Critique : En solitaire

Christophe Foltzer | 5 novembre 2013
Christophe Foltzer | 5 novembre 2013

Premier film du directeur de la photographie attitré de Guillaume Canet (qu'on retrouve dans un rôle), Christophe Offenstein, En solitaire s'annonçait intrigant de par le cadre de son histoire : L'aventure de François Cluzet qui se fait le Vendée Globe (En solitaire donc), jusqu'au moment où il découvre un passager clandestin dans son bateau, un ado mauritanien qui, s'il est découvert par les organisateurs, le disqualifiera puisque, du coup, il n'est plus En solitaire. Alors oui, le principe est carrément intéressant, d'autant que le film a quasiment été tourné en live sur un bateau du Vendée Globe dans des conditions réelles et que le résultat formel est à la hauteur de l'ambition.

Ca sent bon le récit initiatique, le vieux loup de mer bougon qui va redécouvrir son humanité et sa part d'enfance au contact d'un petit gamin sorti de nulle part (ça rappelle plein de trucs bien). Sauf que non, cette belle promesse s'essouffle dès les premières minutes. Attention, techniquement c'est  impressionnant (surtout pour un premier film), le pari esthétique était considérable et à deux-trois fautes de goût près, il est gagné. Le gros problème, c'est le scénario. Ecrit par le réalisateur et le producteur (ceci expliquant peut-être cela), il se révèle totalement artificiel, neuneu, faussement naïf au point d'en devenir cynique sur la fin, complètement creux et sans aucun sens. Il ne s'agit que d'un enfilement de séquences cousues de fil blanc avec la grosse erreur de nous montrer ce qui se passe à terre au même moment. Voir Virginie Efira tenter de faire amie-amie avec sa belle-fille et Guillaume Canet tirer une fois de plus la tronche parce que Cluzet fait pas comme il veut, ça tue le rythme et toute l'identification indispensable au personnage du skipper pour daigner s'intéresser à son sort. Et ce n'est pas la direction d'acteurs aléatoire qui va arranger la sauce (Cluzet n'est pas convaincant dès lors qu'il doit exprimer la moindre émotion, Samy Seghir n'a rien à faire).

Du coup, aucun suspense, aucune émotion, aucune métaphore (le personnage du gamin n'étant au final qu'un teubé allongé sur son lit, attendant que ça se passe), aucune logique dramaturgique et psychologique concernant son duo principal, bref, c'est énervant, inintéressant et franchement ennuyant. C'est d'autant plus dommage qu'encore une fois Offenstein assure formellement. 

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