Critique : Arrête de pleurer Pénélope

L'adaptation d'une pièce de théâtre à succès peut donner de vraies perles qui deviendront cultes comme Le dîner de cons ou La cage aux folles, ou les pires catastrophes trop nombreuses pour être citées ici (ok, Ma femme...s'appelle Maurice n'y échappera pas). Autant dire que la pression était énorme pour Arrête de pleurer Pénélope, pièces à succès jouées durant plus d'une décennie par les comédiennes & auteurs, Juliette Arnaud, Corinne Puget et Christine Anglio.

Mais elles ont réussi leur pari en évitant le premier écueil : la transposition plan par plan, en choisissant de donner une suite à leurs aventures, plutôt que de faire une simple adaptation. Ainsi les fans des pièces seront ravis de voir les personnages évoluer dans un nouvel environnement. Et ceux qui ne connaissent rien à l'histoire pourront suivre le film sans difficulté. Après 14 ans, les comédiennes ont profité de tout ce que le cinéma propose : du plein air, des rebondissements et des personnages secondaires savoureux. Quelle bonne idée que de choisir la toujours géniale et volubile Maria Pacôme pour interpréter la tante de Chloé (Juliette Arnaud). De même, Jacques Weber a toujours cet œil qui frise, cette malice parfaitement adapté à l'univers des « Pénélopes ».

Sur une trame assez classique des trois amies perdues de vue, qui se retrouvent le temps d'un week-end, entre coups de gueule, larmes et fous rires, les filles parviennent à surprendre, émouvoir et surtout divertir sans temps mort. Les personnages sont plus complexes qu'ils ne le laissent paraître et les réalisatrices laissent le temps à chacune de briller. On n'est pas au niveau de Mes meilleures amies pour cause de maladresses, mais on s'en approche humblement.

Vous vous souviendrez longtemps de leur chorégraphie en boite de nuit provinciale typique, et de la robe lamée or de Leonie (Corinne Puget). C'est véritablement l'occasion de mieux connaître ces comédiennes talentueuses, aussi à l'aise en trio qu'en solo.  Jouer et réaliser leur premier film, sans fausse note était un vrai défi. En le réussissant, Juliette Arnaud, Corinne Puget et Christine Anglio, sont désormais des noms à suivre au... cinéma.