Les 3 frères, le retour : Critique

Simon Riaux | 7 février 2014
Simon Riaux | 7 février 2014

Inutile de tergiverser, si Les 3 Frères, le retour atteint une quelconque forme de grandeur, c'est dans la nullité. Plus attendu par personne depuis belle lurette, porté par une triplette de comiques aux parcours inégaux sinon contradictoires, le projet est demeuré pendant longtemps un serpent de mer de la comédie française, avant de se révéler aujourd'hui parfait ambassadeur de sa décrépitude.

 

Revoici donc les célèbres frangins, toujours sales, bêtes et méchants, réunis une ultime fois par feu leur mère, dont les cendres sont rapatriées en France. Voilà grosso modo le canevas de cette nouvelle mésaventure, qui choisit de ne rien raconter et préfère recycler l'intégralité des situations vues dans le précédent film (vilains huissiers, réception explosive, plateau TV halluciné, etc...). Le spectateur se prend au jeu, avant de réaliser que ce nouvel opus a été écrit à la va-vite, avec un mépris souverain pour le public, qui ne mérite pas une intrigue digne de ce nom. De comédie pas finaude, mais dont l'abattage forçait le respect même de ses détracteurs, Les 3 Frères s'est mué en ce que ses auteurs se plaisaient jadis à caricaturer : un attrape-couillon.

 

 

 

 

Si au moins le film daignait nous offrir des performances énervées de Bourdon, Campan et Légitimus, il serait possible de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mais les trois acteurs se livrent à un numéro d'un genre bien particulier. C'est un instant la colère qui étreint le spectateur, jusqu'à ce que la dimension pathétique des trois personnages l'assaillent et l'embarrassent plus qu'autre chose. À l'exception d'une poignée d'envolées délirantes, à base de télé-réalité sabordée, de MDMA ou de cactus surprise, l'absence de rythme, d'envie et de vie dans le jeu du trio est sidérante. On avait beau s'interroger sur la légitimité de ce retour, on ne mettait pas particulièrement en doute la capacité de ses auteurs à renouer avec leur verve d'hier. Il semble bien hélas, que les Inconnus soient tombés dans l'oubli pour laisser place à de curieux Rois Mages, sortes d'Extra-terrestre déracinés.

 

« L'histoire ne se répète jamais, sinon comme une farce » disait Marx, anticipant sans le savoir le devenir d'une des plus emblématiques formations comiques des années '90. Car d'artisans d'un rire grand public et généreux, Campan, Bourdon et Légitimus semblent avoir fusionné avec leurs personnages, pour devenir des caricatures d'eux-mêmes, obsédées par un pognon, des patates, un fric qu'ils ne vont plus chercher dans les rebondissements de leur scénario, mais dans les poches du public.

 

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