Critique : Recherche bad boys désespérément

Sandy Gillet | 8 février 2012
Sandy Gillet | 8 février 2012

Quelle mouche a encore piqué les « créatifs » de chez Métro pour nous pondre une horreur de titre pareille tout droit sorti des années 80 ? Au moins le film de Susan Seidelman (Recherche Susan désespérément) avait pour lui la légitimité d'une traduction littérale. Mais là on a tout de même en VO One for the money. Alors certes, c'est une expression pas facile à retranscrire mais pourtant bien en phase avec le sujet d'un film qui ne tourne en effet que sur la thune. Où il est question de la reconversion d'une vendeuse d'un grand magasin spécialisée en lingerie féminine en chasseuse de prime. Crise économique oblige.

Outre le pitch de départ un peu, disons, tiré par les cheveux, c'est Katherine Heigl et sa beauté toute chevaline (ahhh cette dentition) mais non dénuée d'atouts plus que sexy qui occupent le devant de l'affiche. Normal me direz-vous puisque c'est l'actrice et sa maman qui produisent. Quoi de mieux par les temps qui courent de pouvoir en effet compter sur soi-même et ses proches pour se donner le premier rôle ? Encore faudrait-il ne pas s'octroyer un personnage au caractère ultra prévisible et à l'épaisseur d'une feuille de papier 80 grammes. Ou se jeter à corps perdu au sein d'une intrigue, qui si elle rappelle les heures les plus glorieuses de la « comédie policière » des années 80 (décidément) de par son traitement (photo « roots », cadrages et montage qui respirent, mise en scène à l'avenant pour ne pas dire paresseuse), n'en demeure pas moins très loin des standards frontalement siphonnés (Midnight run, Étroite surveillance...).

La faute aussi à une interprétation générale en roue libre. Jason O'Mara, le chassé mais aussi celui qui a mis un petit coup à la grande Katherine quand ils étaient étudiants (dans le film, faut suivre) est encore moins convaincant que dans la série Terra Nova (Sic !) et John Leguizamo est là en touriste. Enfin, les dialogues font la part belle au remplissage et on se fout royal de l'histoire. Bref, comme dirait l'autre, c'est très peu mais suffisant tout de même pour ne pas trop ronger son frein durant la projection et d'attendre patiemment que les lumières se rallument. À croire franchement que tout cela n'a été mis en place que pour faire de l'argent. Un « One for the money » de plus en quelque sorte.

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