Critique : Asura

Nicolas Thys | 5 juin 2012
Nicolas Thys | 5 juin 2012

Lorsqu'on pense long-métrage d'animation japonais, Ghibli ne cesse de revenir en point de mire. Et la comparaison avec d'autres studios s'avère souvent désastreuse. Et malgré certaines qualités et des productions honorables, la Toei est loin derrière Miyazaki et consort que ce soit d'un point de vue créatif ou financier. Et Asura ne fait pas le poids : une animation parfois bancale, une fluidité qui nous fait nous demander si le film n'est pas d'abord une grosse production télévisée avant d'être une réalisation pour le cinéma, des dialogues qui ne font qu'insister sur ce que l'image montrerait très bien seule, un scénario pas toujours très fin, des personnages et situations caricaturales, un graphisme un peu excessif...

Pourtant à y regarder de plus près, il est étonnant à plus d'un titre et difficile à détester. La première raison est située hors du film. Asura prend en ce moment parfois des airs prophétiques et il est impossible de s'affranchir de l'actualité la plus récente en suivant les péripéties de ce petit personnage, semi-bête, livré lui-même, qui se nourrit de chair humaine pour subvenir à ses besoins car toute la nourriture semble épuisée. La deuxième raison réside dans les quelques fulgurances formelles qui nous font oublier partiellement les défauts précédemment cités. Notamment dans le final, depuis la poursuite à travers les champs, avec le changement de personnalité de la jeune fille, les couleurs qui s'amplifient, le mouvement qui se fait plus prononcé et plus violent à mesure que l'enfant cherche une paix qu'il ne trouvera jamais. Les apparitions du bonze et du seigneur également, qui malgré un degré de kitsch assez élevé parfois, sont plutôt bien gérées.

Et au final, malgré un semi ratage technique avec un procédé pas encore assez au point, on ne peut renier les aventures de ce petit être qui se cherche une humanité, nouvelle variation autour de l'enfant sauvage qui lorgne cette fois vers le démon invincible et torturé sans toutefois éviter les poncifs du genre. Et on se prend à imaginer ce qu'aurait pu faire le réalisateur aux commandes d'un sujet de même envergure mais avec un scénario plus travaillé et davantage de moyens mis à disposition...

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