Critique : 25 Novembre 1970 : Le jour où Mishima a choisi son destin
L'ensemble aura été produit avec peu de moyens, voire des bouts de ficelle, tant il paraît rapidement évident que le terme de reconstitution ne correspond pas à cette histoire se déroulant majoritairement dans les années soixante. Décors, accessoires et costumes donnent le sentiment d'assister à l'un de ces interminables docu-fiction, une orientation pédagogique que partage également le scénario, beaucoup trop scolaire et didactique. Les acteurs sont clairement engoncés dans un enchaînement de séquences trop rigides pour laisser leur jeu se déployer, si bien qu'aucune émotion n'affleure jamais de leurs performances stéréotypées. Enfin, la lumière, qui ferait mal aux yeux d'un opérateur de Plus Belle la vie, achève de repousser le film à des lieues des standards cinématographiques actuels.
Si tous ces défauts techniques de sont pas pareillement à mettre sur le dos de Wakamatsu, on est en revanche beaucoup plus circonspects quant aux passages de l'existence de Mishima clairement esquivés par le scénario. Il manque des pans entiers de son histoire personnelle, de sa carrière littéraire, ses rapports ambivalents avec les hommes ou les conséquences du prix Nobel sont sagement ignorées. Une performance quand on sait que le film s'étale sur deux bonnes heures.
En l'état on ne saurait trop vous recommander de passer votre chemin et d'en rester à l'œuvre de lécrivain.
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