White God White God : la critique qui donne la patte

Simon Riaux | 19 mai 2014
Simon Riaux | 19 mai 2014

Après une édition Cannoise 2014 qualitative mais terriblement conventionnelle, la réputation de White God n'a fait que grandir, lentement mais sûrement. C'est désormais auréolé d'une réputation qui confine au grandiose que le film débarque dans nos salles. Et pour une fois, on ne peut qu'abonder, tant le récit de de Kornel Mundruczo tranche avec le tout venant de la fin d'année.

Nous avions laissé le réalisateur empêtré dans un Delta aussi maîtrisé que pesant et ne nous attendions certainement pas à le voir prendre la direction d'une œuvre aussi radicale et puissante que White God. À première vue, on craint une énième fable canine dopée aux bons sentiments, avant que le film ne pulvérise instantanément nos préjugés, à l'occasion d'une première séquence qui nous rappelle avec une force brute que l'intensité spectaculaire n'est pas indissociable du numérique.

De son ouverture absolument incroyable, où des centaines de véritables chiens traversent l'écran, jusque dans ses rebondissements ou partis pris, toujours frontaux et audacieux, cette histoire de bâtards traqués par les autorités impressionne. C'est que bâtard, le film l'est, avec une grâce infinie. Ne choisissant jamais entre création d'auteur exigeante, parabole naïve et expérimentation à tout crin, White God surprend à chaque instant. Jusque dans ses séquences intégralement consacrés aux personnages à quatre pattes, le film étonne, déjouant nos attentes et assumant parfaitement son sujet, sans jamais tomber du côté de l'anthropomorphisme bêta.

Bien sûr, on regrette un peu la facilité de White God à égrainer les concepts, à passer d'une idée brillante à une autre tout aussi excitante, sans jamais creuser les innombrables pistes qui s'offrent à lui. C'est sa limite, ce qui interdit à sa réflexion de tout à fait prendre corps. Mais c'est au prix de ce défaut réel mais mineur que Mundruczo s'offre une véritable renaissance et nous fait don d'un bien particulièrement précieux par les temps qui courent : une pure surprise, d'une sincérité ravageuse. Comme quoi le cinéma peut aussi être le meilleur ami de l'homme.

Résumé

Généreux, puissant et terriblement sincère, White God ne pêche guère que par excès de générosité.

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commentaires
joan
05/12/2014 à 12:13

Il y a eu "tender son" entre delta et white god.

memede lebarbare
30/11/2014 à 16:45

Jamais content le Simon. Quant réaliseras tu un long ou un court pour que l on puissent juger sur pièce de tes talents tant au niveau de l écriture que de la mise en scène ?

La Rédaction - Rédaction
29/11/2014 à 15:33

Vu en AVP Une jolie claque.
C'est frais et puissant

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