Critique : La Garçonnière

Laurent Pécha | 8 juillet 2012
Laurent Pécha | 8 juillet 2012

Comédie cynique proche du mélodrame,  La Garçonnière est une vision lucide de la société américaine et de ses travers. Chaque séquence offre l'occasion à Billy Wilder de s'amuser à mélanger avec virtuosité les angles d'attaque d'un scénario d'une précision stupéfiante. En résulte une oeuvre qui réussit à être à la fois une satire féroce du monde du travail (la vie professionnelle dans la compagnie d'assurance), une comédie vaudevillesque (Baxter et ses voisins), et une belle romance (l'ydille entre Baxter et Fran).

Tout l'art de Wilder réside dans cette évocation des mauvais rouages de la société. A commencer par une vision du sexe sans concession vu comme un passe temps ou comme un moyen indirect de gravir les échelons. A l'époque où le Code Hays sévissait encore, la malice de l'auteur de Certains l'aiment chaud, aura été de glisser tout ceci sous la forme d'un divertissement à la bonne humeur communicative.

Filmé dans un superbe scope noir et blanc qui élargit parfaitement le cadre restreint de l'appartement de Baxter, le film offre à Jack Lemmon et Shirley MacLaine deux rôles en or. A tel point qu'ils parviennent, avec leur humanité, à créer l'un des couples les plus mémorables qu'Hollywood nous ait jamais offerts. On ne le dira jamais assez : Billy Wilder était un pur génie. Chaque plan de La garçonnière est là pour le rappeler.

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