Critique : Le Jour où il arrive
La mise en scène est pour beaucoup dans la réception difficile, pour ne pas dire douloureuse, de l'oeuvre. Dans un noir et blanc pas toujours pertinent, Hong Sangsoo enchaîne les plans très longs, souvent fixes, au milieu desquels il zoome quasi-systématiquement. Si l'on peut trouver à redire sur l'intérêt du dispositif, c'est sa répétition qui pose véritablement problème. Ne nous surprenant jamais, elle affadit les dialogues, pourtant affutés et souvent drôles. Au bout de quelques minutes, on ne se soucie plus de ce qui se passe à l'écran, la lassitude écrasant la mélancolie que le metteur en scène voulait générer.
S'il répète à l'envie les mêmes motifs, le réalisateur joue en permanence sur les mêmes cordes et gimmick lors des dialogues. Assez fins, ils commencent par nous amuser, avant que nous n'en devinions de plus en plus facilement la destination et la chute. Ainsi, tous les personnages finissent par se ressembler, et forment un amas humain flou face au personnage principal, encore une fois c'est l'ennui qui est convoqué bien plus que le spleen.
On aurait aimé voir Hong Sangsoo transformer l'essai, il n'en sera rien. La faute peut-être à un héros qui fleure bon l'autobiographie, ex-réalisateur qui ne trouve plus ni inspiration ni financement, obligé d'évoquer sa carrière aussi brève que réputée, pour ainsi dire à chaque coin de rue. À trop se filmer, l'auteur semble avoir oublié que ce sont les autres qui le regardent.
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