Soit un programme complexe distillé au sein d’un récit prosaïque, à savoir les mésaventures d’un responsable d’ateliers d’écriture plus porté sur les cuisses hospitalières de ses étudiantes que la magie du verbe. Marc est un enseignant qui a compris depuis bien longtemps qu’il avait plus à gagner des sophismes et de leur parfum capiteux que du sacerdoce littéraire, c’est du moins sa conviction, jusqu’à ce que disparaisse mystérieusement l’élève avec laquelle il vient de passer une nuit éreintante. C’est à Mathieu Amalric que revient la tâche de donner vie à ce petit maître des faux semblants, dont l’univers va s’écrouler au fil d’une enquête policière décousue et des sollicitations sexuelles envahissantes de ses proches.
En choisissant d’entretenir un doute sur la nature des évènements (disparition, meurtre, complot, enquête) les réalisateurs ne pouvaient faire l’économie d’un travail sur le thriller. Hélas, si leur découpage stylisé et pensé comme tel fait régulièrement des merveilles, il ne s’attaque jamais de front aux identités remarquables qu’il charrie. Le scénario souffre d’une semblable indécision, alternant semblant de suspense et séquences totalement ratées, qui dévoilent involontairement au spectateur tous les tenants et aboutissants d’une intrigue finalement bien maigre. Heureusement, les ruptures de ton sensuelles et comiques induites notamment par une épatante Sara Forestier nous maintiennent en éveil. Dans ces incartades où toujours la chair se dérobe, L’Amour est un crime parfait révèle une nature autrement plus intéressante, à mi chemin entre comique absurde et plaisanterie grivoise, que le film n’assume hélas jamais totalement.
La direction d’acteurs est tout aussi inégale. Si Amalric compense de son charisme dissonant les dialogues sur-écrits dont souffre Karine Viard, la perversité délicieuse de son interprétation ne peut masquer le jeu approximatif de Maïwenn ou le traitement trop vaudevillesque du personnage pourtant essentiel de Podalydès. Malgré ces carences et quelques impensés étonnants, comme l’absence du lourdement symbolique incendie inaugural, un certain charme opère, pour peu que l’on oublie un fait essentiel, embarrassant et inattendu de la part des frères Larrieu. En effet, ce n’est pas ici l’image qui sert de moteur au récit, mais bien les dialogues, chargés de rappeler régulièrement au spectateur la nature des relations qui animent les personnages autant que l’avancée de leurs nombreuses pathologies.
Une fin incompréhensible. Un film ambigu . Une questions tangible à laquelle, on ne répond pas .Qu’est-il arrivé à la jeune fille disparue ? Tout tourne autour du professeur. La fin de l’histoire laisse un goût amer et de déception. Vu sous un autre angle; avec des pistes différentes; peut-être que le « moi », humble spectateur aurait saisi le contenu du film. je trouve que les critiques faîtes sont trop « gentils ». Film que je ne reverrai pas.