Critique : Mundane history

Nicolas Thys | 17 janvier 2013
Nicolas Thys | 17 janvier 2013

Parmi les qualificatifs idiots qui trainent dans les conversations pour définir un film, le plus adapté à Mundane history serait celui de « Film de festival » dans le sens où c'est le type d'oeuvre qu'on voit ou qu'on imagine au détour de toutes les compétitions parallèles. Son esthétique perdue entre un faux onirisme et un faux réalisme, sa narration instable dans laquelle le sens peine à émerger, des acteurs qui ne semblent pas non plus savoir où ils vont, peu de mots, peu d'action. En somme, un film qui nous dit : « Regardez je ne suis pas formaté comme tout ce que vous pouvez voir ailleurs » mais qui l'est tout de même et bien plus qu'on ne l'imagine.

Alors oui, c'est comme pour tout. De la même manière qu'on aimera les polars ou les westerns classiques même si beaucoup se ressemblent, se répètent et sont des variations sur des thèmes connus, on peut aimer ce type de film. Un côté incompréhensible, un flottement perceptible, centré sur une histoire basique et souvent venu d'ailleurs (d'où le côté « découverte » sur lequel beaucoup insistent). Mais de la même manière que certains westerns ou polars sont meilleurs que d'autres, certains films du genre sont bien plus réussis et profonds et c'est peut-être même plus difficile dans ce cas présent de ne pas tourner à vide. N'est pas Apichatpong Weerasethakul (comparaison inévitable) qui veut.

On comprend les gens qui s'ennuient profondément devant Mundane history et consort comme on comprend ceux qui semblent captivés mais au final, sous ses dessous faussement expérimentaux, difficile de dire que le film d'Anocha Suwichakornpong apporte quelque chose. Le sentiment de l'avoir déjà vu ailleurs, pour peu qu'on fréquente les festivals, ne nous quitte pas. Difficile aussi de le qualifier de bon ou de mauvais. Il existe c'est tout. Quelques exemples de ce type de films sortent tous les ans en salles mais, au fond, ils défilent dans les mémoires pour ne laisser que de vagues impressions. Il n'en reste qu'une image, deux au maximum et surtout, assez souvent, un sentiment de vide.

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