Critique : Le Repenti

Stéphane Argentin | 19 mai 2012
Stéphane Argentin | 19 mai 2012

« Selon la loi de "pardon et de concorde nationale", un djihadiste qui décide de quitter la montagne pour regagner son village doit se rendre à la police et restituer son arme. Il bénéficie alors d'une amnistie et devient un "repenti" ». C'est avec cette inscription que débute le film Le Repenti pour un « retour à une vie normale » dont on devine bien vite qu'il ne va pas se dérouler sans heurt.

Les premiers auront lieu dans le village natal de cet ex djihadiste où il se retrouve bien vite accusé de meurtre et qualifié d'assassin par des personnes pas vraiment enclines à lui accorder le fameux pardon. Mais c'est au hasard d'une rencontre dans une pharmacie que le véritable propos du film va aller puiser : celui de l'opposition entre le repenti et ses victimes. Débute alors une longue traversée du désert pour le film, et avec lui le spectateur, face à un récit qui distille au compte goutte les tenants et aboutissants de l'histoire avec une platitude neurasthénique à tous les niveaux : acteurs inexpressifs au possible, mise en scène sans éclat...

Et ce n'est qu'au cours du dernier quart d'heure et au terme d'une virée sur les routes que n'aurait pas renié le Nuri Bilge Ceylan d'Il était une fois en Anatolie qu'éclate pour de bon la finalité de ce Repenti : celui d'un film et d'une nation où les blessures du passé ne sont pas si facile à panser et où les excès de violence du djihadisme laisseront pour longtemps encore des plaies béantes. Afin d'abréger les souffrances du spectateur, Le Repenti aurait tout aussi bien pu se contenter d'un court-métrage avec ces quinze dernières minutes.

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