Cub : la Critique qui scout toujours

Simon Riaux | 30 janvier 2015
Simon Riaux | 30 janvier 2015

S'il y a bien quelque chose qu'on n'attend pas particulièrement à Gérardmer, ce sont les films de scout. Et même si Gérard Jugnot n'apparaît dans le belge Cub, on se demandait bien ce que nous réservait cette série B forestière. La réponse est simple : un redoutable carnage, aussi jubilatoire que cruel

Quand la nostalgie des productions Amblin et autres Goonies a tendance à paralyser nombre de films en forme d'hommage, Jonas Govaerts lui ne s'y perd pas et s'il nous propulse au milieu des bois avec une troupe de louveteaux au caractère bien trempé, c'est aussi pour bouleverser les codes de frissons bien connus.

Ainsi, Cub ne se focalise pas tant sur la troupe de gosses que les rapports du groupe avec les trois adultes qui les encadre, et dont l'autorité façonne les déviances de chacun. Alors que cet écosystème se voit bouleversé par un duo de boogeymen portés sur la violence extrême, le dépeçage et l'éparpillage graphique d'enfants innocents, le film bascule petit à petit dans un autre domaine, celui d'une horreur pure et profondément amorale.

Non seulement on croise trop rarement des œuvres jouant simultanément la carte du divertissement complice et celle du malaise insidieux (comprenez par là que transformer un chien en pinata est parfois une belle idée de cinéma), mais celles qui ajustent parfaitement ces éléments et leur offre un écrin digne de ce nom se comptent sur les doigts d'une main.

Car Cub est un petit régal formel. Découpé avec soin et excellemment photographié (par Nicolas Karakatsanis, orfèvre visuel chez Roskam), le film transcende toujours son budget rikiki et permet à ses acteurs, tous justes mais pas forcément aidés par un texte très plat, de gagner en épaisseur. On regrettera simplement que la hargne fabuleuse qui habite le film et rend sa dernière bobine sidérante n'intervienne pas plus tôt dans le métrage. Car toute explosive que soit le jeu de massacre final, il décontenance quelque peu par son irruption très subite dans un récit qui jusqu'alors se préoccupait peut-être un peu trop de notre confort.

Résumé

Pur film d'exploitation et série B bas du front, Cub se dépasse grâce à une maîtrise technique et une hargne peu communes.

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