Critique : It felt like love

Maryne Baillon | 15 juillet 2013
Maryne Baillon | 15 juillet 2013

Il y a quelque chose de constamment troublant dans It felt like love. Peut-être parce que le premier film d'Eliza Hittman explore avec un réalisme déconcertant l'intimité d'une jeune adolescente de quatorze ans naïve, un peu paumée, piquée par une curiosité sexuelle et amoureuse lorsqu'elle rencontre Sammy, un été, sur cette plage de Brooklyn. Il est plus vieux, elle n'a aucune expérience ni de l'acte ni de l'amour. Dans une famille désunie (absence de communication avec son père et privée de figure maternelle), son seul point de repère devient par la force des choses sa meilleure (seule ?) amie dont la sexualité précoce va devenir un exemple pour elle.

La manière dont la réalisatrice utilise le regard sensible et inexpérimenté de cette jeune adolescente pour définir la nature de ses plans, captive : de longs plan-séquences s'attardent sur un poignet, une épaule, la peau qui frissonne au contact du corps de l'autre témoignant chez son observatrice un profond désir de contact humain et d'amour dont elle ne comprend pas les ficelles, elle qui ne l'a jamais vécu dans son foyer. L'accent mis sur le réalisme crée une expérience encore plus immersive au sein du monde subjectif de Lila (incroyablement bien jouée par Gina Piersanti). Sa naïveté et sa maladresse deviennent poignantes lorsqu'elle prend des décisions douteuses qui la mettent en danger alors qu'elle ne cherche ainsi qu'à aller vers les autres.

À une mise en scène audacieuse et poétique vient s'ajouter un scénario, également écrit par Eliza Hittman, qui apporte un regard nouveau et plus ancré dans la réalité à une histoire intime et tendre sur la sexualité féminine.

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