Critique : La Brindille

Manon Provost | 20 septembre 2011
Manon Provost | 20 septembre 2011
A l'image de son parcours cinématographique, la jolie moue de Christa Theret reste intacte et continue de charmer. Se révélant moins LOL que dans le film de Liza Azuelos en 2008, Christa Theret a déjà prouvé, dans Le Bruit des Glaçons de Tavernier, son envie de s'émanciper en jouant le rôle d'une fille se dénudant facilement. Avec La brindille de Emmanuelle Millet, la jeune comédienne poursuit avec inspiration ses choix filmiques en acceptant judicieusement ce rôle, habilement écrit, de fille-mère prenant la fuite devant le poids d'une maternité inopinée.

Un mur blanc et une vie entière qu'il reste à écrire : à tout juste 20 ans, Sarah a des rêves colorés plein la tête et une soif de liberté. Autonome et prête à conquérir le monde, elle est stoppée dans son élan par l'annonce d'une grossesse bien trop avancée pour être arrêtée. Face à un destin qu'elle n'a pas décidé, elle refuse de perdre le contrôle de son être et de sa vie. Avec la fuite comme seul remède, elle poursuit sa route mine de rien, arpente le bitume de Marseille et court à en perdre haleine. Une façon pour elle de ne jamais « se poser », et surtout de ne pas penser à ce qui va changer.

Avec ce premier film, Emmanuelle Millet dévoile sa sensibilité, son attrait de l'autre, son œil observateur et l'étendue de son talent de scénariste; elle livre une narration construite et équilibrée, portée par une écriture visuelle simple mais travaillée. Sans conteste, le charme opère et cela va de pair avec la façon très spontanée de Christa Theret d'appréhender son rôle de fille-mère en manque de repères. Tout au long du film, la comédienne dessine sans mal les contours d'un personnage adroitement confectionné par Emmanuelle Millet. Authentique, rieuse et nature, Christa Theret capte le regard et donne au film  une sincérité évidente et une innocence bien maîtrisée. Saluons aussi le talent d'Anne Le Ny, en directrice du centre maternel, qui insuffle à son personnage une autorité bienveillante saupoudrée d'une pointe de fantaisie bien dosée.

Regard doux mais franc, la caméra d'Emmanuelle Millet façonne par petites notes de couleurs une vision sans préjugés de la maternité niée. Un premier essai réussi qui prend les traits d'une jolie collaboration féminine.

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