Francisco
07/04/2015 à 22:49

Laissons décanter quelques années et revenons-y...

sylvinception
07/04/2015 à 17:25

Ryan je t'aime!!
Je sors ??

Zo
27/02/2015 à 15:09

Et comme prévu tout le monde s'en fout.....

Zo
25/02/2015 à 16:33

Mouais, hormis la dernière bobine franchement maîtrisée et hallucinante, le reste est d'un ennui poli, au mieux.,

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