Critique : Hors les murs

Un film avec en vedette un couple homosexuel peut aborder différents sujets, à commencer par la séropositivité, déjà traitée, par exemple, dans Les Nuits fauves ou encore Les Témoins. Plus en phase avec une certaine actualité électorale, le film peut aborder le mariage gay et l'adoption pour les couples homosexuels. Cependant, aucun de ces thèmes ne sera abordé dans Hors les murs qui va simplement, à partir d'un coup de foudre, « tester » la résistance de cette nouvelle union au fil du temps (18 mois environ) et des évènements.

Dans l'ordre, ils vont donc sortir ensemble et s'aimer, puis se soutenir dans les moments difficiles, ces mêmes aléas de la vie qui vont mettre leur couple à rude épreuve et, pour finir, se rejeter. Un rejet pour le bien de chacun ? Telle est la question vers laquelle semble tendre le récit. Le couple en question est interprété par un duo Guillaume Gouix - Matila Malliarakis d'une grande justesse même si le second pourra apparaître un peu trop simplet / efféminée. Pour son premier long-métrage (une coproduction franco-belgo-canadienne), David Lambert filme ses deux amants avec délicatesse, sans fausse pudeur ni tabou, avec juste ce qu'il faut de retenue lors des séquences sexuées (non sans un zeste d'humour), même s'il se permet par endroits des mouvements de caméra un peu too much qui dénote avec le reste de sa mise en scène (un 180° en plongé, 2/3 travellings latéraux...).

Too much, tel est précisément le défaut de ce premier long-métrage qui ne comporte justement aucune surprise et déroule tranquillement son intrigue jusqu'à son terme et, in fine, aurait tout aussi bien pu prendre pour vedette un couple hétéro.