Critique : Une vie simple
Grâce à une sobriété qui n'esquive pas l'émotion, et nous sauve du pathos, risque inhérent au projet, nous rentrons facilement dans cet univers radicalement différent du nôtre. La première qualité du long-métrage est de nous rendre accessible et compréhensible la philosophie de cette femme et de son monde, où consacrer chaque aspect de son existence au service d'une autre famille est normal. Des derniers jours passés dans l'appartement familial à l'hospice brinquebalant où elle échoue, le parcours de Ah Tong nous émeut et nous permet d'entrevoir (par trop petites touches) les questionnements culturels auquel fait face la Chine (différence de traitement entre les hommes et les femmes, l'émigration des classes supérieures) sans perdre de vue ses deux personnages principaux.
Si rien ne vient véritablement nous choquer dans le film, ce dernier souffre d'une longueur qui amène quelques répétitions inutiles. Mais le grief le plus important à son encontre est la quasi non évolution des personnages. Ah Tong demeurera jusqu'au bout digne, honorable et courageuse, sans jamais flancher, et de la première à la dernière minute, la fils qu'elle n'a jamais eu s'occupe d'elle avec une attention et un sens du devoir admirable. Par conséquent, s'il on est régulièrement touché, on n'est jamais surpris, ni bouleversé par ce sujet pourtant très fort.
On recommandera cette Simple life à tout ceux qu'intéresse une histoire simple, élégamment menée, qui ravivera des souvenirs précieux à quiconque a eu à accompagner un proche au crépuscule de son existence. Le long-métrage a également le mérite de répondre à cette question de société : faut-il ou non envoyer vos aïeux dans une maison de retraite chinoise ? La réponse ne joue pas en faveur de la mondialisation.
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