Critique : La Légende d'Hercule

Simon Riaux | 18 mars 2014
Simon Riaux | 18 mars 2014

Renny Harlin, réalisateur de Cliffhanger et Peur Bleue, nous revient avec La Légende d'Hercule, néo-péplum à la sauce numérique. Calibré pour profiter de la promotion de 300 : La Naissance d'un empire et couper l'herbe sous le pied à l'estival Hercule de Brett Ratner, le film est-il digne de son auteur, artisan trop vite oublié du cinéma d'action des années 80 et 90 ?


À la vision de cet indigeste production, on imagine sans mal son tournage et notamment les fins de journées, où devaient se retrouver Renny Harlin et son comédien Scott Adkins, histoire d'échanger bons mots et anecdotes. Comme souvent, le comédien compose un antagoniste tout droit échappé des eighties, grimaçant, débile et revanchard, qui nous renvoie instantanément à de délicieux souvenirs. À voir comme la caméra du réalisateur retrouve soudain conscience de son rôle dès lors que le méchant Amphitryon entre en scène, il y a fort à parier que ce bon Renny ne sortait de sa torpeur que pour traiter décemment l'artiste martial, cœur palpitant d'un film tombé dès sa conception dans le coma.

Dans une esthétique numérique bas de gamme, le décor et les costumes mélangent pêle-mêle esthétique romaine, fantasmes grecques, tout en recyclant les codes artificiels de 300 ou de la série Spartacus. Contrairement à ces deux exemples, personne ne s'est inquiété ici de donner le rôle principal à un comédien doté d'un minimum de charisme. Il faudra en effet supporter Kellan Lutz, sorte de marine lobotomisé complètement hors sujet, qui sera beaucoup plus à sa place dans The Expendables 3 que dans ce registre épique. Même les combats, qui jouissent au moins d'un réel engagement physique, se voient défigurés par des chorégraphies paresseuses et déjà interprétées mille fois ailleurs. On ne saurait trop conseiller aux spectateurs, même les moins exigeants, de passer leur chemin, à moins d'être des fans frappadingues de Scott Adkins.


EN BREF : Pensé non pas comme un film, mais comme un produit censé siphonner les succès concurrents, La Légende d'Hercule est terriblement creux et manque de chair pour convaincre.

Résumé

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commentaires
Flo
25/09/2023 à 13:18

Rennie Harlin est toujours là, plus en mode automatique que jamais.
On sent la commande (en 3D) qu’il faut boucler coûte que coûte, en faisant plaisir à quelques fans, et en ne perturbant pas grand monde – vaincre les méchants, se venger, sauver la fille.
Pas trop pompier et pompeux, mais sacrément anesthésié. Et gênant lorsque Kellan Lutz manie des éclairs dignes d’un vieux « Highlander » – plus de budget à ce moment là ?
Ça fera juste une autre interprétation du mythe de Hercule, mais à part la belle Gaia Weiss il n’y a rien à en retenir.

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