Critique : Celles qui aimaient Richard Wagner
Dire qu'il s'agit d'un projet éminemment modeste appelle quelques précisions. En effet, le long-métrage ressemble à un court sur-gonflé, ou à un film de fin d'étude, plus qu'à une oeuvre à part entière. En résulte un travail sûrement conséquent mais minimaliste sur les lumières, les décors, dès lors qu'il ne s'agit pas de monuments historiques, et les costumes. Dès lors, il est impossible aux comédiens, malgré leur bonne volonté de donner vie à l'ensemble, l'insuffisance du dispositif déployé autour d'eux s'accentue chaque minute, enterrant la crédibilité du projet six pieds sous terre.
On est également sceptique sur le casting. En effet, si Balmer fait tout ce qu'il peut pour incarner Richard Wagner, aidé par Michèle Mercier et la jeune Anne-Christine Caro, leurs efforts sont entamés par la présence envahissante de Roberto Alagna et de Stéphane Bern, en surjeu permanent, quand ils ne sont pas tout bonnement hors sujet. Ajoutez à cela des dialogues trop figés pour que le tableau s'anime, et vous obtiendrez un ensemble terriblement indigeste, pour ne pas dire embarrassant.
Reste le sentiment étrange d'assister à la naissance d'un pur ovni, d'un objet cinématographique dont on comprend mal comment il est arrivé jusqu'à nous, et qui peut parfois procurer une hilarité nerveuse et contagieuse. Mieux vaut oublier ce qui en l'état tient du nanar intergalactique, et souhaiter à ses participants de trouver meilleur écrin pour leur talent et leurs ambitions.
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