Critique : Mr. Popper et ses pingouins

Nicolas Thys | 16 juillet 2011
Nicolas Thys | 16 juillet 2011
Même quand un film avec Jim Carrey est mauvais, en général on peut toujours sauver Jim Carrey du lot et il parvient à rendre le film agréable. Ici, même pas, c'est dire le gâchis. En plus, au départ le film a tout pour être intéressant. Adaptation moderne d'un livre pour enfants écrit en 1938 par Florence et Richard Atwater, l'histoire était suffisamment loufoque et drôle pour donner lieu à un film de la trempe de l'ouvrage. Mais non...

Premier ratage : le scénario. La modernisation pourquoi pas, mais là c'est l'ambiance du livre et du conte qui change. Et cette histoire des déboires sentimentaux d'un magnat de la vente immobilière qui cherche à récupérer sa femme, à consoler sa fille, et qui se prend d'amour pour quelques pingouins et un oeuf qui ne peut pas éclore, c'est trop. En plus d'ellipses mal agencées, de passages trop lents et dautres trop rapides qui détruisent le rythme global de la narration, le film donne dans une mièvrerie telle que même Nora Ephron n'aurait pas osé aller jusque là. Et il fallait bien le réalisateur de Et si c'était vrai... pour oser s'embourber dans une chose aussi insipide et mal écrite.

Deuxième ratage : les pingouins. Triste mais vrai. Déjà que le réalisateur choisit de mettre entre parenthèse la confrontation Jim Carrey vs. Pingouins qui tourne court. Popper râle un coup et voilà c'est l'amour fou. Mais il va parfois jusqu'à mettre en retrait l'acteur et ses performances pour valoriser des volatiles caractériels qui n'ont pas une once d'intérêt. La faute peut-être aux effets spéciaux. Mélange entre véritables animaux, image de synthèse et animatronique, on perçoit bien trop nettement la différence entre les trois. Lorsque Jim Carrey, bras tendus, porte pour la première fois l'un des pingouins, il est impossible d'y croire, l'incrustation est trop flagrante. Et pourtant pas autant que la séquence finale : retrouvailles sur une banquise numérique totalement loupée.

Dernier ratage : tout le reste. Au final on a droit qu'à quelques moments plutôt convenable : le début du film, un peu larmoyant mais plutôt correct voire la séquence du zoo, celle de la fête de charité et de la première vente (pour être gentil). Mais l'ensemble bénéficie d'une mise en scène sans idée, et d'un jeu d'acteurs qui tombe souvent à plat. Même Angela Lansbury est absolument ridicule.

D'une idée originale, d'un classique américain pour enfants réussi, on aboutit à une daube sans nom. Et peut-être la pire prestation de la carrière de Jim Carrey.

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