Critique : Welcome to the Punch

Johan Wyckaert | 5 avril 2013
Johan Wyckaert | 5 avril 2013

Avec Trance le nouveau Danny Boyle qui sortira le 8 mai, James McAvoy squatte les écrans (du moins en festival) puisqu'il est aussi le héros de ce Welcome to the punch réalisé par Eran Creevy et produit par Ridley Scott, qui vient de faire l'ouverture du festival du film policier de Beaune.

Il y incarne Max, un flic obsédé par la traque de Jacob (Mark Strong), le criminel dont il n'a pu empêcher la fuite en Islande. Lorsque ce dernier est obligé de revenir à Londres pour aider son fils impliqué dans un cambriolage qui a mal tourné, les deux ennemis se voient contraints de coopérer pour déjouer un vaste complot. Rien de très original, mais le réalisateur Eran Creevy sait malgré tout divertir le spectateur, de sa scène d'intro « punchy » au final en forme de gunfight, hélas trop bref pour être réellement jouissif. L'influence de chefs d'œuvre du genre comme Heat de Michael Mann ou clairement affichées par le réalisateur, comme les polars venus d'Asie, plane sur le film mais jamais en sa faveur. Pourtant le film est ambitieux, Eran Creevy offre quelques plans de toute beauté. Londres est filmée (surtout de nuit) à l'américaine, avec de nombreux plans aériens qui en donnent une image inédite, les lumières bleutées et froides remplacent ainsi les images de grisaille et de pubs.

Welcome to the punch possède heureusement deux acteurs charismatiques et un casting essentiellement « british » impressionnant, ce qui le différencie du simple téléfilm, et sans lesquels il serait sûrement assez vite oublié. Ainsi, aux côtés de James McAvoy et Mark Strong, on retrouve Andrea Riseborough, Peter Mullan, ou encore Steve Oram (Touristes de Ben Wheatley). Il est donc d'autant plus dommage qu'avec une telle galerie, seul Mark Strong, toujours excellent, semble jouer un personnage un peu plus fouillé et attachant. James McAvoy paraît lui moins crédible en flic hargneux et torturé. Les personnages restants sont trop clichés ou trop peu présents pour être mémorables. La faute à un scénario qui essaie d'en faire trop. Ainsi, on aurait aimé que le film perde en frénésie et en rebondissements, plus ou moins surprenants, pour gagner davantage en clarté et en profondeur. Le final ne nous touche pas autant qu'il aurait pu, la faute à des personnages auxquels on n'a pas vraiment eu l'occasion de s'intéresser. A l'image de la relation entre McAvoy et Riseborough à peine esquissée.

Au final, reste le sentiment d'avoir passé un bon moment (en étant indulgent) mais surtout la déception que le « punch » attendu, à défaut de nous laisser K.O., ne soit pas plus qu'une petite tape amicale.

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