Critique : Howl
Cette vision du monde c'est celle que les réalisateurs nous proposent à travers ce portrait illustré du poète, Allen Ginsberg, et du procès qui lui fut intenté suite à la parution de son recueil intitulé Howl en 1957. Allen Ginsberg, incarné de façon troublante par James Franco (qui va décidément se coller une étiquette d'acteur de rôles gays au cinéma, après Harvey Milk), se livre sous forme d'interview entrecoupée de flashbacks et de séquences d'animations, parallèlement à l'évolution de son procès, dont il est absent. Tout y passe : sa relation plus qu'amicale avec Kerouac, sa rupture avec Neil Cassidy, son histoire d'amour avec Peter Orlovski, sa conception de la poésie, sa technique d'écriture,...
Le tout orchestré par une mise en scène moderne et un montage subtil mêlant quatre trames narratives différentes : l'interview de Ginsberg chez lui, les archives illustrant le récit du poète (les photos de Carl Salomon étant parmi les plus surprenantes) le déroulement du procès (jusqu'au verdict et l'acquittement de l'accusé) et une lecture des poèmes de Howl illustrée par des scènes d'animation fantasmagoriques, techniquement envoutantes.
Un film en forme de portrait résolument original, servant un fond on ne peut plus intéressant, rarement exploré au cinéma ; un plaidoyer (porté par l'avocat de l'éditeur Lawrence Ferlinghetti, incarné par John Hamm) pour l'indépendance de la littérature et la libre pensée, dont la presse et les intellectuels feraient bien de s'inspirer en ces temps ci !
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