Critique : Atlantic rim

Thibaud Gonzalez | 11 juillet 2013
Thibaud Gonzalez | 11 juillet 2013

Dans une semaine, jour pour jour, sort le très attendu Pacific Rim de l'ami Guillermo Del Toro. Et après avoir eu la chance d'en découvrir un dizaine de minutes il y a de cela quelques semaines, je trépignais d'impatience de pouvoir découvrir le film en projection de presse. Hélas, la vie d'un stagiaire à Ecran Large peut être très dure. Et il est souvent le premier que l'on sacrifie ("- Les femmes et les enfants d'abord, puis les plein-temps, les pigistes... et les stagiaires ! - Euh trop tard... ils se sont noyés...").  Après m'avoir prévenu que la projo tant convoitée allait se passer de ma présence faute de place, mon cher rédac chef m'annonce que je n'ai pas complètement perdu au change. En effet, j'allais avoir l'immense bonheur, que dis-je l'incroyable privilège d'être le premier à la rédac à découvrir... Atlantic Rim ! Soit la version cheap du film de Del Toro produite par Asylum. Euh, comment on dit se faire n... en langage stagiaire ?


Asylum, grand spécialiste du mockbuster, ou la version parodiée très premier degré d'un blockbuster, nous livre donc sa copie de Pacific Rim, tout en se permettant une petite originalité : il change d'océan (bim ! l'idée du siècle, enfin plutôt l'idée qui leur permet d'éviter tout procès avec la Warner). Mis à part cette "prise de risque", on  retrouve la même histoire. Des monstres, genre dinosaures, émergent d'une faille, au fond de l'eau, et mettent le boxon. Heureusement, les militaires, qui ont pensé à tout, ont dans leurs cartons trois robots géants dont on ne sait pas vraiment à quoi ils servent, mais qui du coup se trouvent être vachement utiles dans le cas présent. Nos trois robots, chacun identifié par une couleur différente (du genre force rouge, force bleue, force verte), sont dirigés par trois pilotes non moins émérites, dont la caractérisation tient sur un quart de timbre poste. On a donc la tête brulée, la femme  (oui, juste la femme, chez Asylum, cela suffit amplement pour construire un personnage), et le gentil (enfin pas si gentil que ça car il avouera avoir niqué la copine de notre tête brûlée). Il y a aussi le général, joué par Graham Greene (Twilight, Danse avec les loups, et pour le coup Je paye mes impots). Un militaire dans la plus pure tradition des nanars, c'est à dire ne maîtrisant qu'une seule émotion.

Les états émotionnels de  Graham Greene.

 

Mais le must dans Atlantic Rim, ce sont ses séquences d'action. Quoi de plus excitant que de voir un homme mimé un combat de boxe, assis sur son siège, dans un pièce sombre (symbolisant le poste de pilotage). Le paroxysme intervenant lorsque les robots se retrouvent armés d'armes blanches (Power Ranger style). On assiste alors à une performance d'acteur époustouflante, voyant nos valeureux pilotes fendre l'air avec intensité, gesticulant, reproduisant des mouvements d'épée ou de hache alors qu'ils n'ont bien sûr rien dans les mains. Un moment d'anthologie ("Tiens méchant monstre, prends ça !") qui rappelera sans doute aux gamers leurs meilleurs moments passés sur la Kinect.

Après un stage Kinect, les acteurs étaient prêts pour leur rôle

 

Et si, dans Pacific Rim, les affrontements entre robots et kaijus constituent les moments les plus intenses du récit (enfin, j'imagine vu que je ne suis pas à la projo, grrrrr), dans Atlantic Rim, on se concentre plus sur le défonçage de porte à coup de marteau (3 minutes de suspense insoutenable).

Arrivera t-il à libérer son pote ?  Hitchcok n'aurait pas mieux fait.


On repassera ensuite sur l'aspect cheap des costumes et des décors (c'est tout juste si on ne voit pas sur les armes des militaires des bouts en plastiques rouge), ainsi que sur les énormes invraisemblances du scénario. On voit, par exemple, le gentil entrer dans un bar en feu pour sauver une petite fille en gardant l'arme à la main tel un soldat d'élite (bah ouais, ça donne du style). On ne parlera pas non plus de la réutilisation régulière des mêmes séquences d'effets spéciaux, puisque c'est le lot de toutes ces productions sans budget ou presque. Par contre, on aura tout le loisir de se bidonner de ce tic qu'ont tous les protagonistes parlant avec un micro de mettre la main à l'oreille pour bien faire comprendre ce qu'ils font.

Cliquez sur l'image pour voir la bande annonce

Dernier point, mais non des moindres, la durée. Le film dure 1h20, mais grâce à un rythme trépidant et à une musique militaire pas du tout répétitive et omniprésente, il semble durer facilement quatre longues heures (un des rares films qui aura réussi à m'endormir non pas une, non pas deux, mais bien trois fois). On attend maintenant avec impatience la suite. Indian Rim ? Artic Rim ? Mediterranean Rim ?

PowPowPow Power rangeeer !!!

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