Critique : Tango libre

La Rédaction | 27 novembre 2012
La Rédaction | 27 novembre 2012

Le film s'ouvre sur une scène au ralenti, accompagnée de la musique de Woodkid (Wasteland). Deux hommes terminent un braquage, les billets de banque s'envolent dans le ciel gris, l'un des convoyeurs de fond gît sur le macadam, mortellement touché.

Tango Libre, c'est l'histoire d'une rencontre insolite entre un gardien de prison, Jean-Christophe (François Damiens), passionné de Tango, et d'une mère (Anne Paulicevich) élevant seule son fils Antonio. Elle partage sa vie entre les visites au parloir de la prison faites à son mari, Fernand (Sergi Lopez) ainsi qu'à son amant Dominique (Jan Hammenecker), nos deux braqueurs aujourd'hui sous les verrous, et les cours de Tango qu'elle suit avec Jean-Christophe. Le film entre donc rapidement dans un quatuor amoureux touchant de maladresse, de tendresse, de non-dits et de tango.

Il y a le mari jaloux qui pour garder sa femme, demande au caïd argentin de la prison de lui apprendre à danser le tango (requête très risquée tout de même dans l'univers carcéral), l'amant discret qui tente tout au long du film de manière complètement maladroite de préserver Alice et de la rendre heureuse, et enfin, le maton solitaire qui gravite autour du petit groupe ayant pour seul compagnon de vie un petit poisson rouge de 15 ans. A eux trois, ils forment l'homme idéal d'Alice et bien qu'elle entretienne des relations très différentes avec chacun, celles-ci se complètent, mises en valeur par des formes de dialogues particulièrement bien agencés, Quelques blancs avec l'un, un échange abondant avec l'autre, et juste la danse, le contact physique et charnel de la danse avec le troisième.

La danse quant à elle, incarne le fil d'Arianne reliant les personnages; tantôt elle les sépare, tantôt les rapproche. On assiste à quelques scènes de tango dont une d'une virilité endiablée. Le choix des musique a été fait avec soin alternant fréquemment rythmes plein de fougue et silences mesurés.

Frédérique Fonteyne signe un joli film, construit autour d'une belle histoire pleine de tendresse écrite par son scénariste de toujours Philip Blasband ainsi que par l'interprête d'Alice, Anne Paulicevich. Resté fidèle à des acteurs avec qui, il a travaillé auparavant (Une liaison pornographique ainsi que son premier film Max et Bobo), Frédérique Fonteyne parvient à les diriger dans une harmonie et une osmose parfaite avec leur personnage.

Linoc Taum


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