Critique : Rigor Mortis

Simon Riaux | 31 janvier 2014
Simon Riaux | 31 janvier 2014

Chanteur, mannequin, comédien, scénariste et désormais réalisateur, la carrière de Juno Mak s'apparente à un surréaliste grand huit artistique qui entamerait aujourd'hui une nouvelle boucle. Une énergie et une variété d'approche qui se retrouvent avec bonheur dans Rigor Mortis, surprenante histoire de vampires chinois, où l'on croisera également fantômes, acteurs suicidaires et taoïstes adeptes des arts martiaux.

Pour qui a soupé de nos représentations classiques des suceurs de sang ou de leur pendants opportunistes et mollassons, le film s'avérera une bouffée d'air frais bienvenue. Le public occidental n'étant pas exactement au fait de la mythologie chinoise, les créatures putréfiées et bondissantes qui habitent littéralement le film proposeront une alternative sanglante aux plus hémophiles. Non content de nous offrir un contexte culturel rafraîchissant, le métrage se permet également de le tordre et d'embarquer ses multiples personnages et figures imposées au gré d'une intrigue foisonnante, où premier degré et humour se marient avec bonheur. Une tornade stylistique et émotionnelle qui ne faiblit jamais et nous impressionne régulièrement par la finesse de son approche, qu'il s'agisse d'un plan séquence intimiste lors d'une toilette mortuaire particulière ou d'un affrontement entre kung-fu et déferlante surnaturelle.

À la perfection nul premier film n'étant tenu, on ne pourra s'empêcher de tiquer devant quelques menus défauts. Produit par Shimizu, le film souffre parfois de sa générosité, s'attardant avec une sincérité touchante sur chacun de ses protagonistes, quitte à perdre le rythme en route ou à littéralement sonner un spectateur peu préparé au maelström qui l'attend. Si les effets spéciaux physique occasionnent de superbes plans lors d'un affrontement final à l'inventivité échevelée, on ne pourra en dire autant de leurs pendants numériques, trop voyants, ou de la photographie, un peu artificielle par endroit. Preuve néanmoins de la réussite de l'entreprise, ces scories typiques d'un certain cinéma asiatiques n'entament jamais l'enthousiasme du spectateur lors de la découverte virevoltante de ce qui restera probablement comme l'une des meilleures surprises de la 21ème édition du Festival de Gérardmer.

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