Critique : Sabrina

Marion Justinien | 3 octobre 2012
Marion Justinien | 3 octobre 2012

 « Once upon a time (...) ». Dès la première séquence, le ton est donné. Sabrina, Cendrillon des temps modernes, est la fille d'un chauffeur au service d'une riche famille. Elle se languit secrètement de l'un des fils héritiers, David Larrabee (interprété par William Holden). Le père de Sabrina envoie sa fille suivre des cours de cuisine à Paris. Quelques années plus tard, à son retour, la jeune femme est métamorphosée. Son amour pour David, lui, reste intact.  

On regarde toujours avec plaisir Audrey Hepburn se métamorphoser en reine de l'élégance, pour la 3e fois de sa carrière (suivront My Fair Lady et Charade), sous l'égide du couturier Givenchy, qui contribuera à faire d'elle une icône du chic. L'actrice interprète avec grâce une jeune femme, naïve et pétillante.

 Mais « conte de fée » oblige, il y a un élément pertubateur. David est sur le point de sauter le pas (pour la 4e fois !), avec un bon parti, en vue des bonnes affaires de la famille. Son frère aîné, Linus, est aux commandes de l'opération. Ce dernier est un bourreau de travail, austère, incarné par Humphrey Bogart (le rôle était jusqu'à là dernière minute, prévu pour Cary Grant). Evidemment, personne (ou presque !) ne prévoit que Linus succombe au doux regard de la belle Sabrina... 

« If only I was ten years younger... », soupire Linus, sous le charme. « Ten »... voir un peu plus.. Au moment du film, Bogart a 54 ans. Hepburn, 25. La différence est frappante, mais les deux stars incarnent un couple sincère et bien assortie, bien que tout les oppose. Boggie ne trouve pas, ici, son meilleur rôle, mais sa prestation d'un homme, en apparence insensible, convainc.

Alors bien sûr, Billy Wilder nous a habitué à plus de profondeur et de subtilité, jouant avec les genres, allant jusqu'à dresser des portraits acerbes d'Hollywood (Sunset Boulevard). Pas non plus besoin d'être Einstein pour deviner l'issue finale de l'histoire. Le réalisateur signe pourtant une comédie sentimentale agréable, portée par le charme des trois interprètes de légende. C'est gentillet et drôle, emmené par des seconds rôles comiques inspirés, comme notamment John Williams. L'acteur incarne à merveille le comique de situation d'un père coincé entre son travail et son rôle paternel.  Et, on regarde inlassablement Audrey Hepburn, fredonner La vie en rose à Humphrey Bogart... 

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