Critique : Chercher le garçon
Pour son premier film, la réalisatrice Dorothée Sebbagh ne choisit pas la facilité et s'attaque à un sujet éculé, le célibat féminin passé trente ans. Sauf que si son héroïne a tout d'une Bridget Jones, Chercher le garçon ne tombe jamais dans les travers attendus de son intrigue et joue la carte de l'originalité. Le film s'articule ainsi sur un principe scénariste simple : une succession de saynètes mettant en scène différents premiers rendez-vous et les questions qui en découlent. L'alchimie sera t-elle la même passée le cap de la réalité ? Son profil est-il correct ? Et surtout, de quand date vraiment sa photo de profil ? Sous la forme d'un speed dating, le film laisse alors trois minutes aux différents prétendants pour faire leurs preuves, auprès d'Emilie comme du spectateur. Et d'offrir alors une galerie de personnages masculins haute en couleurs. Qui du fan de Hugh Grant, du poète transi ou de l'adorateur des bonobos trouvera grâce à ses yeux ?
Porté par une actrice formidable, Sophie Cattani, repérée dans Tomboy et Polisse, Chercher le garçon séduit par sa liberté de ton. Armée d'un simple appareil photo, Dorothée Sebbagh propose ainsi une sorte de fiction documentaire où l'improvisation est reine. Ici rien n'est écrit ou presque, donnant au film une vivacité et une fraîcheur salvatrice. Drôle et enjoué, Chercher le garçon s'inscrit dans la droite lignée de La Reine des pommes, premier film de Valérie Donzelli, par son côté bricolé et sans le sou. Il en résulte un film débarrassé de toutes contraintes si ce n'est le plaisir immédiat du spectateur face à cette touchante farce sentimentale.
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